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Sandrine Nallet (Hôtel Globe et Cécil à Lyon) restera la première femme Clefs d'or en Rhône-Alpes. Mais Marie-Cécile Demiaux (Grand Hôtel Concorde à Lyon) vient de la réjoindre dans cette belle famille...
m Jean-François Mesplède
Le journaliste interroge : "Avez-vous un jour regretté votre choix de carrière ?" "Ah non", lâche spontanément Marie-Cécile Demiaux, comme surprise que l'on puisse en douter. En fait, sa vocation s'est dessinée à la fin de ses études, un DEUG d'espagnol en poche. Cette Lyonnaise, qui a longtemps vécu en Normandie puis à l'étranger (Mexique et Allemagne) au gré des mutations professionnelles d'un père directeur dans un gros groupe pharmaceutique, avait eu tout loisir de découvrir et d'apprécier la vie à l'hôtel. A Lyon, elle y va au culot et pousse la porte de la Cour des Loges pour demander à Gérard Ravet, chef concierge du lieu, de lui parler de son métier. Le président de la section Rhône-Alpes/Alsace des Clefs d'or sut être convaincant car, dès lors, Marie-Cécile n'imagina pas un instant embrasser une autre carrière ! "Il m'a parlé avec beaucoup de passion et m'a appris l'existence de l'ICI (International Concierge Institut) à Paris. J'ai pensé que le métier pourrait me correspondre. Sans trop y croire j'ai envoyé un dossier et, après un long entretien, j'ai été admise pour une année d'études." Peu après, au hasard des stages, se situe une autre rencontre décisive. "J'ai eu la chance de rencontrer Gilles Harrault à l'Intercontinental à Paris. Lui aussi m'a parlé avec enthousiasme d'un métier que choisissent peu de femmes. En fait, elles se contentent souvent de la réception. J'avais envie d'aller plus loin. Concierge est un métier passionnant qui permet de découvrir la personnalité du client, de le recevoir comme on recevrait un ami, de rendre son séjour agréable en lui apportant tout ce qu'un ami est en droit d'attendre quand il est chez son hôte. Il faut être curieux, avoir envie de découvrir. Ce contact avec les clients me plait. C'est à nous de leur parler parce que l'on sait que la réceptionniste n'aura pas le temps."
Une juste récompense
Marie-Cécile Demiaux s'y emploie. Et s'attache lors de ses rares moments de loisirs à
parcourir sa ville à pied, notant telle ou telle adresse pour se constituer une
documentation sans faille sur les trésors souvent cachés de Lyon ! Elle s'y est donc
finalement installée en mai 1999. Auparavant, sa parfaite connaissance de l'espagnol -
elle parle également l'anglais - lui avait permis de décrocher une place au Palace de
Madrid, avant de revenir dans la captitale au Libertel Terminus Nord pour un poste de
réceptionniste. "Les femmes sont trop souvent cataloguées et il y a très peu de
loges disponibles." Depuis la retraite de Jean Macé, celle du Grand Hôtel
Concorde l'était. Et Gérard Minard, qui dirige l'établissement, visiblement séduit par
ses "qualités d'écoute et d'appro-
che" l'a proposée à Marie-Cécile Demiaux. "Elle a besoin de rendre
service au sens noble du terme. Je suis heureux qu'elle reçoive la juste récompense de
son talent à apporter satisfaction à la clientèle."
La récompense ? Cet insigne des Clefs d'or, remis en présence de ses pairs avec Gérard
Ravet et Gilles Harrault pour parrains. A 28 ans, Marie-Cécile Demiaux devient donc la
deuxième femme ainsi honorée en Rhône-alpes et n'entend pas s'arrêter en si bon
chemin.
"Mon ambition est d'être un jour chef concierge. Je sais très bien que
l'hôtellerie est un métier prenant où la notion de temps reste très relative, mais
j'ai la chance que mon futur époux - le mariage est programmé en 2001 - soit aussi dans
la profession. Il en connaît les contraintes... ce qui n'est pas un mince avantage. Je
reçois cette distinction comme une consécration dans un métier que je rêvais d'exercer
depuis six ans. J'ai reçu de nombreux fax de félicitations - l'un était signé par Paul
Bocuse - et c'est extraodinaire. Les Clefs d'or sont une chaîne pour une véritable
entraide professionnelle. Des regrets d'avoir choisi cette voie ? Aucun, je peux vous
l'assurer. Je suis aux anges." n
Marie-Cécile Demiaux : vous avez dit vocation ?
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L'HÔTELLERIE n° 2716 Magazine 3 Mai 2001