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L'hôtel Victor Hugo à Ault dans la Somme
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L'avenir après une fermeture de 3 ans

Entièrement rénové, Le Victor Hugo d'Ault a rouvert ses portes en fin d'année dernière, restées closes trois ans, après une liquidation judiciaire.

L'hôtel Victor Hugo vient de retrouver une nouvelle vie après trois ans de fermeture. Ses bâtiments datant de la fin du siècle dernier ont tout de suite séduit Violetta et Franck Morant. "Nous avons découvert cet hôtel au cours d'une promenade en Picardie. Cette bâtisse, construite dans les rues pentues d'Ault, est juchée sur les premières falaises de craie de la station balnéaire du Tréport, la première du pays de Caux. Nous avons immédiatement succombé à son charme", explique Franck Morant dont les parents sont installés à Paris dans l'hôtel de l'Alma, un trois étoiles du Champ-de-Mars. La station domine à la fois la baie de Somme et la mer. Son église en appareillage de silex et de pierre, ses maisons de brique fin de siècle donnent à la cité un charme de carte postale en noir et blanc. "Fréquentant régulièrement la région en tant que promeneur, je savais qu'il existait ici un réel potentiel et un manque évident de capacités hôtelières. Plusieurs fois je me suis laissé surprendre. En pleine saison, je n'ai pas trouvé de chambre", poursuit le jeune hôtelier. Sûrs de leur choix, les époux Morant ont investi 1,5 million de francs en rénovation. La bâtisse était vétuste et le confort rustique. Un tapissier-décorateur "maison" est venu de Paris pour donner un style à l'établissement. L'intérieur de l'hôtel a presque entièrement été reconstruit et repensé. Des 32 chambres du départ, il n'en reste aujourd'hui plus que 24, dont 3 triples et 2 quadruples, comprenant toutes toilettes et douche selon les normes 2 étoiles. Elles sont également équipées de télévisions couleurs.

Un immense chantier
Cette remise en état a été un énorme chantier avec, dans le rôle du maître d'ouvrage, Franck Morant qui a recruté du personnel par l'intermédiaire de l'ANPE en contrat à durée déterminée. Plomberie, électricité, décoration, tout a été refait entièrement pour pouvoir correspondre aux normes de sécurité en vigueur. Les jeunes propriétaires ont également cherché à créer une atmosphère qui s'accorde avec le caractère du bâtiment. Dans la salle à manger qui peut accueillir 70 couverts, les convives dînent près de la cheminée qui peut également servir de four à pain. Un petit plus qui donne du cachet à certaines soirées mais qui explique aussi la durée des travaux. Le chantier a nécessité une année entière et beaucoup d'énergie de la part des nouveaux maîtres des lieux. C'est finalement en juin dernier que l'hôtel, baptisé Le Victor Hugo, a ouvert ses portes au public. "J'ai choisi ce nom car l'écrivain a séjourné longtemps à Ault pendant qu'il rédigeait Les Travailleurs de la mer."

Accueil et animation
A l'issue de la première saison, Violetta et Franck Morant sont plutôt satisfaits. Ils tablaient sur 50 % de taux d'occupation, ils sont proches des 70 % : "Le jour de l'éclipse, nous avons affiché complet", ajoutent-ils. Parmi les clients, beaucoup de Français de la région parisienne, des Belges et des Britanniques. Il faut dire que l'hôtel se trouve à 50 mètres de la Manche, et qu'il suffit de se pencher un peu à la fenêtre des chambres pour la découvrir... En choisissant d'ouvrir toute l'année, les époux Morant ont pris un risque supplémentaire dans une région ou l'activité touristique est très saisonnière. "Je dois reconnaître que l'après-saison est très calme", avoue Franck. Même si le jeune hôtelier sait qu'il faut patienter, que le bouche à oreille est la meilleure des publicités, il a tout de même engagé quelques actions de communication pour tenter d'accélérer un peu les choses. Ainsi, Le Victor Hugo organise des soirées étape à 350 francs pour les VRP ou les hommes d'affaires qui viennent dans le Vimeu, pôle important de la robinetterie et de la serrurerie française. Un mailing a été adressé aux multiples entreprises de la région, Ault se trouvant à 20 minutes d'Abbeville et 10 du Tréport. Bon signe : les personnes qui sont venues une fois reviennent volontiers.

Europe de l'Est...
En cuisine, c'est Violetta qui officie. Elle a été formée dans une école hôtelière de Pologne et a travaillé à Paris chez Kniaz Igor. La couleur "pays de l'Est" est évidemment un atout, et les curieux n'ont pas tardé à venir voir de plus près. Des soirées à thème sont organisées tous les quinze jours avec orchestre : Chili, pays tzigane, etc., la cuisine prend alors les mêmes couleurs. "Ces soirées plaisent, nous avons beaucoup de retours. Les gens apprécient nos efforts pour faire bouger la région", ajoute Franck Morant. Toutefois la carte sait aussi prendre des accents très français avec un foie gras maison ou des poissons frais du Tréport par exemple. Elle devrait aussi s'ouvrir bientôt aux plats du terroir picard. Plat du jour, menus, carte, les clients peuvent manger à partir de 100 F tout compris. Quant aux chambres, les tarifs varient de 230 francs pour une personne à 420 francs pour quatre. Chez les Morant, on est partisan de la division des tâches. Franck s'occupe de l'accueil et du bar, Violetta de la cuisine et ils sont aidés d'une serveuse en salle, d'une femme de chambre ainsi que d'extras pour les week-ends ou les soirées spéciales. Mais le mot d'ordre est le même pour tous : qualité de l'accueil. n


"Les gens apprécient nos efforts pour faire bouger la région", indique Franck Morant, auprès de sa femme Violetta.


Les convives dînent près de la cheminée qui peut également servir de four à pain.


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L'HÔTELLERIE n° 2655 Magazine 2 Mars 2000

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