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La Bastide de Marie à Ménerbes
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Une belle demeure où l'on vient en ami

Après les Fermes de Marie, Jocelyne et Jean-Louis Sibuet ouvrent, au cœur du Luberon, La Bastide de Marie. Ni hôtel, ni maison d'hôte, cet établissement propose un concept différent, un style d'hôtellerie plus libre et convivial. Le tout dans un décor provençal aux accents vénitiens. Visite d'un cadre de rêve.

Cécile Junod

Sur la terrasse, à l'ombre du grand tilleul, c'est toute la Provence qui vous murmure à l'oreille que la vie est différente quand on la regarde d'ici. Les parfums et les couleurs, exaltés par un soleil généreux, sont une invitation au farniente. Et le soir, à la fraîche, on se surprend à improviser une partie de pétanque pour se mettre en appétit des saveurs sublimes d'un terroir teinté à l'huile d'olive.
Petit hôtel... maison d'hôte... ni l'un, ni l'autre. Parlons plutôt d'une propriété où l'on vient, en ami ou voisin, passer quelques heures ou quelques jours pour profiter du temps qui passe ou goûter un vin élevé sur place. Situé en zone agricole et dans le parc protégé du Luberon, cet établissement ne pouvait être ni un hôtel, ni un restaurant classique. Il fallut opter pour la forme juridique de location de meublés avec services hôteliers. Et côté restauration, c'est dans un club (association de 1901), Le Cercle des Amis de Marie, que chacun peut venir déguster les spécialités du chef Nicolas Le Bec. Cependant, chaque consommateur doit avant tout adhérer au club en s'acquittant d'une cotisation annuelle (20 francs pour un couple). Et voilà qui change tout ! "D'ailleurs, ici, on a profité de cette particularité pour repenser l'accueil et les relations humaines, explique Véronique Escande, directrice de l'exploitation. Nous accueillons nos clients comme si nous recevions des amis. Dès leur arrivée, nous leur offrons une collation. Et à l'heure de l'apéritif, nous invitons tous nos hôtes à un apéritif commun, servi sous la tonnelle à l'entrée de la cuisine. C'est un moment très convivial que personne ne voudrait manquer."
De même, à l'heure du thé, boissons chaudes et fraîches, ainsi que fruits et gâteaux, sont mis à la disposition des clients présents dans l'établissement. Chacun peut venir se servir à volonté. Tous ces services ne correspondent pas à des suppléments, ils sont inclus dans le prix de la chambre. D'où un plus grand sentiment de liberté, une plus grande décontraction pour une convivialité maximale. Le fait que chaque consommation ne soit pas immédiatement transcrite en monnaie sonnante et trébuchante change incontestablement les rapports.

Chaque objet semble être là depuis toujours
Quant à la décoration, elle a été imaginée pour parfaire cette notion de maison "habitée". Ici, pas de banque d'accueil, pas de signalétique ostentatoire. Rien ne vous permet d'identifier que vous entrez dans un établissement recevant du public. Et si Jean-Louis s'est occupé du gros œuvre lors des énormes travaux de rénovation, c'est Jocelyne qui a entièrement imaginé le décor de cette bastide du XIIIe siècle selon un style provençal raffiné, et non "provençalou", comme le précise Jean-Louis Sibuet. Tout le mobilier et les objets décoratifs ont été patiemment chinés chez les antiquaires de la région.
Le salon, l'accueil et le restaurant ont été déclinés dans un camaïeu gris et kaki, tandis que les chambres, au nombre de douze, sont toutes différentes. D'ailleurs, elles portent le nom de la couleur dominante dans laquelle elles ont été réalisées. Ainsi, trouve-t-on les chambres Ocre rouge, Anis sauvage, Bleu de Nîmes, Blanc d'ivoire, Mauve d'aster, Jaune mimosas, Vanille, Gris de sauge... Les tissus sont signés Pierre Frey et Canovas, deux éditeurs présentant de belles collections aux teintes méridionales.
Pour enchanter le palais des visiteurs, Nicolas Le Bec concocte une exquise cuisine légère, aux senteurs d'huile d'olive et d'herbes cueillies dans "le jardin des saveurs". Aménagées dans l'ancien garage, joli bâtiment en pierre du pays, les cuisines s'ouvrent directement sur les terrasses et les lauriers roses. Chacun peut y venir librement humer les fumets des mets en préparation. Cette relation directe avec le client est un élément de plus qui différencie cette demeure d'un établissement traditionnel, en augmentant la convivialité. zzz22v


Pas de banque d'accueil, ni de signalétique ostentatoire dans le salon-entrée.


Une des deux piscines est enchâssée dans les vieilles pierres de la bastide


Imaginez une belle bastide adossée aux
collines couvertes d'oliviers argentés et de pins
décoiffés par le mistral


Baldaquins, boutis provençaux et mobilier chiné créent, dans chaque chambre une ambiance particulière.


Chaque objet décoratif a été patiemment chiné chez les antiquaires de la région.

 
Des photophores, un bouquet de fleurs séchées, une bibliothèque remplie de livres... Pas de doute, on est bien ici dans une demeure habitée.

 

Véronique Escande et Yvon Penault : coresponsables de La Bastide de Marie

Responsable de l'exploitation, Véronique Escande poursuit un parcours peu classique. Avec un DUT de documentaliste en poche, elle se reconvertit dans l'hôtellerie à l'occasion d'un job d'été. Elle travaille dans plusieurs grands hôtels en Europe comme réceptionniste et rencontre les Sibuet par l'intermédiaire d'un ami commun. Alors commence son aventure à La Bastide de Marie.
Coresponsable de l'exploitation, Yvon Penault affiche pour sa part un cursus d'hôtellerie classique : école hôtelière de Poitiers et un parcours international en tant que maître d'hôtel.

 


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L'HÔTELLERIE n° 2686 Magazine 05 Octobre 2000

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