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Magny (89)
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Le bar du centre, le poumon du village

Depuis 20 ans, les époux Amory font vivre leur bar-restaurant dans la petite commune de Magny dans l'Yonne, alors que tous leurs concurrents ont mis la clé sous la porte. Une réussite qui a nécessité bien des diversifications.

Daniel Amory et sa femme Christiane ont tenu le coup. "Lorsque nous nous sommes installés, il y avait, en plus de l'établissement que nous rachetions, deux hôtels-restaurants à Magny. Ils ont tous deux dû fermer leurs portes au bout de quelque temps."
Aujourd'hui, seul bar-restaurant de cette commune icaunaise de 852 habitants, ils viennent de fêter leurs 20 ans d'activité. Dans peu d'espace et un décor très simple, ils ont su créer un lieu central, indispensable à la vie du village, regroupant café, restaurant, point-tabac, épicerie, traiteur... "Je suis né à 13 km d'ici, explique Daniel, cuisinier de formation. C'est peut-être le désir d'un retour aux sources qui m'a poussé à revenir dans cette région de l'Avallonnais après mon licenciement économique à Chablis." Au moment du rachat, pour cause de retraite des anciens propriétaires, le restaurant s'appuie essentiellement sur une clientèle d'ouvriers de chantier. Daniel tente immédiatement d'élargir le public pour assurer ses arrières, et étend les horaires et les jours d'ouverture à 7 jours. Côté cuisine, pas question de faire dans l'exotisme. Avec trois menus plus une carte, un repas du jour, sa cuisine traditionnelle et copieuse se décline pour toutes les bourses. Daniel et Christiane affichent aussi rapidement une volonté d'intégration active dans la vie locale. "Dès notre arrivée, nous avons accepté de fournir la cantine scolaire, ce qui représente 20 à 40 repas par jour d'école. C'est surtout une façon de rendre service aux gens de la commune." Qui fêtent en retour mariages, baptêmes, communions chez le couple. "On est important pour le village et l'on se doit d'être disponible pour lui. C'est à nous que la mairie fait régulièrement appel pour ses repas. Elle tente aussi de nous faire décrocher les subventions auxquelles on peut prétendre. On se sent soutenu."

Du restaurant à l'épicerie
Longtemps président du club de football local, Daniel a toutefois préféré céder sa place. "Trop difficilement gérable avec le commerce." Il reste cependant vice-président du comité des fêtes. "Avec quatre enfants en plus à la maison, c'est parfois difficile."
Dur, d'autant qu'il ne fut pas question de se reposer sur les acquis. "Pour équilibrer les comptes, on s'est lancé dans une activité de traiteur en 1987. Elle a remporté un certain succès assez rapidement : les gens font naturellement des banquets dans la salle des fêtes du village, très bien aménagée." En 1993, le couple ouvre aussi un point-tabac. "Pas très rentable en lui-même, il nous apporte quelques clients pour le bar, voire le restaurant. C'est un service qui renforce avec cohérence notre offre." Mais l'une de leurs plus judicieuses initiatives reste sans doute la création d'une épicerie en septembre 1997. "Pour cela, on a dû sacrifier une salle de restaurant. Une décision prise rapidement, lorsque l'épicerie du village a fermé, également pour cause de retraite. Il fallait faire vite, pour ne pas que les gens prennent l'habitude d'aller faire leurs courses en dehors de Magny." Daniel et Christiane investissent alors 250 000 F pour l'achat du matériel frigorifique, la mise aux normes électriques, l'aménagement d'une rampe d'accessibilité... "Nous pensions qu'il était important de sauvegarder cette activité, économique mais aussi sociale, dans le village, et de pouvoir proposer aux gens un service de livraisons adapté à leurs besoins... 7 jours/7." La disponibilité du couple a tôt fait de rendre l'épicerie populaire. "On a développé le choix des produits au fur et à mesure des demandes." Résultat : dans la petite salle de 40 m2, on trouve pour ainsi dire de tout : charcuterie, viande, fromages, surgelés, nourriture pour animaux, glaces, dépôt de pain... "On travaille avec le groupe Schiever afin de garder des tarifs compétitifs. A titre de comparaison, on affiche les mêmes prix qu'un Proximarché. Nous avons pensé agrandir la surface de vente, mais pas avant d'avoir épongé les dettes d'investissements."

Signer des partenariats avec des acteurs du tourisme
D'autant plus que le couple a dû refaire la cuisine aux normes européennes, il y a six ans. "350 000 F à débourser." Daniel et Christiane veulent donc rester vigilants. "Car même si les affaires marchent, on n'ignore pas à quel point tout peut toujours rapidement basculer. C'est pourquoi on aimerait notamment signer des accords avec des offices de tourisme ou des tour-opérateurs car la salle de restaurant, d'une capacité de 50 couverts, peut accueillir sans peine un car de touristes. Et comme nous ne sommes pas très loin des grottes d'Arcy-sur-Cure et de Vézelay..."
En attendant, ils n'ont pas manqué d'installer des panneaux sur la très fréquentée RN 6, qui passe à côté du village, et comptent aménager pour cet été une terrasse de plain-pied, attenante au restaurant. Mais, prudents, ils n'envisagent pas de se lancer dans l'hôtellerie pour l'instant, "bien qu'il y ait un déficit en chambres à prix modeste dans l'Avallonnais. Ce serait trop de travail en plus, des embauches obligatoires... et les charges nous font peur". Pourtant, ce dont ils sont sûrs, c'est qu'ils n'auraient jamais tenu sans cette diversification. "Aujourd'hui, des bénéfices, on en a, mais leur montant ne regarde que nous !" zzz26 zzz22v

 
Christiane et Daniel Amory ont développé, au sein de leur établissement, plusieurs activités : café,
restaurant, point-tabac, épicerie et traiteur...


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L'HÔTELLERIE n° 2686 Magazine 05 Octobre 2000

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