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Groupe Partouche
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Une place de leader, en France

L'actualité des casinotiers français a été dense en cette fin d'année 1999 et en ce début 2000 avec l'amorce d'un mouvement de concentration, qui était à prévoir. Avec un PBJ (produit brut des jeux) en 1999 de 1.95 milliard d'euros (12.8 milliards de francs) dont 90 % provient des MAS (machines à sous), l'Hexagone est un modèle à part. La France, nouvel Eldorado des jeux ?

m Delphine Henriet

Force est de constater que la France suscite bien des convoitises de la part des acteurs locaux et des investisseurs anglo-saxons : la course aux parts de marché a commencé. Dans ce contexte, le groupe Partouche, leader français des jeux devant le groupe Barrière, n'est pas en reste puisqu'il est aujourd'hui à la tête de vingt-trois casinos en France dont le Lyon Vert, premier casino français, qui génère chaque année un PBJ de 48.8 millions d'euros, et de cinq à l'étranger. Après l'ouverture du casino de la Cité Internationale prévue en avril prochain, il comptera vingt-quatre établissements en France.
Son arrivée précoce sur le marché des jeux, concrétisée en 1974 par le rachat d'un premier établissement à Saint-Amand-les-Eaux, constitue un premier pas décisif par rapport aux sociétés exploitantes de casinos récemment créées. Prime au premier entrant, cette stratégie offensive et avant-gardiste explique que le groupe soit aujourd'hui à la tête d'un portefeuille prestigieux d'établissements, rachetés à des niveaux de valorisation inférieurs, en moyenne, à ceux d'aujourd'hui.

Inflation des dernières transactions
En effet, si le marché des jeux en France n'est pas encore mature, que les indépendants sont nombreux (35 %), son potentiel de développement est intégré par le marché et explique l'inflation des dernières transactions, certains opérateurs n'hésitant pas aujourd'hui à racheter un casino jusqu'à deux fois son PBJ.
L'avènement des MAS dont le niveau élevé de rentabilité opérationnelle (le groupe Partouche, Moliflor et l'Européenne de Casinos dégagent une marge d'exploitation supérieure à 30 %) explique la croissance des résultats des casinotiers, malgré un niveau de prélèvements fiscaux en France de l'ordre de 55 %. Un moteur de croissance essentiel pour le groupe Partouche à la tête aujourd'hui de 2 179 machines réparties qui génèrent chaque année un PBJ de 312.5 millions d'euros (contre 36.5 ME pour les jeux traditionnels et un CA de 41.4 ME pour les activités annexes).

Tenir compte du potentiel de chaque marché national
Le succès des bandits manchots est une spécificité nationale, qui ne fait pas l'unanimité sur l'ensemble des marchés internationaux soit parce que le consommateur local préfère les jeux traditionnels, soit parce que la réglementation nationale interdit leur exploitation comme c'est le cas en Belgique. Conscient du potentiel que constitue le marché national, le groupe Partouche en a fait sa priorité en menant une stratégie offensive de croissance externe, qui est toujours un axe de développement privilégié par la société et qui s'est d'ailleurs concrétisée récemment par une prise de participation majoritaire, à l'automne, dans la Société Française de Casinos, propriétaire de trois établissements. La seconde étape du développement du groupe Partouche, à compter de 1987, a été l'installation de MAS dans l'ensemble de ses établissements.
Aujourd'hui, sa croissance à l'échelle nationale passe notamment par sa candidature aux appels d'offre lancés par les municipalités qui, devant le succès des casinos, n'hésitent plus à doter leur ville d'un casino, générateur d'importantes recettes fiscales.
Plus spécifiquement, le groupe Partouche a volontairement pris des positions clefs dans certaines villes de France, qui offrent, selon lui, un potentiel de croissance important. C'est le cas de Lyon, où la société a investi 41.2 millions d'euros pour la construction d'un complexe hôtel-casino de Cannes (300 jours de congrès par an) qui constitue également une priorité stratégique pour le groupe par le biais de l'hôtel Carlton doté d'une salle de jeux et très certainement à terme du Palm Beach, le groupe Partouche projetant de transférer, dès l'obtention de l'accord du ministère de l'Intérieur, sa licence de jeux du Carlton au Palm Beach.

Etendre les partenariats hôteliers et les activités annexes aux jeux
Si l'international constitue également un axe de développement, la société y avance prudemment. Après la construction d'un casino à Djerba, qui devrait être bénéficiaire en 2000 et l'ouverture cet été d'un établissement en Espagne, le groupe n'exclut pas d'autres incursions dans le Bassin méditerranéen, en Argentine et a également participé à l'appel d'offres lancé par l'aéroport de Francfort. Dans le même temps, les partenariats avec certains groupes hôteliers, comme c'est le cas à Bucarest avec Hilton, sont également privilégiés.
A moyen terme, d'autres évolutions sont à attendre dans l'industrie des jeux. Il s'agit du développement des activités annexes, notamment la restauration thématique qui constitue un produit d'appel efficace pour capter de nouveaux consommateurs.
Dans le même temps, si l'intensification de la concurrence et la dynamique sectorielle valident le succès des casinos en France, son corollaire est l'adoption de techniques de fidélisation pour conserver et développer ses parts de marché. Le groupe Partouche a développé un système de carte de fidélité dans ses établissements, qui permet d'obtenir des points convertibles en cadeaux ou en jetons. Ajoutons à cela l'organisation d'événementiels qui sont susceptibles d'attirer une clientèle nouvelle et de manifestations thématiques régulières (en partenariat avec les tour-opérateurs, les associations de retraités, les comités d'entreprise...) qui permettent de drainer des consommateurs, notamment en semaine, en période creuse.
En termes de résultats, le groupe Partouche vient d'annoncer des résultats meilleurs que prévus avec un chiffre d'affaires de 210.7 millions d'euros, en progression de 16.9 %, supérieur au consensus, qui tablait sur une croissance de l'activité de 14 %. Le résultat d'exploitation ressort à 66.5 ME, une hausse de 22 %, qui correspond à une marge opérationnelle de 31.6 % en amélioration de près d'un point et demi par rapport à l'exercice 1997/98 (30.2 %). In fine, le résultat net part du groupe s'établit à 25.2 ME (+14.5 %), soit 30.5 ME après correction des survaleurs, soit un BPA (bénéfice par action) de 4.9 euros et un PE (price earning) de 14.5 (contre 14.6 pour l'Européenne de Casinos). Pour 1999/00, le CA devrait atteindre 233.6 ME et le résultat net au moins 27.1 millions d'euros (BPA de 5 euros après correction des survaleurs).

Une valeur de 71.9 euros
Concernant le parcours boursier de l'action le groupe Partouche, qui a été transféré au Règlement mensuel en 1999, après une envolée récente à la suite de l'obtention de l'autorisation des jeux pour la Cité Internationale de Lyon, la valeur s'est consolidé passant de 89.9 euros à 71.9 euros, avant la publication des résultats annuels du groupe. Sur la base d'un gearing 1998/99 de 50 %, le groupe Partouche a la possibilité de réaliser d'autres acquisitions et céder sa partie immobilière détenue par son holding, pour générer le cash nécessaire pour une opération d'envergure avec un appel possible au marché, l'occasion d'augmenter le flottant (part de capital détenue par le public) qui se limite aujourd'hui à 12.2 %. *


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L'HÔTELLERIE n° 2655 Magazine 2 Mars 2000

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