En achetant cet ancien relais de poste du XIXe siècle, Louis Cornec abandonnait un restaurant classique et prospère au cur de la ville, spécialisé dans les repas d'affaires, pour créer un établissement plus chaleureux et offrir à une nouvelle clientèle une cuisine de terroir.
m Alain de Sigoyer
Quimpérois, président de
l'Association des restaurateurs de métiers du pays de Quimper, Louis Cornec a démarré
sa carrière de cuisinier comme apprenti à 18 ans dans un routier à l'enseigne La Marine
avec André Séhédic, à Quimper.
Après une incursion formatrice d'une année dans l'hôtellerie de luxe à Delemont en
Suisse, voilà cet autodidacte qui part pour cinq ans au Buffet de la Gare de Jean-Pierre
Marrec, de nouveau à Quimper. En 1975, à 25 ans, il suit le courant de la nouvelle
cuisine en ouvrant le restaurant de l'hôtel 3 étoiles Le Griffon. En 1977, c'est le Bar
Parisien, une autre table du cur de la préfecture finistérienne dont la
réputation va grimper à toute vitesse. A l'approche de la quarantaine, Louis Cornec et
son épouse Maryvonne risquent le grand saut. C'est le challenge du haut de gamme qui les
tente. Ce sera le Restaurant La Roseraie à Pluguffan, à côté de Quimper. Dans un vieux
bâtiment breton de caractère, un ancien relais de poste dont les deux cheminées
monumentales permettent des feux de bois-ambiance. Nous sommes en 1989. Le pari n'est pas
de tout repos et le chef ne travaille encore qu'avec des apprentis. "On se battait
depuis plusieurs années pour faire progresser notre affaire. L'engagement financier au
début des années 90 a été dur."
Changement de cap
Quand, en 1997, il comprend qu'il est 'étoilable' à condition d'améliorer son
encadrement, il embauche sa fille Frédérique, qui a une formation en sommellerie, pour
la salle et les vins, et son mari Lionel Hénaff, cuisinier, qui a une dizaine d'années
d'expérience dans de bonnes maisons. Lionel, originaire du centre Finistère, a fait ses
premières armes après son CAP, chez Jean-Yves Coquelin. Quelques saisons plus tard, de
l'Hôtel Royal à Deauville, comme commis de cuisine, puis chef de partie à l'Hôtel de
la Plage à Sainte-Anne-la- Palud, où il fera la connaissance de Frédérique Cornec, ils
poursuivront la route ensemble dans des maisons étoilées au Michelin, en Irlande
au Ty Armor à Galway chez un Quimpérois, Hervé Mahé. A leur retour, papa Cornec les a
débauchés pour son challenge Michelin. Un bon choix. En salle, Frédérique fait
un malheur. "Des clients, se félicite Louis Cornec, demandent souvent à
ma fille de choisir elle-même le vin. Ils lui font confiance sur la qualité mais aussi
sur le prix."
Tarifs inchangés
En 1999, l'objectif avoué est l'étoile au Michelin. Le sang neuf et la tradition
d'une cuisine de terroir basée sur les produits les meilleurs et les plus frais font
merveille. Louis Cornec est ravi. Au passage, il remercie ses fournisseurs, des
producteurs régionaux - bio ou pas - qui ont toujours satisfait cette exigence.
Aujourd'hui, il jure qu'il conservera sa politique de qualité/prix et que les tarifs de
sa carte ne changeront pas. A La Roseraie, l'étoile du Guide Rouge amènera cette
clientèle étrangère qui fait du tourisme en été et qui jusqu'ici l'ignorait. En
attendant, ce sont les Finistériens du Nord, de Brest comme de Morlaix, qui viennent
découvrir cette nouvelle étoile du sud ! Même s'ils ont la leur, comme Patrick Jeffroy
à Carantec. "Le meilleur cuisinier de Bretagne", estime Louis Cornec. n
Restaurant
La Roseraie Impasse de la Boissière 29700 Pluguffan Tél. : 02 98 53 50 80 Fax : 02 98 53 43 65 E-mail : roseraie-de-bel-air@wanadoo.fr |
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En chiffres |
Investissements en 1998 2,8 MF (immobilieret fonds de commerce) Nombre de couverts 35-40 Prix moyen 260 F Prix menus/carte 142, 192, 230 et 280 F 210 à 340 F Chiffre d'affaires 1,7 MF Effectif 5 personnes |
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L'HÔTELLERIE n° 2716 Magazine 3 Mai 2001