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Au Calme des Pins aux Sables-d'Olonne (85)

Trois générations en 50 ans

La grand-mère, la mère, et aujourd'hui, le fils. Depuis plus de 50 ans, la famille Bohéas-Nicou tient d'une main de fer dans un gant de velours l'Hôtel-restaurant Le Calme des Pins, à deux pas de la grande plage des Sables-d'Olonne. Un établissement qui a conservé le charme de la Belle Epoque, tout en sachant évoluer, soutenu depuis un demi-siècle par le label Logis de France.

Isabelle Doat

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Trois générations côte à côte : Yvonne Nicou, Anthony Bohéas-Nicou, et sa mère, Françoise.

Françoise Bohéas-Nicou est une femme pétillante. Depuis 30 ans, c'est elle qui préside aux destinées de l'Hôtel-restaurant Le Calme des Pins, établissement 2 étoiles, 2 cheminées selon les critères des Logis de France. Son grand bonheur, accueillir chaque année dès que le printemps pointe son nez les hôtes de l'hôtel qui l'ont quasiment vue naître. "Des habitués, dit-elle, mais aussi de nouveaux clients qu'il s'agit de ne pas décevoir. Les vacanciers viennent au maximum pour un séjour de 8 jours. Mon rôle est de les cocooner. Autrefois, la clientèle se pliait à la discipline de l'hôtelier. Désormais, il faut jouer la carte de la disponibilité et du sourire, toujours sourire." Un exercice naturel pour Françoise qui avoue "avoir un faible pour les râleurs ! Ils m'obligent à me remettre en cause".
Des évolutions, l'hôtel en a connu beaucoup depuis que la famille Nicou en est propriétaire. A commencer par son nom. "C'est en 1947 que mes parents achètent l'établissement qui s'appelait alors le Petit Paradis. Le bâtiment originel à la façade 1900, 12 chambres, a très vite été rebaptisé Hôtel des Pins."

1968, Françoise entre en piste
Originaire de La Roche-sur-Yon, "quasiment la campagne", Aristide Nicou ne rêve que de la mer. Celui qui n'est encore qu'un petit transporteur de fruits et légumes va engloutir toutes les économies de la famille en achetant ce petit hôtel, situé dans le quartier dit des bouts de ville. "A l'époque, le quartier était au bout du monde, sur la dune. Il est aujourd'hui très huppé", sourit Françoise. En 1947, Aristide et Yvonne Nicou se lancent donc dans l'aventure de l'hôtellerie sans rien connaître au métier. Mais le couple, qui a quatre enfants, a de l'énergie à revendre ! "La famille habitait au rez-de-chaussée, maman était aux fourneaux et papa s'occupait de faire tourner l'affaire. Moi, raconte Françoise, je n'étais qu'une toute petite fille, mais mes frères et sœurs mettaient la main à la pâte."
Très vite, Aristide en est convaincu, il faut agrandir. En 1951, il décide de lancer la construction de 20 nouvelles chambres dans un bâtiment tout neuf baptisé Le Calme des Pins. Pour financer cet investissement, le label Logis de France, créé en 1948, apporte son aide. "Depuis un demi-siècle, nous lui sommes fidèles. Ce label qui correspond bien à l'esprit de notre maison nous permet de capter 30 % de notre clientèle, parmi laquelle beaucoup d'étrangers."
1968, une petite révolution agite Le Calme des Pins : à 21 ans, Françoise entre en piste ! "Cette année-là, 20 nouvelles chambres avec douche, W.-C. et téléphone sont édifiées dans un nouveau bâtiment." Côté modernité, c'est parfait, mais pas suffisant pour Françoise qui convainc son père de lancer la rénovation des parties les plus anciennes. A l'époque, 533 571,56 e (3,5 MF) sont empruntés, le pari est audacieux mais réussi. Tant et si bien que Françoise prend la tête de l'établissement au début des années 70. "En vrai patriarche, papa était là pour me conseiller. Maman, elle, toujours derrière ses fourneaux, nous faisait confiance."

Anthony en cuisine
Au fil des ans, la toute jeune femme s'émancipe, poursuit la modernisation du Calme des Pins, préférant sacrifier quelques chambres au confort que l'époque exige. Aujourd'hui, l'hôtel dispose de 46 chambres, "un bel outil", auquel, à 86 ans, Yvonne Nicou reste profondément attachée. "En saison, je passe quotidiennement. Et puis, c'est moi qui prépare les confitures maison présentes sur les tables des petits-déjeuners !" Une petite fierté qui s'ajoute à la grande joie de voir depuis 2 ans son petit-fils Anthony officier en cuisine. Fils unique de Françoise, le jeune homme a grandi au Calme des Pins. Enfant, il dressait les plateaux du petit-déjeuner contre quelques francs d'argent de poche. Mais ses classes, il les a faites dans de grandes maisons en Suisse et au Luxembourg, après une formation de cuisinier spécialisée en produits de la mer. "Après cinq années de dressage, comme le dit en riant Françoise, Anthony a manifesté l'envie de travailler à mes côtés." La cohabitation entre la mère et le fils est parfaite, mais Françoise reste le patron. "Pour la première fois, à partir d'avril prochain, le restaurant ne fonctionnera plus que le soir. Anthony en est malade... Mais j'ai pris cette décision car, avec les 35 heures, j'ai beaucoup de mal à trouver du personnel." Du coup, Françoise envisage à nouveau un lourd programme d'investissements. "Je pense transformer le bâtiment de 1968, Le Calme, en résidence hôtelière de 20 chambres et conserver les deux autres bâtiments en hôtel. Mes parents m'ont appris qu'il fallait oser pour avancer. Un enseignement qui est mon fil d'Ariane." n zzz36v

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Françoise Nicou envisage à nouveau un lourd programme d'investissements.

Hôtel Le Calme des Pins
43, avenue Aristide Briand
85100 Les Sables-d'Olonne
E-Mail : calmedespins@wanadoo.fr
Web : www.perso.wanadoo.fr/calmedespins
Hôtel ouvert d'avril à fin septembre, sauf événement exceptionnel tel le Vendée Globe.

Les Nicou, une dynastie d'hôteliers sablais

Trois des quatre enfants d'Yvonne et d'Aristide Nicou ont poursuivi la saga familiale dans les métiers de l'hôtellerie-restauration. "Quelques années après avoir acquis Le Calme des Pins, raconte Françoise Nicou, papa avait acheté au chanteur d'opérette Luis Mariano l'hôtel Arundel situé entre remblai et port de pêche."
A la tête, René Nicou, aujourd'hui disparu, et son épouse, toujours à la tête de cet établissement 3 étoiles.
"Ma sœur Maryvonne s'est mariée avec un hôtelier sablais propriétaire des Hirondelles." Depuis l'an dernier, l'hôtel et son annexe ont été scindés en deux établissements distincts : Régis, le fils, gère les 40 chambres des Hirondelles ; quant à sa sœur Pascale, elle a transformé l'annexe en hôtel Arc-en-Ciel.

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