du 10 juin 2004 |
EUROPE |
18 ? restaurateurs sont dorénavant membres actifs du Club Prosper Montagné tout juste créé en Hongrie. Installés à Budapest dans sa périphérie, et à Gyor, ils ont satisfait aux critères de sélection des Français venus leur rendre visite en mars dernier. Un élargissement 'professionnel' concomitant avec l'entrée le 1er mai dernier de la République de Hongrie dans la Union européenne. Questions à Gabor Buday, propriétaire de l'hôtel-restaurant Gundel à Budapest.
Lydie Anastassion
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L'Hôtellerie : Pourquoi
créer un club Prosper Montagné en Hongrie ? Que signifie ce rapprochement avec des
professionnels français ?
Gabor Buday : Les restaurants membres de l'association des restaurateurs hongrois,
qui ont rejoint le Club Prosper Montagné ont une motivation commune : appartenir à un
groupe où la qualité est le principal souci. En devenant membres, nous pouvons avoir des
informations sur les tendances et les attentes des clients en matière de qualité.
L'Hôtellerie : Que
signifie pour des restaurateurs et des hôteliers hongrois l'entrée dans la Union
européenne ?
Gabor Buday : Appartenir à la CE a une double conséquence. D'un côté, des
entrepreneurs étrangers peuvent s'installer chez nous, ce qui signifie que la
compétition va s'intensifier. Plus de touristes et d'hommes d'affaires vont venir nous
visiter tandis que davantage de Hongrois vont également se déplacer en dehors de nos
frontières. Pour les restaurants hongrois, ce sera plus facile et moins cher que
précédemment d'accéder à des produits de qualité, aux vins et aux liqueurs. D'un
autre côté, les Hongrois ont la possibilité d'accéder plus facilement à un emploi à
l'étranger. Et nous sommes bien conscients que si notre main-d'uvre part, cela
risque de pénaliser la qualité du service.
L'Hôtellerie : Quelles
sont les caractéristiques de la cuisine hongroise ?
Gabor Buday : Elles résident dans la façon de préparer les produits hérités
des 'anciens'. La cuisine hongroise possède des influences autrichiennes et turques qui
lui donnent un goût épicé unique.
L'Hôtellerie : Comment
se présente la formation hôtelière hongroise ?
Gabor Buday : En Hongrie, il existe de bonnes écoles pour l'administration des
restaurants et des hôtels. Le problème réside dans le fait que les élèves n'ont pas
assez de pratique de ce qui se fait hors frontières. En d'autres termes, ils étudient
dans les schémas en vigueur comme cela se faisait au temps de l'ancienne économie
socialiste. Avec l'entrée dans la CE, cela pourrait changer rapidement. Mais cela
pourrait également signifier qu'ils trouveront alors facilement un poste à l'étranger
et qu'ils nous feront défaut. <
> www.gundel.hu zzz99 zzz22v zzz54r
Le point de vue de Guy Rameau LA HONGRIE VEUT SA PLACE À TABLE De retour de Hongrie, Guy Rameau, président du Club Prosper Montagné, est satisfait. Trente professionnels dont 18 hôtels-restaurants ont adhéré au club et créés ainsi une nouvelle délégation. "Ce sont les Hongrois qui nous ont contactés. Ils sont à la recherche de notoriété, de reconnaissance et désirent mettre en place des échanges", explique-t-il. Sur la vingtaine de maisons proposées, il dit en avoir refusé deux. Motif : "Elles ne respectaient pas le produit." Côté cuisine, le cliché du goulache omniprésent semble bien révolu. "C'est bien sûr une cuisine traditionnelle, mais attention à ne pas la sous-estimer. J'ai le souvenir d'une côte de veau merveilleuse cuite à basse température au restaurant Gundel", avertit Guy Rameau. Et en salle ? "Gentillesse, amabilité, disponibilité, résume-t-il. C'est une main-d'uvre qualifiée rétribuée à des salaires inférieurs à ceux pratiqués en France. Ils n'ont qu'une hâte, c'est de venir en France." A chacun de voir. |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2876 Magazine 10 juin 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE