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La SHB gagne des étoiles

La Société Hôtelière de Bordeaux, premier groupe hôtelier indépendant du département, poursuit sa croissance externe. En décembre dernier, en ouvrant son premier 3 étoiles, un hôtel Bleu Marine, la SHB portait à 7 le nombre de ses établissements.

m Brigitte Ducasse

Révélateur ! Demandez aux professionnels bordelais ce qu'est la Société Hôtelière de Bordeaux : peu de personnes, pour ne pas dire aucune, sont capables d'apporter une réponse. Pourtant, cette société possède deux Campanile, deux Première Classe, un Bleu Marine, une cafétéria et un restaurant, emploie 70 personnes et prévoit de terminer l'année sur un chiffre d'affaires de 40 MF.
Derrière trois initiales, SHB, se trouve une famille fort connue dans le milieu du vin : la famille Prats, propriétaire jusqu'en 1998 du célèbre château Cos d'Estournel dans le Médoc, 2e cru classé.
La société a été créée par Bruno Prats "en vue d'une diversification intelligente, comme un investissement patrimonial sur du long terme", explique son fils Jean-Guillaume Prats, p.-d.g. du groupe et aujourd'hui seul actionnaire avec son frère. "Le secteur hôtelier n'est pas très loin du milieu du vin. On y retrouve le même souci de qualité."

Une aventure qui débute il y a 19 ans
L'aventure débute en 1981. La chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux cherche alors un concessionnaire pour l'aire de repos de Cestas, à une dizaine de kilomètres de Bordeaux sur l'autoroute A 63 en direction de Bayonne. Banco ! En homme d'affaires avisé, Bruno Prats adopte l'une des enseignes du groupe Envergure, Campanile, pour son premier hôtel-grill. Un choix largement influencé par ses liens amicaux avec la famille Taittinger. Et il choisit pour diriger la SHB un professionnel du secteur hôtelier : Christian Cormouls-Houles. Formé à l'école hôtelière de Toulouse, le directeur général de la SHB a fait ses classes dans la chaîne Holiday Inn en Angleterre et en Belgique, avant de revenir en France pour intégrer le groupe Jacques Borel International.
Le premier investissement, autofinancé (comme le seront les autres établissements ultérieurs) est donc un hôtel-grill de 40 chambres. En quinze ans, la SHB créera sur l'aire de repos de Cestas et à proximité La Pinasse, une cafétéria self-service de 100 places, un second Campanile de 30 chambres, Le Bistrot, un restaurant de 120 couverts et un Première Classe de 50 chambres.

Aire de repos, activité intense
L'aire de repos de Cestas est une mine d'or. L'A 63 draine ici une moyenne de 5 000 véhicules/heure en période de pointe, et de 2 300 en période creuse... Et environ 8 % des conducteurs y font une halte.
"Nos taux d'occupation ne cessent de progresser, indique Christian Cormouls-Houles. L'an dernier, le TO des Campanile s'élevait à 75 % pour un total de 72 chambres et atteignait 77 % pour le Première Classe. Ici il n'y a jamais de périodes creuses. En juillet-août, 80 % de notre clientèle est composée de vacanciers, 20 % de VRP ou d'hommes d'affaires. Les dix autres mois, le ratio s'inverse." L'année 1998 marque un changement pour le groupe, mais dans la continuité. "En octobre, Jean-Guillaume Prats m'a annoncé la vente de Cos d'Estournel et le retrait de son père, tout en me précisant que la SHB restait dans les mains de la famille, confie Christian Cormouls-Houles. Il m'a renouvelé sa confiance en m'expliquant qu'il ne souhaitait pas intervenir et encore moins interférer dans le bon fonctionnement de cette entreprise, et qu'il n'attendait aucun dividende de la société." Autrement dit, les bénéfices doivent être réinvestis... Ça tombe bien, sur la ZI de Pessac-Berson, à un kilomètre de l'aire de Cestas, un hôtel délabré est à vendre. Racheté, il rouvrira sous l'enseigne Première Classe le 30 novembre 1999 après dix semaines de travaux et au prix d'un investissement de 9 MF dont 5 MF pour la rénovation. Objectif : atteindre avec 60 chambres un TO de 80 % dès la première année. En 1999, un autre projet est dans l'air... Un Dotel bien placé en bordure de la rocade ceinturant Bordeaux, à deux pas de l'aéroport international de Bordeaux-Mérignac, est à vendre.

De l'hôtel économique aux 3 étoiles
"L'analyse du marché révélait que le secteur souffrait d'un cruel manque en matière de réceptif de standing, explique Christian Cormouls-Houles. En outre il manquait à notre gamme un établissement de catégorie 3 étoiles." Affaire conclue le 24 septembre 1999. L'enseigne choisie sera naturellement l'enseigne 3 étoiles du groupe Envergure : Bleu Marine, absente jusque-là en Aquitaine. Fait notable, pour la première fois, la SHB fait appel à un emprunt bancaire pour financer cet investissement conséquent : 20 MF entre l'acquisition du foncier, du fonds de commerce et la réalisation des travaux.
Bleu Marine, c'est le must de la SHB. On y retrouve les points forts de l'enseigne : accueil, convivialité et une qualité standard haut de gamme. Mais l'établissement mérignaçais possède aussi sa propre personnalité. Et à ce titre, le travail accompli par l'architecte régional Patrick Panchaud est remarquable. Dirigé par Sylvie et Christophe Perry, deux jeunes professionnels de l'hôtellerie, Bleu Marine Mérignac comporte un hôtel de 49 chambres dont deux suites, 4 chambres familiales avec mezzanine, 4 chambres d'affaires et 2 chambres accessibles aux personnes handicapées, auxquelles s'ajoutent trois salons pour des réunions ou séminaires de 100, 65 et 55 m2, pouvant accueillir jusqu'à 250 personnes. L'établissement dispose aussi d'un bar à vins et d'un restaurant de 80 couverts, La Rose des Vents qui, de par la cuisine très créative de son chef Martial Dehant, a déjà acquis une excellente réputation.
Reste maintenant à "digérer" l'investissement avant de poursuivre. Mais une chose est sûre, la SHB ne compte pas en rester là. n


Devant le bar à vins : Christian Cormouls-Houles, directeur général de la SHB, Christophe Perry, directeur de l'hôtel Bleu Marine de Mérignac et son épouse, Christine, chargée de l'animation-coordination de l'hôtel.


La Rose des Vents, restaurant de l'hôtel Bleu Marine, propose une cuisine raffinée et créative, tant à la carte qu'au buffet.


La salle de restaurant de l'hôtel Bleu Marine, enseigne jusqu'alors absente en Aquitaine.

 

En chiffres

Création
1981

Actionnaires
Jean-Guillaume et Florent Prats

Effectifs
70 personnes dont 10 cadres

Chambres
250 (Campanile, Première Classe, Bleu Marine)

Taux d'occupation
76,5 %

Repas servis
155 700

Ticket moyen
90,33 F

29 MF

40 MF dont un RBE de 12 MF


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L'HÔTELLERIE n° 2660 Magzine 6 Avril 2000

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