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Groupe des Hôtels Concorde
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Renforcement de la politique d'investissement

Une enveloppe de 750 millions de francs a été allouée à la rénovation du Concorde Lafayette.

Dans la tourmente que traverse aujourd'hui les chaînes d'hôtels de luxe, au-delà des attaques, Concorde tient bon et améliore ses performances. Le groupe a choisi d'investir sur l'avenir.

Claire Cosson

Concorde Lafayette, porte Maillot, à deux pas du flambant neuf palais des congrès de la ville de Paris. Toison blanche, yeux bleus et poignée de main chaleureuse, l'homme vous accueille dans ses bureaux parisiens, avec un large sourire. Calé dans un très profond fauteuil de cuir bordeaux, Patrice de Margerie plaisante, tout en jetant un petit regard amusé par la fenêtre sur l'un de ses plus proches concurrents, Le Méridien Etoile, porte Maillot. Ancien banquier de formation, le patron des Hôtels Concorde semble véritablement serein. A croire que l'interminable bras de fer juridique engagé par l'homme d'affaires américain, Asher Edelman, contre sa société mère, la Société du Louvre, et la famille Taittinger, ne l'empêche aucunement de dormir. Pas plus d'ailleurs que la valse des enseignes qui, aujourd'hui, secoue très sérieusement le petit monde de l'hôtellerie de luxe. Tandis que les vagues de concentration bouleversent le paysage de l'industrie hôtelière internationale, le groupe hôtelier français campe à ce jour encore fermement sur ses positions et détient toujours dix établissements haut de gamme via deux sociétés, la Société des Hôtels Concorde et Hôtel Lutétia Concorde. Pas n'importe lesquels du reste, puisque parmi ces derniers figurent tout de même le célèbrissime Hôtel de Crillon à Paris et le non moins réputé Hôtel Martinez à Cannes.

Perspectives favorables en 2000
Des valeurs sûres qui, de surcroît, tirent pleinement partie de la bonne conjoncture économique actuelle. Le chiffre d'affaires de la compagnie ne cesse effectivement de progresser : pour l'année 1999, + 4,2 %, atteignant 1,5 milliard de francs. Quant à la contribution de la branche hôtellerie de prestige au résultat net part du groupe du Louvre, elle s'est élevée à 114 millions de francs, soit une hausse de 7,3 %.
Et ce n'est apparemment pas fini ! "L'année 2000 se présente en effet, encore, infiniment mieux que l'année 1999", confie, très satisfait, le président directeur général du groupe des Hôtels Concorde. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Au terme du premier trimestre de l'exercice en cours, les recettes du groupe des Hôtels Concorde avaient d'ores et déjà grimpé de 17,5 %. Autrement, la tendance est bonne. Des performances qui ne tiennent pas du simple hasard. Adepte du slogan, "Vivons cachés, vivons heureux", l'entreprise a en effet agi à l'ombre des regards indiscrets.
A commencer par investir lourdement dans la rénovation de ses propriétés hôtelières. "Nous consacrons une enveloppe moyenne de 200 millions de francs par an à la remise au goût du jour de nos hôtels", indique Patrice de Margerie. L'Ambassador, dernière acquisition du groupe (fonds en 1986, murs en 1988), a subi une cure de jouvence. Tout comme le Concorde Saint-Lazare, l'Hôtel du Louvre a été refait du sol au plafond, Le Lutétia... Ou bien encore le fleuron de la compagnie, l'Hôtel de Crillon, dont la rénovation des chambres et des trois nouvelles suites (confiée à Sonia Rykiel et Jean-Louis Riccardi) a été achevée l'an dernier. Celle du Concorde Lafayette, dont le montant total avoisine les 750 millions de francs, est en ce moment même en cours d'élaboration.

Son propre système de réservations
"Ces importants travaux de rénovation permettent aux hôtels d'attirer une clientèle individuelle d'affaires qui paie la prestation à sa juste valeur. Autrement dit, vendre mieux !", souligne le p.-d.g. de Concorde. Et d'ajouter : "Avec un taux d'occupation de 72 %, l'Hôtel de Crillon parvient ainsi actuellement à réaliser un prix moyen supérieur à 4 000 francs (HT/SC). Mais, nous devrions très vite aller encore plus loin pour atteindre les 6 000 francs."
Mais, la chaîne Concorde a également changé son fusil d'épaule en matière de réservations. "Nous avons quitté Supranational afin de développer notre propre système", précise l'ancien banquier. Aujourd'hui doté d'un système de réservations international, baptisé Nexia, le groupe dispose d'un accès "seamless" (instantané) vers tous les systèmes des compagnies aériennes (GDS). Sans oublier la présence de bureaux de réservations dans les principales métropoles internationales comme Paris, Francfort, Londres, Milan, Tokyo, New York et Madrid. Et la mise en place d'antennes régionales à Chicago, Los Angeles, San Francisco, Phœnix et Tokyo, puis la toute récente ouverture de la réservation en ligne sur Internet. En termes de développement, la compagnie a poursuivi sa route. A ce jour, le groupe des Hôtels Concorde propose ainsi à sa clientèle 72 établissements (15 000 chambres) dans 20 pays. On est loin cependant des 90 unités annoncées voilà bientôt huit ans.

Location ou achat
"Nous avons souhaité tirer le niveau de nos affiliés vers le haut. C'est la raison pour laquelle nous avons dû être plus sélectifs dans nos recrutements", précise Patrice de Margerie. En attendant, le guide 2000 accueillait six nouveaux membres de qualité dont le centre de thalassothérapie de Serge Blanco à Hendaye, The Lodge & Spa à Cork en Irlande, le Grand Hotel Esplanade à Berlin, l'Hotel Royal Lancaster à Londres, L'Elounda Bay Palace en Crète et l'Occidental el Ambassador à Saint-Domingue.
Enfin, concernant la politique du groupe à propos du recours aux mandats de gestion, Concorde semble désormais avoir adopté une nouvelle philosophie. "Ce n'est plus aujourd'hui une véritable priorité. Ce moyen de croissance demeure en fait intéressant dans certains pays, comme l'Argentine par exemple. Nous nous orientons aujourd'hui davantage vers des contrats de location ou tout simplement des acquisitions", avoue le président directeur général. Concorde s'intéresse notamment à l'Europe de l'Ouest. *

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L'HÔTELLERIE n° 2683 Magazine 14 Septembre 2000