Ouvert en 1986, le restaurant Tang vient de décrocher sa première étoile. Une récompense pour Charly Tang entré en cuisine dans les années 70 "sans rien connaître au métier".
m Lydie Anastassion
Charly Tang n'est plus aux fourneaux depuis
plusieurs années. Son truc, c'est de faire la promotion de son restaurant de cuisine
gastronomique, Tang. D'ailleurs, au début, la cuisine et la restauration, c'était juste
une question de survie. "On voulait tous réussir en arrivant en France",
raconte Charly Tang, sino-cambodgien, dont l'arrivée en France remonte à 1976. Il
poursuit : "On a d'abord monté un petit restaurant dans le XIIIe arrondissement
de Paris sans rien connaître du métier. J'ai appris la cuisine aux côtés des chefs que
j'avais embauchés." En 1986, la famille Tang quitte La Fontaine de Phénix, la
rue Philibert Lucot, le XIIIe arrondissement et s'installe rue de la Tour. Six mois plus
tard, le restaurant Tang ouvre ses portes, mais la clientèle tarde à venir. "Je
n'avais pas assez de clients, je frôlais la faillite, c'est pourquoi j'ai quitté la
cuisine."
En 1988, un article du Figaro amorce l'ascension. "Dans le XIIIe, tout le
monde connaît la cuisine chinoise, pas dans le XVIe. Il fallait donc toucher les
Européens qui ne mangeaient pas spontanément chinois", poursuit le restaurateur
qui décide alors de passer "de la cuisine traditionnelle à la cuisine
gastronomique", de soigner la décoration des plats et d'utiliser des produits
nobles. Une quinzaine de nouveaux plats apparaissent à la carte, réalisés en cuisine
par le chef cantonais David Laxu. Aujourd'hui, le ticket moyen avoisine 500 à 600 francs,
vins compris. A la carte : Feuilleté léger de queues de langoustines aux saveurs
exotiques, Rouleaux impériaux à la noix de veau, Pinces de crabe à la fleur de sel et
poivre noir, Canard de barbarie royal à l'ananas royal frais.
Retour à l'authentique
"Avec la cuisine de Tang, on retourne à l'authentique. Les produits sont
travaillés à la minute, les saveurs ne sont pas les mêmes", commente Pascal
Mathias qui a travaillé avec un autre chef parisien étoilé, Chen. En ce moment, Charly
Tang travaille avec son chef sur les soupes car il souhaite en proposer trois,
traditionnelles : la Soupe aux ailerons de requin, le Bouillon de buf (ou pho) et la
Soupe de canard pékinois au citron, réduites au maximum et servies dans trois bols
chinois en terre cuite. Pour les desserts, il a en projet un sabayon chinois à base de
jaune d'uf, de sucre de palmier, de jus de coco, de banane de Thaïlande ou de
mangue du Pakistan. La nouvelle carte est annoncée pour la fin du mois de mai.
Aux côtés de son directeur de salle, Charly Tang est aussi sommelier. "J'ai
appris tout seul, personne ne m'a aidé, je suis allé aux dégustations de vins avec
Robert Vifion du Tan Dinh dans le VIIe arrondissement. Mais, je vais maintenant embaucher
un vrai sommelier." n
Restaurant Tang 125, rue de la Tour 75116 Paris CEDEX Tél. : 01 45 04 35 35 Fax : 01 45 04 58 19 |
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En chiffres |
Investissements 3,5 MF Nombre de couverts 40 Prix moyen 500 à 600 F Chiffre d'affaires 2,5 à 3 MF HT Effectif 7 personnes |
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L'HÔTELLERIE n° 2716 Magazine 3 Mai 2001