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Le guide et les hôteliers
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Un, deux, trois "maisons"...

Il n'y a pas que les "macarons" qui comptent. Les hôteliers accordent, eux aussi, de l'importance aux "maisons" décernées par le guide.

Claire Cosson

Cinq mille six cent soixante et un hôtels, dont 30 "grand luxe et tradition", 198 "grand confort", 984 "très confortable", 1 948 "de bon confort", 2 327 "assez confortable", 174 "simple, mais convenable" et 374 "agréable". Voici un nombre impressionnant d'établissements. Imaginez-vous, en outre, que ceux-ci figurent tous dans le fameux Guide Rouge. A force de mettre les restaurants étoilés sous les feux de la rampe, on en arriverait presque à oublier toutes ces bonnes petites et grandes adresses où le gîte est aussi important que le couvert.
Pourtant, dieu sait que les petites "maisons" attribuées par le célèbre guide jouent encore et toujours un rôle primordial ! Tant d'ailleurs auprès des clients que des professionnels de l'hôtellerie. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Selon différentes études réalisées par le cabinet Coach Omnium, auprès de consommateurs de restauration et d'hôtellerie, 49 % des clients d'hôtel recourent aux guides touristiques recensant les unités hôtelières à l'occasion de déplacements privés. Et le Guide Rouge est évidemment le premier titre auquel se réfèrent les voyageurs.
Un outil auquel sont aussi accrocs les autocaristes et autres organismes de tourisme. "Un hôtel qui n'apparaîtrait pas dans le guide serait suspect, hormis bien sûr les ouvertures et les enseignes de chaînes connues", déclarent ces derniers. Dans ces conditions, les hôteliers de France et de Navarre sont sur le qui-vive à la sortie de chaque nouvelle édition de la "bible rouge". Rien à voir avec la pression éprouvée par les grands chefs, bien sûr ! Mais, la tension est pourtant bel et bien là.

Constitution d'image
"Quand on perd une maison, c'est grave !", confesse ainsi Renée Ougier, présidente de la Fédération des Logis de France, également propriétaire de l'hôtel Cassini, en Isère. Et d'ajouter : "Le doute s'installe en effet très vite dans la tête des clients." "Ne plus y figurer, c'est comme être exclu des Relais & Châteaux. Ce qui signifie, au bout du compte, de 20 à 25 % de chiffre d'affaires en moins", surenchérit Eric Obœuf, directeur général du Sofitel Lyon-Bellecourt, toujours sur les dents, au moment de la sortie de la nouvelle édition.
Une grande majorité d'hôteliers affirme en fait que bon nombre de leurs clients se réfèrent au Guide Rouge pour sélectionner leurs hôtels. "Les gens s'en servent comme si c'était un gendarme ! Ils rentrent d'ailleurs bien souvent dans nos établissements avec le guide sous le bras", souligne Jean Lavergne, président d'Inter Hôtel, propriétaire du Grand Hôtel Saint-Pierre et des Provinciales, à Aurillac.
"Après enquête, il s'avère que plusieurs de nos clients individuels et sociétés ont découvert l'hôtel via cet ouvrage. Une banque japonaise nous a d'ailleurs contactés par ce biais. Vu l'impact commercial du Guide Rouge, il est nécessaire d'y paraître !", raconte François Jacques, directeur de l'Opéra Richepanse, à Paris. Véritable gage de neutralité et de fiabilité, le jugement du guide, fondé par Bibendum, importe également aux enseignes hôtelières. Pour Alain Bouchard, directeur & marketing du groupe Envergure, "s'il génère du trafic difficilement quantifiable, le Guide Rouge est un outil de constitution d'image évident". Ce qui devrait aller grandissant avec l'apparition récente de quelques lignes de commentaires. zzz22i


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L'HÔTELLERIE n° 2686 Magazine 05 Octobre 2000

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