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'Casting pour un Palace'

Hyatt recrute sur les planches

Tandis que la majorité des professionnels affirment ne pas trouver de personnel, le Park Hyatt Paris-Vendôme vient d'embaucher 200 personnes en 3 mois à peine. Le secret ? Un recrutement ciblé, mais aussi ouvert à des profils inédits issus du milieu artistique.

Claire Cosson


Patricia Bouvard, DRH du Park Hyatt Paris-Vendôme : "Nous avons adopté une démarche marketing et ventes pour recruter nos collaborateurs."

Ligne mannequin, elle avance à pas comptés dans les salons qui occupent le cœur du Park Hyatt Paris-Vendôme. Son bras tremble légèrement en déposant la théière sur la table basse. Mais aussitôt, elle a un petit mot gentil et lâche un large sourire. A observer son maintien et celui de ses collègues, il n'y a guère de doute possible. Ces jeunes femmes n'ont pas la 'tête de l'emploi' d'un chef de rang classique. Et pour cause ! Sur les 200 salariés recrutés pour l'ouverture de ce nouvel établissement parisien haut de gamme, près de 30 % n'ont aucune connaissance de l'hôtellerie et de la restauration.
Un pari plutôt osé pour une adresse qui souhaite rivaliser avec les 6 autres palaces parisiens. Pas tant que cela finalement. En effet, si la chaîne hôtelière américaine a décidé de sortir des sentiers battus pour pourvoir un certain nombre de postes, notamment en contact avec la clientèle (serveuses, hôtesses d'accueil, bagagistes...), elle avait de bonnes raisons. "Nous avons adopté une véritable démarche marketing et ventes pour embaucher nos collaborateurs", explique Patricia Bouvard, DRH de l'hôtel.
Au cours d'une première étape, les états-majors d'Hyatt définissent ainsi le profil adapté à leur produit hôtelier. Situé rue de la Paix, à deux pas de la place Vendôme, le Park Hyatt Paris est un lieu résolument contemporain où la décoration (signée Ed Tuttle) accorde une place prépondérante aux œuvres d'art. Bronze, acajou, chenille de soie et de coton, pierre de Paris..., le luxe habite la bâtisse du sol au plafond. "Par conséquent, le personnel doit s'inscrire dans cet état d'esprit. C'est-à-dire, aimer le luxe et le raffinement, s'y sentir à l'aise, et être capable de côtoyer des artistes, des businessmen ou bien encore des stars", indique Patricia Bouvard.

Théâtre, musique, dance
Autres critères indispensables pour rejoindre le nouveau palace : un potentiel à développer, une vraie personnalité, de la spontanéité et un esprit culturellement ouvert. Pour les métiers spécifiquement hôteliers, cet homme ou cette femme 'idéal' doit bien entendu bénéficier d'une solide expérience hôtelière. Mais concernant tous les autres métiers, il s'avère qu'un artiste en herbe ferait parfaitement l'affaire. "Après tout, à Los Angeles, tous les serveurs sont des acteurs", souligne la DRH.
La 'cible' est donc clairement arrêtée. En revanche, la partie n'est pas encore gagnée pour la patronne des ressources humaines. Comment en vérité contacter ces perles rares ? Une première vague d'encarts publicitaires dans L'Hôtellerie et dans la presse quotidienne porte rapidement ses fruits. S'agissant du milieu artistique, c'est une autre paire de manches. Il est vrai que les étudiants en art, théâtre ou bien encore danse, sont rarement sollicités par les entreprises.
Mieux vaut donc aller les chercher là où ils passent la plupart de leur temps. Dans ce but, une affiche intitulée 'Casting pour un Palace' (créée par l'agence Tribu) prend d'assaut les murs des cours de théâtre, des écoles d'art, de musique, de danse, ceux des agences de mannequins et aussi les facultés de langues. Les lycées hôteliers n'y échappent pas non plus.
Une stratégie de communication innovante qui s'accompagne d'actions ciblées auprès des journaux lus par ce type de population tels Casting, Zurban... "Les remontées de la campagne ne se sont pas fait attendre. D'autant que nous offrons à ces candidats une certaine sécurité d'emploi par rapport au milieu dans lequel ils évoluent. En fait, ces jeunes n'avaient pas imaginé un seul instant que nous puissions nous intéresser à eux", précise Patricia Bouvard.


Après une première vague classique d'encarts publicitaires dans la presse professionnelle, l'établissement s'affiche dans les écoles d'art.

Un mois de formation
Et pourtant ! Hyatt International ne lésine pas sur les moyens pour séduire ces novices en hôtellerie. Chacun suit en effet 1 mois de formation. "Ce qui compte chez nous, c'est le savoir être ! Les compétences techniques s'acquièrent, elles, assez vite", précise la DRH du Park Hyatt Paris-Vendôme. L'hôtel joue par ailleurs la flexibilité sur les plannings horaires pour permettre aux intéressés de poursuivre leurs cours et brûler les planches le cas échéant.
Question rémunération, la chaîne dit se situer dans la moyenne du marché parisien. A titre d'exemple, un serveur en CDD perçoit 1 372 e par mois pour 39 heures. Honnête, d'autant que les horaires sont respectés ! Au final, il semble bien que le Park Hyatt Paris-Vendôme soit parvenu à recruter 200 personnes en 3 mois à peine parce qu'il savait ce qu'il cherchait. Il n'empêche que Patricia Bouvard ne se fait guère d'illusions sur le turn-over. Limiter ce dernier à 30 % pourra être considéré comme un bon résultat. Mais, cette diplômée de Lausanne, formée aux méthodes américaines chez Euro Disney, a plus d'un tour dans son sac. Une seconde campagne d'affichage a été lancée au mois de septembre dernier. n zzz36i

 


La décoration du palace accorde une place importante aux œuvres d'art.

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