Actualités

licence lventreprise

Le Must à Aurillac
________________

Une autre approche de la nuit

Ouvert depuis début octobre, Le Must se base sur trois axes forts : sécurité, professionnalisme et gestion rigoureuse via l'informatique.

m Pierre Boyer

A une dizaine de kilomètres d'Aurillac, les bâtiments du night-club s'élèvent, flambant neufs, au milieu d'une forêt de pins. Pour créer ce lieu de détente pour noctambules, Jacques Roussilhe et Patrick Vedrennes, les deux associés du Must, s'appuient sur trois principes de base : sécurité, professionnalisme et gestion rigoureuse. Un service d'ordre assure la sécurité pendant les heures d'ouverture du night- club. "Ce sont des professionnels, souligne Jacques Roussilhe. Ils sont nécessaires compte tenu de la capacité de l'établissement : de 600 à 700 personnes. Nous tenons absolument à avoir une image de sécurité, pour les biens et les personnes. Rassurer les clients et leur montrer que l'on peut s'amuser sans risque de pugilat ce qui arrive trop souvent dans les petits établissements. Nous voulons aussi tranquilliser les parents qui laissent leurs enfants sortir." Le parking, grillagé, est surveillé par des maîtres-chiens. Ils évitent les vols, les dégradations, tout comme la consommation d'alcool, avec les bouteilles dissimulées dans les coffres. "Je crois que la sécurité sur le parking est encore plus importante qu'à l'intérieur de l'établissement", souligne Jacques Roussilhe.

Navette gratuite
Une navette, gratuite pour les clients de la boîte, effectue les trajets Le Must-Aurillac et réciproquement. Elle fonctionne tous les samedis soirs, de 22 h 30 à 5 h du matin. "Nous avons sous-traité le marché avec un transporteur local, précise Jacques Roussilhe. C'est pour faciliter la vie des noctambules. Mais l'habitude n'est pas encore prise. Le premier soir, un seul client a utilisé ce moyen de transport. C'est aussi une façon de sécuriser les sorties." La discipline se poursuit à l'intérieur de l'espace de loisirs. "Le vestiaire est obligatoire. Pas question de laisser passer un Laguiole à la ceinture." La tenue doit être correcte. Le prix de l'entrée se règle... à l'entrée. "Dans beaucoup d'établissements, les habitués ne paient qu'au moment de consommer, explique Jacques Roussilhe. Cela revient au même. Mais nous voulons faire respecter un minimum de règles." Surtout que tout, ou presque, est informatisé. Le ticket d'entrée, avec son code-barre, donne droit à une boisson gratuite. Le barman n'a qu'à passer le ticket devant le lecteur optique d'une des caisses enregistreuses pour régler la consommation. Les doseurs sont gérés via un système informatique. La quantité de whisky, vodka, gin ou autres est prédéterminée avec une précision au dixième de centilitre. Toute prise de boisson génère automatiquement l'édition d'un ticket. "Cela évite des erreurs et facilite beaucoup la comptabilité", soutient Jacques Roussilhe.

Un défi
Mais créer une discothèque reste un chalenge. "Le monde de la nuit est difficile, la réglementation lourde. Même au milieu des bois, il faut respecter les nouvelles normes antibruit, raconte Jacques Roussilhe. Nous n'avons pas cherché à nous installer dans Aurillac même. C'est trop compliqué pour trouver un emplacement avec parkings. Et les problèmes de voisinage sont inévitables." Pour étoffer leurs activités, les deux associés organisent aussi des thés dansants le dimanche après-midi. "Cela marche très bien. Certains réclament même de la restauration sur place. Mais pas question d'accéder à leurs demandes. Nous n'avons pas vocation à devenir restaurateurs." Néanmoins, dans un coin d'une salle, un distributeur de plats chauds et une machine à café offrent aux clients la possibilité de s'alimenter. "Nous démarchons aussi pour des spectacles, des défilés de mode, des arbres de Noël. Il s'agit de proposer, de vendre le volume de la salle, quasiment la seule dans les environs." C'est la rareté de ce type d'équipement qui a poussé Jacques Roussilhe et Patrick Vedrennes, dont l'un travaille dans l'automobile et l'autre dans l'imprimerie, à lancer ce défi. "Nous ne voulons pas couler les établissements du centre-ville, affirment-ils, mais capter la clientèle qui partait dans les départements voisins pour s'amuser." Déjà, de nouveaux projets se dessinent à l'horizon, comme une terrasse-jardin, "pour proposer un endroit relax pendant la belle saison, sous les étoiles". n


La réserve d'alcool, avec un boîtier informatique pour gérer et ravitailler les doseurs du bar...


... qui est informatisé. Une pression libère la quantité d'alcool déterminée et lance l'impression d'un ticket sur une des caisses.


Jacques Roussilhe : "Il faut imposer un minimum de règles pour assurer la sécurité de tous et tranquilliser les parents."


Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts

L'HÔTELLERIE n° 2660 Magzine 6 Avril 2000

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration