Pour faire face à des coûts de construction qui augmentaient vitesse grand V, la chaîne économique Etap Hotel remet en cause la totalité de son produit. Une démarche qui lui permet de se distinguer encore davantage de la concurrence.
Claire Cosson
Petite, décorée dans les
tons bleu et orange, mesurant à peine 5 mètres sur 2,50 mètres, c'est une chambre dite
de type très économique qui n'en a pas vraiment l'air. Son agencement et son nouveau
look lui procurent en effet chaleur et convivialité. Dans un marché où dominent
d'habitude froideur et impersonnalité, ça tombe plutôt bien. D'ailleurs, cette nouvelle
chambre Etap Hotel porte les espoirs de toute une équipe de salariés ainsi que ceux de
la société mère, le groupe Accor.
Fort d'environ 265 établissements en Europe fin 2002, le réseau croit en effet plus que
jamais aujourd'hui en sa bonne étoile. La preuve ! Il envisage de franchir la barre des
550 unités d'ici 2006. Le tout en essaimant évidemment dans des pays inédits tels
l'Espagne ou bien encore la Grande-Bretagne. Un développement très ambitieux qui aurait
pu néanmoins être sérieusement freiné sans une profonde remise en cause du concept
Etap Hotel lui-même.
"Depuis quelque temps, nous constations une hausse sensible des coûts de
construction qui remettait en cause notre équation économique. Cette nouvelle donne
risquait de ralentir notre croissance", confie Christine Vernier, directrice du
produit Etap Hotel. Qu'à cela ne tienne. Une démarche s'engage rapidement au sein des
services techniques de la chaîne. "Notre objectif de départ consistait à
trouver des solutions pour réduire les coûts de construction, et tenir une enveloppe de
20 600 ke/la chambre construite hors foncier et honoraires internes",
explique la directrice de produit.
Mais de lavabo en moquette, la réflexion menée prend peu à peu une autre tournure, et
se transforme en une véritable opportunité d'aboutir à un concept de chambre novateur
personnalisant et différenciant encore plus Etap Hotel de ses concurrents.
Ouverture des espaces
Concrètement, les états-majors du réseau (fondé en 1991 pour offrir un hébergement
économique avec l'agrément d'une salle de bains intégrée dans la cellule chambre)
planchent d'arrache-pied sur le produit. "Nous avons étudié nos forces et nos
faiblesses dans l'environnement concurrentiel du marché de l'hôtellerie 1 étoile",
précise Christine Vernier. Ajoutons à cela une analyse pointue des attentes de la
clientèle. Et voilà tous les éléments nécessaires réunis pour faire évoluer le
produit.
Une évolution dont on peut d'ailleurs voir les fruits opérationnels à travers les
dernières ouvertures de la chaîne : Etap Hotel Roissy-Paris Nord II et Etap Hotel London
City Airport. Reste à savoir ce qui a véritablement changé dans cette nouvelle chambre.
Malgré une surface légèrement réduite (5 mètres contre 5,25 mètres au préalable),
l'ambiance y est en vérité nettement plus séduisante.
"Nous avons effectivement joué sur différents points comme l'ouverture des
espaces, la lumière, les matières et aussi les couleurs", indique la directrice
de produit. De fait, une jolie vasque s'est installée au cur de la cellule. La
penderie d'angle est devenue plus accessible. Quant à la télévision fixée désormais
à une hauteur convenable, elle devrait maintenant éviter tous torticolis douloureux aux
fans du petit écran.
Autre nouveauté que personne n'avait encore osé tenter sur le segment hôtelier très
économique : une porte en verre dépoli pour la cabine de douche. "C'est du
jamais vu dans la profession ! Mais, cela permet de multiplier les sources d'éclairage
dans la chambre tout en lui apportant de la féminité", estime Christine
Vernier.
Dessus-de-lit évoquant une couette
Féminité, le mot est lâché ! L'heure est aux valeurs féminines chez Etap Hotel. Une
approche inédite qui se matérialise également avec la mise en place d'un dessus-de-lit
évoquant une couette, d'une moquette aux couleurs vives... Sans oublier l'apparition
d'une nouvelle identité visuelle aux formes arrondies, beaucoup plus cohérente que par
le passé.
Autant d'éléments qui vont donner l'occasion à la marque de séduire encore davantage
de clients (60 % affaires et 40 % loisirs), sachant que la chaîne travaille aussi au
réaménagement complet des parties communes. A noter par exemple qu'une solution repas en
distribution automatique a ainsi été testée au cours de l'été dernier à Nantes,
Roissy et Saint-Ouen, et pourrait se déployer prochainement suivant les résultats
obtenus. Un peu d'humanité dans l'économique, c'est possible ! n zzz36i
La vasque de lavabo fait son entrée au cur de la chambre. |
è |
ç | Un couvre-lit façon couette. | |||
Une nouvelle moquette. |
é |
Une penderie d'angle plus accessible. |
||||
|
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2789 Magazine 3 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE