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wpe289.jpg (754 octets)Formation

Lycée hôtelier de Marseille

Une rénovation totale

Il refait surface après 3 années noires où, pour cause de reconstruction, il 'squattait' des locaux provisoires, sur trois sites différents. Malgré une saignée dans ses effectifs, de l'ordre de 30 %, Bonneveine affiche ses ambitions. Il le peut. L'outil est superbe.

RenovationTotale.JPG (12151 octets)Incroyable mais vrai ! En 1997, le conseil régional décide de raser un lycée qui, bien qu'âgé de moins de 20 ans, est complètement "hors normes". Dans la foulée, il prononce sa reconstruction sur le même site. Les conséquences sont évidentes : pendant les travaux, la formation doit se poursuivre... Ailleurs... Avec tous les inconvénients qu'on imagine. Geneviève Fabre, proviseur, commente sobrement : "Nous avons vécu 4 années de perturbation. Une année de préparation et de déménagement, trois années de fonctionnement dans d'autres locaux... Plus quelques mois d'intégration dans un bâtiment où tout n'est pas achevé." Pendant cette période, le lycée a vécu dans 3 lieux différents : l'ancien lycée de Marseille-Veyre, au Sud, pour la partie administrative et l'enseignement théorique ; les anciens locaux du CFAI Corot, au Nord, pour les ateliers d'application, et enfin, les bâtiments d'une cité universitaire, près de l'hôpital La Timone, pour l'internat. Pas vraiment pratique !
Ce lycée éclaté a conduit l'équipe de Geneviève Fabre à s'organiser pour éviter au maximum des déplacements et pour que "l'équipe continue à exister malgré les contraintes". Elle insiste : "Malgré les conditions de travail, on a bien travaillé. Nous avons eu des élèves primés au concours général des Métiers, à celui de Meilleur sommelier de France... Les professeurs ont su motiver les élèves (lire p. 74, le témoignage de deux étudiants), les préparer aux examens. Nous avons aussi développé des actions internationales... Mais, nous avons dû freiner le recrutement, nous concentrer sur notre savoir-faire. Plus grave, nous n'avons pas pu ouvrir les sections voulues." Elle remarque encore : "Pendant cette période difficile, j'ai joué la transparence totale. Il n'y a pas eu un seul mouvement d'élèves, de professeurs ou de mauvaise humeur de la part des parents d'élèves."
Ce n'est donc pas vraiment un miracle si le lycée hôtelier et le CFA n'ont perdu 'que' 30 % de leurs effectifs d'avant travaux, soit quelque 300 élèves. Ce malheur relatif a d'ailleurs fait des heureux parmi les autres établissements (La Ciotat, Arles) qui ont récupéré une partie des jeunes, attirés par des formations proches de leur domicile.
Pour le proviseur, l'enjeu est, maintenant, "de relancer le recrutement, dans un contexte difficile, celui d'un déficit d'image du métier, chez les jeunes".
Elle tempère : "Les métiers de salle ne font plus recette. Trop difficiles à exercer alors que, partout ailleurs, on parle des 35 heures. Idem pour les métiers de boulangerie. Il y a cependant un engouement important pour la pâtisserie et un maintien pour les formations de cuisinier."

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11 cuisines sont mises à la disposition des élèves.

Les nouveaux locaux
Elle conclut sur la période de reconstruction : "Même si la décision de reconstruire sur le même site n'était pas forcément facile à vivre, il faut remercier ceux qui ont financé un si bel outil."
Après 3 ans de travaux, 32 millions d'euros de budget, les 28 000 m2 du lycée ont accueilli les élèves à la rentrée 2001, malgré quelques retards dans l'équipement des locaux d'application. Dans quelques mois, il n'y paraîtra plus rien. Jean-Louis Ivaldi, directeur technique, aura terminé une mission de bâtisseur qu'il a exercée "malgré le changement de majorité politique au conseil régional, les interlocuteurs qui ne sont jamais les mêmes... Et qui obligent à réexpliquer, négocier..."
L'histoire oubliera ces aléas pour retenir l'essentiel, une démarche qui, dès le départ, associe les professionnels du CHR 13, le groupe Accor et les enseignants, aux réflexions sur la conception architecturale et sur l'équipement. "Ceux-ci, note le proviseur, se sont même lancés dans le 'reportage' en enquêtant sur les pratiques des lycées français et étrangers, et en questionnant les hôteliers et les restaurateurs sur les besoins futurs de leur profession." Jean-Louis Ivaldi insiste : "Nous avons fait valider nos choix avant de lancer le concours d'architecte. Cela constitue une rareté, d'autant que nous avons dû agir dans l'urgence, tout en assurant le quotidien." Le résultat est impressionnant. Tout a été conçu pour faire de Bonneveine un lieu doté de ce qu'il y a de plus innovant en matière de formation. Des exemples parmi d'autres : un internat de 280 lits (180 auparavant) fonctionnant de manière autonome à la manière d'un hôtel, avec des chambres à un ou deux lits. Et puis encore, une cafétéria (900 repas le midi, 350 le soir) gérée entièrement par les élèves, un hôtel d'application de 12 chambres 3 étoiles, des ateliers pouvant accueillir des concours professionnels...

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En service pour le dîner à la cafétéria.

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Les élèves de bac technologique.

Les projets
Equipé pour recevoir davantage d'élèves, le lycée hôtelier pense à l'avenir. Il souhaite renforcer la filière alimentation en ouvrant un bac professionnel alimentation, augmenter les effectifs en BEP pâtisserie et créer une mention complémentaire en desserts de restaurant. Il veut aussi développer les métiers d'accueil (en mention complémentaire) au CFA. Mieux ! A la rentrée 2002, le BTS accueillera des bacs pro avec mise à niveau éventuelle "pour donner une chance à ceux qui ont pris une voie moins traditionnelle que l'enseignement classique", commente Geneviève Fabre. Elle souhaite également ouvrir un BTS tourisme "parce qu'il semble anormal qu'un lycée hôtelier n'ait pas de filière tourisme". Elle compte développer des sections européennes "pour que les jeunes français puissent aller parler eux-mêmes de la cuisine française à l'étranger", renforcer les échanges avec l'Allemagne.
Ce n'est pas tout, le proviseur réfléchit à la création d'une licence professionnelle avec les universités, et enfin, elle souhaite développer encore la formation continue via le Greta.
Geneviève Fabre conclut : "Nous sommes un lycée des métiers qui sait mutualiser ses ressources. Dans un même lieu, nous réunissons la formation initiale sous statut scolaire, la formation professionnelle sous statut d'apprenti, la formation à la demande et les missions d'audit. De ce point de vue, l'outil dont nous disposons nous permet de vraiment remplir ce rôle." Quelqu'un en douterait-il ? n zzz68v

Lycée hôtelier Bonneveine
114, avenue Zénatti - BP 18
13266 Marseille CEDEX 8
Tél. : 04 91 73 47 81

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Les 2e année BEP.

CFA

Lycée hôtelier

377 apprentis, dont 30 % de filles
111 CAP cuisine
64 CAP restaurant
119 BEP hôtellerie-restauration
48 Bac pro
15 BTS option A (marketing et gestion hôtelière)
18 BTS option B (art culinaire)
543 élèves
- 265 en classes d'enseignement professionnel (mention complémentaire employé barman, sommelier, traiteur, BEP alimentation, BEP hôtellerie-restauration)
- 127 en lycée
- 151 en BTS

 

Témoignage d'élèves

Guillaume Arragon et François Desbordes
ArragonEtDesbordes.JPG (5791 octets)Ils sont inséparables. Depuis plus de 6 ans, ils suivent le même parcours : 3 années de lycée, un BTH à la clé et un BEP option service présenté en candidat libre et un BTS option B, art culinaire/art de la table obtenu en juin 2001. Enfin, cette année, les deux jeunes gens suivent une formation complémentaire traiteur. Ce n'est pas tout. Maîtres d'internat, ils se sont engagés à fond dans la vie extra-scolaire, organisant dernièrement, au Florida Palace, la deuxième édition d'Aurore Botrytis, soirée étudiante du lycée. Une vraie réussite qui a montré leur capacité à gérer une équipe de 35 bénévoles.
Cette collaboration ne va pas s'arrêter là. Ils prévoient de créer une entreprise traiteur-organisateur d'événements où François Desbordes pourra utiliser sa connaissance du théâtre.
De leurs années de lycée, ils gardent un excellent souvenir, malgré les travaux et les incessants allers-retours entre l'internat, les ateliers d'application et les salles de cours. "C'était fatiguant mais on n'a jamais pensé aller ailleurs. Nous avions envie de connaître les nouveaux locaux. Et puis, ici, nous étions comme dans notre famille."

 

En chiffres

28 000 m2 de plancher (+ 11 000)
9 000 m2 d'ateliers (+ 4 500)
280 places d'internat (+ 100)
5 salles informatiques/communication
Hôtel d'application de 12 chambres 3 étoiles
3 restaurants (cafétéria, brasserie, gastronomique)
11 cuisines
3 ateliers pâtisserie
1 atelier boulangerie
1 amphithéâtre de 154 places

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L'Hôtellerie n° 2759 Magazine 7 Mars 2002 Copyright ©

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