C'est avec le même souci d'exigence légué par son père, Claude, que Jean-Charles Darroze trace son chemin. Après avoir repris les rênes de la Maison Darroze, à Langon (Gironde) et créé un laboratoire de traiteur, il a ouvert le 8 juin dernier un bistrot chic au coeur du Château Malromé. Ouverte aux touristes, la demeure familiale d'Henri de Toulouse-Lautrec a été rénovée du sol au plafond par son propriétaire, la famille Huynh.
Avec sa salle au décor contemporain de 60 couverts et sa terrasse de 80 couverts, le restaurant Adèle x Maison Darroze a trouvé son public. "On a déjà une clientèle fidèle, très agréable, cultivée, épicurienne qui aime l'art, la culture", se réjouit Jean-Charles Darroze, cousin de la chef étoilé Hélène Darroze. Il dispose également de deux espaces de réception, le salon Henri, 200 sièges, et le salon Lautrec, une soixantaine de personnes.
Influences asiatiques
Le restaurateur a confié les fourneaux d'Adèle x Maison Darroze à Sébastien Piniello. Ce chef s'est formé surtout à l'étranger, auprès de Sergio Herman, 3 étoiles Michelin aux Pays-Bas, et de Peter Gilmore, chef à Sydney (Australie). Il a dirigé deux restaurants à Mimizan (Landes) et s'est forgé une réputation de chef "végétal" : "Ma cuisine est de tradition française revisitée, avec des influences asiatiques, en clin d'oeil aux origines franco-chinoises des propriétaires."
Un plat s'est déjà imposé, Le Tigre qui pleure (28 €), composé de fines tranches de boeuf marinées et saisies, tagliatelles thaï déglacées à la sauce ponzu, choux kale et légumes croquants. À la carte ou dans le menu renouvelé toutes les semaines (formule entrée, plat, dessert à 25 €), les propositions piochent dans la tradition. "Certains plats emblématiques de mon père que l'on ne pouvait pas proposer au restaurant de Langon se retrouvent ici, comme le carpaccio de thon ou l'émulsion de moules", confie Jean-Charles Darroze. Les fameux oeufs au lait figurent en bonne position lors du brunch dominical - toujours complet - sur le buffet de 10 mètres de long (34 €). Pour ce bistro chic-salon de thé avec des pâtisseries faites maison, comme tout ici, Jean-Charles Darroze ne le cache pas : "un bib gourmand [lui] ferait plaisir".
Publié par Brigitte DUCASSE