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Des lits au confort réparateur

Nul doute que la literie est un élément capital pour offrir à ses clients de bonnes nuits réparatrices. Cependant, rien ne ressemble plus à un lit qu'un autre lit. Et pourtant de très grandes disparités de confort et de prix existent entre eux. Précisions et panorama de l'offre des fournisseurs.

Cécile Junod

Une bonne literie pour des réveils en pleine forme.

Dans le métier de l'hôtellerie, le confort du client en matière de sommeil est primordial. Elément déterminant de ce confort, la literie n'est évoquée par les clients que pour s'en plaindre. Inutile donc d'attendre pour en entendre parler. Aussi, pour se faire une idée très précise sur la question, certains exploitants n'hésitent pas à coucher régulièrement dans leur établissement. Et même dans les hôtels économiques, la literie doit être confortable. Puis plus le prix de la chambre est élevé, plus le confort doit y être en phase. Un client qui descend dans un hôtel 1 étoile entend certes bien dormir, mais n'attend pas le même confort que s'il s'arrête dans un 3 ou 4 étoiles. Un juste rapport qualité/prix en fonction de la catégorie de l'établissement doit donc être établi.
Faits l'un pour l'autre et d'une durée de vie approximative de sept ans, sommier et matelas sont à choisir ensemble. Passé ce laps de temps, leurs performances et qualités diminuent d'environ 30 %, entraînant des conséquences néfastes pour le corps et le sommeil.

Côté sommier

Absorbant environ 1/3 des efforts imposés au matelas, le sommier joue un rôle important dans le confort du sommeil. Il serait néfaste de l'exclure ou de le remplacer par une simple planche. En matière de sommiers, les fabricants de literie proposent deux types de produits :
Le sommier tapissier, au soutien par compression, est constitué de ressorts fixés à un cadre en bois, le tout emmailloté de différentes mousses et recouvert d'un coutil. Du haut de gamme à bord cuvette, au moyen de gamme à bord souple très confortable, pour finir par le plus simple à bord rigide, outre le confort, le prix fait aussi la différence.
Le sommier à lattes, au soutien par flexion (lattes en bois, en fibre de verre ou de carbone), combine astucieusement souplesse et articulation, tout en étant plus léger que son cousin tapissier. Selon les options, il offre un confort à la carte. Sophistiqué à l'extrême avec pieds relevables, tête inclinable, il se dote également de suspensions actives avec plus de souplesse au niveau des épaules et un peu plus de fermeté pour la zone lombaire. Le must reste sa modulation du bout des doigts par télécommande. Là encore, c'est une question de budget. Mais attention, ce type de sommier exige un matelas spécialement conçu pour se plier aux articulations.

Côté matelas

Le matelas supporte à lui seul les 2/3 des efforts, d'où l'extrême importance de son choix. Un choix pas facile tant l'offre est vaste. Que le soutien soit équilibré, ferme ou encore très ferme, il existe pour l'hôtellerie, trois familles de matelas : ressorts, mousse synthétique ou latex. Les critères d'appréciation découlent des informations fournies par les fabricants sur les caractéristiques de soutien, de garnissage, d'hygiène ou les conseils proposés par le Syndicat national de la literie. Quoi qu'il en soit, l'accueil est assuré par un garnissage en diverses mousses qui l'été se voilent la face avec du coton, l'hiver, avec de la laine. L'habillage réalisé par un coutil sera en harmonie avec celui du sommier, surtout s'il est tapissier.
Les ressorts des matelas conjuguent allégrement le fil de fer ou, mieux encore, un fil en alliage d'aluminium. Grâce à sa structure filiforme, un ressort possède un faible volume et réserve donc beaucoup d'espace aéré à l'intérieur du matelas. De plus, il est important que les matériaux fibreux du garnissage laissent facilement circuler l'air. Une condition importante lorsque l'on songe que le corps humain perd environ 1/3 de litre d'eau de transpiration pendant le sommeil. Enfin, plus il y a de points de contact entre le corps et la literie, meilleur est le soutien. Biconiques ou cylindriques, ces ressorts, liés entre eux, peuvent être ensachés pour un meilleur confort.
Les mousses. Sous ce terme générique se cachent les mousses polyéther, les mousses polyuréthanne qui comptent au premier rang le Bultex (Bultex étant une marque) et le latex. Matière végétale naturelle extraite de la sève d'hévéa, le latex est maintenant reproduit à partir de molécules synthétiques. Alvéolé, il offre une bonne élasticité alliée à une certaine fermeté. On le trouve dans une épaisseur de 10 à 16 cm, avec une densité de 50 à 83 kg/m3. La norme 'Belle literie' exige 70 kg/m3.
A l'instar du latex, les mousses polyuréthanne possèdent une structure alvéolaire leur permettant de respirer. Leur épaisseur s'étend de 10 à 16 cm, pour une densité de 25 à 55 kg/m3. Enfin, les mousses polyéther, masses pleines, légères et pliables subissent, lors de leur fabrication, un effet 'soufflet'. La matière prend du volume artificiellement au cours de la cuisson au four et une multitude de petites bulles s'agglutinent les unes aux autres. Les mouvements et sollicitations du matelas provoquent l'éclatement progressif des bulles et l'affaissement du matelas. Leur épaisseur varie de 8 à 15 cm, et la densité de 16 à 35 kg/m3. Parfait pour un lit d'appoint.

Le sommeil de long en large

Tailles et mœurs évoluent. Le traditionnel 140 x 190 cm cède du terrain. Remplacé avantageusement par le 160 x 200, il a de plus en plus tendance à évoluer vers le 180 x 200, voire le 200 x 200 qui représente le standard américain. Ces quelques centimètres en sus, tant dans la longueur que la largeur, améliorent sensiblement le confort et la cohabitation. Cependant, si la surface des chambres est restreinte, Edouard Djen (Epéda) conseille de privilégier, malgré tout, la longueur.
La taille moyenne de la population ayant considérablement augmentée, il est préférable d'opter systématiquement pour une literie de 2 m de long.
Enfin, pour faciliter la gestion des lits, il est intéressant d'équiper les 2/3 des chambres avec des lits jumeaux de 90 cm de large, et 1/3 avec des lits de deux personnes.

La literie, côté personnel

Certes, le bien-être du client est primordial, mais le confort du personnel l'est aussi. N'oublions pas qu'une femme de chambre fait entre 15 et 22 lits par jours. C'est énorme ! Aussi, lombalgies et maux divers sont leur lot quotidien. Sans cesse, elles soulèvent, déplacent, ramassent de lourdes charges. Outre une bonne formation qui constitue une solution préventive efficace, on doit encore leur faciliter la tâche. Or, aujourd'hui, une literie 'ferme' remporte tous les suffrages. Mais, cette fermeté s'acquiert au prix d'un nombre élevé de ressorts ou d'une bonne épaisseur de mousse. Dans les deux cas, le poids est non négligeable et pose quelques problèmes de manipulation. Surélever les lits, les placer sur roulettes et équiper les matelas de poignées facilitent grandement le travail.

Le troisième couchage

Souvent considéré comme un mal nécessaire, le lit d'appoint est le parent pauvre de la literie. Pourtant, le client auquel il est destiné a le droit, lui aussi, de bénéficier d'un lit de bonne qualité. Très technique, ce troisième couchage ne souffre pas la médiocrité. Et compte tenu que bien souvent il génère un supplément sur la facture du client, l'investissement réalisé ne s'évalue pas en pures pertes. Au choix, quatre solutions :
Si une surface de stockage est disponible dans l'établissement, on a tout intérêt à détenir quelques lits pliants ou mieux encore, des lits relevables verticalement qui ne tiennent que peu de place au sol. Préparés à l'avance et protégés par une housse, ils sont stockés 'prêts à l'emploi' et autorisent de gros gains de temps lors de leur installation. Mais attention, malgré leur faible encombrement, leur stockage est formellement interdit dans les passages à usage collectif.
Si la surface de la chambre l'autorise, le canapé convertible représente une autre solution. Pour être confortable, ce lit d'appoint doit offrir un matelas en mousse d'une densité au moins égale à 28 kg/m3. C'est le seuil minimal préconisé par la chambre syndicale de la Literie. Tessali Diffusion offre des produits extrêmement intéressants, parfaitement adaptés à l'hôtellerie.
Autre version du lit d'appoint, le lit gigogne. Présent dans la chambre, il se cache sous le lit principal. Mais, il faut l'équiper d'une housse de protection car il est en contact avec le sol et capte facilement la poussière.
En dehors de ces produits très spécifiques, il est toujours possible de transformer un vrai lit de 80 cm de large en sofa à l'aide de quelques bons gros coussins. Cependant, il est important de choisir une literie à suspension renforcée ou carénée pour éviter l'affaissement des bords du matelas.

Chez Epéda, la spécialité, c'est la suspension 'Multispire'. Réalisée à partir d'un tricotage en spires d'un fil continu d'acier traité haute résistance, elle offre une très forte densité de ressorts. De plus, des spirales latérales de renfort assurent l'indéformabilité. Et pour l'hygiène : coutil damassé traité antibactérien Sanitized, garnissage hypoallergénique, quatre aérateurs filtrants laitonnés et traitement retardateur de feu. L'autre produit phare, c'est le 'Spring Hotel' doté d'une suspension Springplus, constituée d'une nappe de ressorts en fil d'acier renforcé pour un soutien homogène sur l'ensemble du matelas. Tous les matelas sont équipés de poignées pour faciliter la manutention. Côté sommiers tapissiers, deux produits : le 'Multiplus' et le 'Multilatt'. Le premier possède une suspension composée de ressorts, tandis que le second est composé de lattes multiplis.

Chez Mérinos, la gamme se décline en 'Manoir', 'Castel', 'Prieuré' et 'Domaine' avec respectivement des suspensions carénées de 800, 570, 406 et 299 ressorts pour des matelas de 140 x 190 cm. Tous ces produits subissent un traitement 'feu retardant'. Tapissiers, les sommiers se déclinent en 'Somlatte' et 'Fermflex', l'un à lattes, l'autre à ressorts.

Chez Onrev, on a imaginé le système 'Tonirev', un soutien réalisé à l'aide d'un grand nombre de ressorts individuels qui ne sont ni noués, ni liés les uns aux autres. Ils sont reliés entre eux de façon articulée. Ainsi peuvent-ils jouer leur rôle et s'ajuster à la morphologie du dormeur. De plus, la surface de l'élément métallique est dense et évite tout affaissement des matériaux de rembourrage entre les ressorts. Le garnissage est étudié pour offrir un premier contact accueillant et douillet, tout en maintenant parfaitement la colonne vertébrale. La collection spéciale hôtellerie 'Revotel' compte deux produits, 'Super' et 'Ultra' (garantis 10 ans) avec respectivement 336 et 570 ressorts en 140 de large. Et le choix d'une suspension élaborée (ressorts ensachés ou cylindriques) ne dispense par d'avoir un bon garnissage (minimum 3 000 g/m2). Les sommiers tapissiers sont soit à lattes (apparentes ou habillées), soit à ressorts, avec option 'cuvette'.
Onrev commercialise également le système 'Facilit', un dispositif pour soulever un sommier avec sa literie en vue de faciliter les opérations de mise en place du couchage. Ce système rend le travail du personnel moins pénible.

Chez Simmons, on a eu l'idée, il y a déjà fort longtemps, d'ensacher les ressorts. Les cellules ainsi constituées sont jointives en leur milieu et non liées entre elles par le sommet ou la base. Résultat : elles s'enfoncent indépendamment, sans répercussion sur les autres, d'où une indépendance totale de couchage, chacun vivant sa nuit sans réveiller l'autre. De plus, la colonne vertébrale est soutenue point par point. La collection professionnelle 'Beautyrest' existe en 5 versions avec des suspensions à 400, 532, 660, 682 ou 792 ressorts dans la dimension 140 cm de large, pour un confort s'étendant d'un soutien indépendant ferme à très ferme et un accueil moelleux pour 'Palace'. Ces matelas sont fabriqués sous la certification qualité MQ 144 du Centre Technique du Bois et de l'Ameublement (CTBA) et ils ont passé avec succès les tests à la cigarette et à l'allumette selon les normes européennes et françaises EN 597-1 et EN 597-2. Quant aux sommiers tapissiers, ils existent à ressorts ensachés ou à lattes habillées.

  Chez Pirelli Bedding, on a pris l'option 100 % latex. Morphologique, respirant et sain le latex garantit un confort absolu en réagissant au contact du corps et de ses mouvements pour épouser ses formes. Antiacarien, fongicide et anallergique, il offre une grande sécurité. Enfin, sa structure cellulaire composée d'une surface cannelée et de microalvéoles est unique, sans oublier le 'Physiosystem', une technique exclusive de sculpture du latex conçue pour apporter un soutien différencié à chaque partie du corps. La gamme hôtellerie se compose de plus d'une dizaine de modèles accessibles à tous, avec un soutien équilibré, ferme ou très ferme, pour des épaisseurs de 10 à 18 cm, des densités de 63 et 120 kg/m3 et une qualité d'accueil tonique, moelleux ou ultra-moelleux, au choix.

Chez Unisom - Treca - Dunlopillo, on apporte une solution efficace et confortable au problème du lit d'appoint grâce au sommier 'coffre cigogne' signé Treca. Un vrai lit est contenu dans le sommier-coffre du lit. Ce système exclusif permet de stocker ce couchage supplémentaire hors poussière. La porte autoblocante permet de sortir le couchage sans difficulté. Ce système existe en diverses dimensions : pour le couchage supérieur : 90, 100,
120, 140 ou 160 cm de largeur pour une longueur de 200 cm. Le couchage gigogne : 80 x 190 cm.

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L'HÔTELLERIE n° 2695 Magazine 07 Décembre 2000