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Le Mas de la Fouque passe en 4 étoiles luxe

Le changement de catégorie de son hôtel permet à Jean-Paul Cochat de se démarquer de l'offre importante de 4 étoiles en Camargue. Et de se mettre aux standards de sa riche clientèle internationale. 

Le passage en 4 étoiles luxe l'été dernier est le résultat d'un travail de deux ans pour l'exploitant du Mas de la Fouque. "Nous avons refait les quatorze chambres, le restaurant, tous les sols et les abords de la piscine. Plus d'un million de francs investis rien que dans la décoration réalisée en seulement deux saisons", raconte Jean-Paul Cochat, fondateur de l'hôtel il y a 25 ans. Autres modifications d'une importance primordiale pour un établissement fréquenté à 80 % par des étrangers : le passage de tous les lits en deux mètres de large ou deux fois 80 cm, le choix entre la climatisation ou les ventilateurs dans chaque chambre... "C'est un simple constat de qualité, nous n'avons pas changé nos prix pour cela. Peut-être une augmentation comprise entre 3 et 5 % l'année prochaine", continue le propriétaire. Car le véritable objectif était avant tout de se démarquer de l'offre importante en hôtellerie de luxe tout autour des Saintes-Maries-de-la-Mer. "Nous sommes cinq 4 étoiles sur le village, de qualité très disparate. Chez certains, les premières chambres sont à 400 francs. Chez nous, c'est plus de 1 500 francs : les clients ne comprenaient pas. Le reclassement nous permet d'être au-dessus du lot. Cette mention quatre étoiles luxe met les choses au point."

S'adapter aux standards internationaux
Membre du groupe ILA (International Lodging Association) qui propose son catalogue et des réservations sur Internet, Le Mas de la Fouque veut encore mieux s'adapter aux standards internationaux. "J'ai envie de transformer quelques chambres en suites, poursuit le propriétaire. Les étrangers, contrairement aux Français, viennent ici en famille et veulent rester avec leurs enfants. La clientèle d'un niveau supérieur qui serait attirée par ces changements compenserait la perte de quelques chambres : la demande est à la qualité." Qualité plutôt que quantité : un credo pour l'hôtel des Saintes. "J'ai toujours préféré avoir un couple huit jours plutôt qu'un groupe pendant deux nuits. Nous avons une clientèle fidèle et qui reste longtemps." Par exemple ce couple russe qui réserve pour 20 jours en septembre. Discret sur son taux d'occupation, Jean-Paul Cochat avoue un chiffre d'affaires de 5 MF TTC. Fermé l'hiver depuis huit ans, le Mas reste une affaire rentable. "A l'époque, nous avions commencé à être concurrencés l'hiver par la baisse des prix des billets d'avion : pour la même somme, notre clientèle a pu passer Noël aux Antilles. L'hiver, nous sommes trop petits pour accueillir des séminaires, trop luxueux pour la clientèle de passage. Et pour tenir notre standing, douze employés sont un minimum. Ouvrir à l'année n'était donc plus rentable. L'été suffit."

La Camargue comme principal atout
D'autant que Jean-Paul Cochat officie aussi en cuisine et que le restaurant tourne bien, avec une importante clientèle locale. Quelques chambres en plus ne seraient pourtant pas du luxe. "C'est sûr, ce serait intéressant. Mais nous sommes dans le parc de Camargue, et il est impossible d'envisager une modification du plan d'occupation des sols. Je n'ai pas d'états d'âme : ce cadre protégé est notre plus grande force et notre principal argument commercial."
Car la découverte de la Camargue est une des premières demandes de la clientèle. "Nous travaillons avec des prestataires que nous connaissons bien. Quand je conseille un client, il me tient pour responsable." Balades à cheval, à vélo, en bateau sont proposées tous les jours ; la plage, quant à elle, n'est qu'à deux kilomètres. On accède au Mas de la Fouque par un chemin de terre, au fin fond de la Camargue, entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et le Petit Rhône. "Nous n'avons jamais songé à faire goudronner ce chemin : ça montre à nos clients qu'ils quittent le béton, ça met dans l'ambiance..." Après un kilomètre d'une piste chaotique bordée de lauriers roses, voilà le Mas. Un vol de canards sauvages, la silhouette d'une fouque sur l'étang, au loin, le clocher de l'église fortifiée des Saintes-Maries... Sur cinq hectares au milieu des marais, le calme... "L'entretien du terrain est très important, explique Jean-Paul Cochat. L'étang sur lequel donnent toutes les chambres est ouvert, l'eau courante. Nous démoustiquons bien un peu mais ce n'est pas vraiment un problème. Aucun de nos clients ne va aller marcher au milieu des taureaux : pour les moustiques, il en va de même, il ne faut pas empiéter sur leur domaine. Etre à l'écart du village préserve notre clientèle de la foule l'été. Nous avons beaucoup de personnalités qui cherchent cette discrétion." n


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L'HÔTELLERIE n° 2655 Magazine 2 Mars 2000

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