Actualités

Hommes & entreprises

succès et difficultés

La Petite Porte

Au bonheur du bistrot

Filmée le jour de son ouverture par M6, La Petite Porte, à Paris, a pour unique prétention d'être un bistrot. Un lieu ouvert à tous, où lorsqu'on a soif, on boit et lorsqu'on a faim, on mange. Projo.

m Sylvie Soubes

Encadrée par les théâtres de la Renaissance et de la Porte Saint-Martin, la Petite Porte aurait pu s'appeler le bar des théâtres... "mais ça ne nous faisait pas rigoler", lance Thierry Costa. A 38 ans, lui et deux autres anciens de La Liberté ont décidé de s'installer à leur compte. "On travaillait sur des bistrots éphémères* quand on s'est mis à chercher un emplacement. Ça nous a pris trois ans. Jusqu'au jour où un cabinet nous a passé la clé d'ici. C'était en cessation d'activité depuis quatre ans. Il n'y avait pas de licence IV. Quand on est entré, on a vu le comptoir, le marbre et on a dit OK. On le prend." Si les menuiseries des frigos et le bar ont été conservés, tout a été refait. Peintures, sous-sol, toilettes. Ouvert de 9 heures à 2 heures, l'établissement tourne tranquillement le matin. "On pourrait ouvrir plus tard, mais ça permet de fidéliser. Ceux qui viennent prendre un café à 10 heures vont revenir ensuite pour déjeuner ou pour l'apéro. Si on fermait, ils iraient ailleurs, et il n'est pas sûr qu'ils reviennent ensuite. Il n'y a rien de pire qu'un bistrot fermé", estime Thierry Costa. A disposition des matinaux, trois quotidiens : Le Parisien, L'Equipe et Libération. Plus Le Canard Enchaîné le mercredi.
Premier rush, donc, à l'heure du déjeuner. "On fait une resto facile : c'est frais, rapide et pas cher." En fond de carte : de grandes tartines à partir de pain de campagne et des produits dans l'air du temps comme la mozzarella, le jambon de pays, le reblochon fondu. Ajoutez un plat et une grande salade changés chaque jour. Le soir, deuxième coup de feu de la journée, La Petite Porte propose uniquement ses tartines. "Les gens veulent manger rapide. Des fois en dix minutes, juste avant d'aller au théâtre."

Fête totale
La Petite Porte, inaugurée il y a cinq mois, a déjà bonne réputation. "On n'a pas d'autres prétentions que faire du bistrot, commente Thierry Costa. Si on n'est pas rasé ou si on n'a pas tous le même tee-shirt, c'est pas grave. Les gens viennent ici pour autre chose. On a fait nos classes à La Liberté. C'est l'exemple type du bar où il peut tout se passer, relou, fête totale, du monde jusqu'au trottoir... C'est un peu notre objectif à La Petite Porte."
Question. C'est quoi pour vous un bistrot ? Thierry Costa sourit. "T'as soif, tu bois. T'as faim, tu manges", répond-t-il du tac-au-tac. D'origine corse, Thierry Costa n'est pas issu du sérail, mais "depuis tout petit", il voulait faire ce métier. "C'est un métier de contact, un métier convivial."
Comment La Petite Porte se situe-t-elle par rapport aux autres établissements du quartier ? "Il y a de la brasserie traditionnelle, de la pizza et des kébabs. Il y a un bar un peu comme nous de l'autre côté de la rue. Quand on est plein, on lui envoie les clients et vice-versa. Sinon, pour les prix, on a fait le tour des autres cafés, et on s'est aligné. Avec le passage à l'euro, on fixera un euro le café et deux euros la bière." Thierry Costa travaille avec Bertrand comme entrepositaire : "un bonheur !". Pour les vins, c'est lui qui fait sa sélection à la propriété. Il y a bien sûr des vins corses. Forts bien choisis.
La Petite Porte, baptisée ainsi à cause de la porte qui donnait auparavant directement sur le théâtre de la Renaisance, a été filmée par la chaîne de télévision M6 le premier jour d'activité. Un coup de projecteur repris dans le sillage par plusieurs supports écrits, comme le journal du métro A Nous Paris. "Les projecteurs, nous, on s'en tape. Bien sûr, ça nous ramène du monde la semaine suivante, mais ensuite, c'est à nous de fidéliser." Les objectifs de l'équipe : "Progresser gentiment sans se prendre la tête."
Bonne humeur oblige. n

*Bars montés sur des salons professionnels, à l'occasion de manifestations ou d'événements.


En chiffres

5 mois d'ouverture
Investissements

800 000 F(Licence IV incluse)
Capacité
30 places assises
2,40 m de terrasse
Effectif
4 personnes en moyenne
Prix pratiqués
w plat entre 30 et 45 F
w café Lavazza 6 F
w bière pression Pelforth 12 F le demi

Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts

L'HÔTELLERIE n° 2716 Magazine 3 Mai 2001


zzz24
L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration