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En achetant le Relais Mercure Les Bains Romains à Saint-Nectaire (Puy-de-Dôme), Véronique et Guy Lejeune se lancent dans une voie nouvelle. Mais ils ne manquent ni de courage, ni de volonté pour reprendre le flambeau et développer l'affaire. Une mise sur les rails de la réussite par François Barrat, le vendeur.
m Pierre Boyer
En juillet 2000, Guy et Véronique Lejeune ont
repris le Relais Mercure Les Bains Romains à Saint-Nectaire, dans le Puy-de-Dôme.
François Barrat, l'ancien propriétaire, est resté à leurs côtés jusqu'en novembre.
Il voulait transmettre plus qu'un outil de travail, une méthode, une philosophie, un
savoir-faire. "Quand nous sommes tombés sur l'offre de Saint-Nectaire, nous avons
été convaincus immédiatement. Nous recherchions quelque chose avec un côté petit
palace, un établissement avec une histoire", expliquent les nouveaux
propriétaires. Ils ont racheté le fonds, les murs appartenant toujours à un consortium
de mutuelles qui avait tenté, sans succès, une expérience d'hôtellerie, et injecté 14
millions de francs dans l'affaire.
Guy possède une formation d'architecte et une solide expérience dans l'aménagement de
magasins et de restaurants, et Véronique a travaillé 12 ans à l'Education nationale
après avoir fait de l'interprétariat. Ils ne sont pas du métier, mais une grande envie
de se lancer dans cette voie les anime. "Nous avons des amis de longue date qui se
sont lancés, il y a 14 ans, avec un premier Relais & Châteaux en Bourgogne. Puis ils
ont racheté un deuxième hôtel-restaurant sous la même enseigne. Alors nous nous sommes
dits pourquoi pas nous ? De plus, certains éléments ne changent pas. Les bases de la
gestion restent les mêmes. Et un métier, cela s'apprend", ajoute Guy Lejeune.
Véronique et Guy Lejeune, les nouveaux propriétaires du Relais Mercure Les Bains
Romains de Saint-Nectaire : la volonté de réussir dans ce secteur d'activité.
Une région dynamique
Ils soulignent n'avoir eu aucun a priori concernant la région quand ils ont débuté
leurs recherches en épluchant un total de 200 fiches techniques d'affaires en vente. "Nous
trouvons que l'Auvergne est dynamique. Certes, les gens conservent une image fausse de la
région, le pays reste mal connu. Mais, nous avons découvert une réalité différente,
des habitants ouverts au développement avec un potentiel non négligeable, notamment
grâce à Vulcania, le centre européen du volcanisme." Sans oublier le projet de
la station thermale de Saint-Nectaire de se doter d'un centre ludique pour allonger la
saison. Classé en 3 étoiles et ouvert toute l'année, les Bains Romains ont déjà
gagné un pari dans une ville thermale de 650 habitants avec une grosse majorité de
commerces saisonniers. François Barrat avait développé les séminaires, profitant de la
proximité de Clermont-Ferrand. Il avait transformé dernièrement les anciens bains
thermaux de l'hôtel pour compléter les 8 salles de séminaire existantes avec un
investissement de 1 million de francs environ. Il est vrai que cette activité représente
la moitié du chiffre d'affaires, contre 35 % pour les touristes individuels, 10 % pour
les cars et seulement 5 % pour les curistes. Avec l'existence de produits ski en hiver,
l'accueil des familles, l'établissement tourne bien. Il affiche des taux d'occupation
au-dessus de 40 % en moyenne, avec des pointes à 70 % pour ses 68 chambres et un chiffre
d'affaires de l'ordre de 7 millions de francs. Les nouveaux propriétaires ont repris le
personnel qui était en place. "Nous préférons avoir moins de salariés, bien
rémunérés et dynamiques. Un secteur à valoriser, à revaloriser, en mettant l'équipe
en avant. N'oublions pas que nous avons déjà une bonne réputation, reconnue pour un
Mercure dans la région", soulignent-ils. Depuis février, c'est Michel Hautin
qui officie aux fourneaux. "Il nous apporte une solide expérience. Nous proposons
une cuisine digne d'un 4 étoiles", ajoute Guy Lejeune. Après les premiers mois
d'exploitation et des résultats corrects, Véronique et Guy Lejeune affichent
tranquillement la volonté d'une progression du chiffre d'affaires de l'ordre de 20 %. "Ici,
nous avons beaucoup de choses à faire, des créneaux à développer." Pour
concrétiser cette volonté, les vendredis et samedis, il y a soirées cabaret depuis fin
avril. "Chansons françaises, jazz, numéros d'illusionnistes, etc. Nous voulons
trouver du chiffre d'affaires en dehors des créneaux habituels avec une capacité de 100
à 120 personnes. Si la formule marche, nous la conserverons toute l'année. Cela créera
une image positive sur la région pour Les Bains Romains", conclut Guy Lejeune. n
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L'HÔTELLERIE n° 2716 Magazine 3 Mai 2001