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Succès au Réservoir, quartier Saint-Antoine à Paris
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Cherchez la femme

D'abord il faut aimer faire la fête. Ensuite, il faut écouter, partager, regarder. Le Réservoir n'est pas un club, ni un bar, ni un restaurant comme les autres. C'est une aventure, sans cesse renouvelée. Pour le client, mais aussi pour ceux qui l'ont créé... Rencontre.

m Sylvie Soubes

Le Réservoir a été créé en 1995 dans le quartier Saint-Antoine, à la place d'un ancien bistrot dont l'arrière-boutique abrita une forge. La scène a d'ailleurs été dressée à l'emplacement de l'atelier. L'établissement est impressionnant par sa taille, 300 m2 au sol et une hauteur sous plafond allant de quatre à six mètres. Par son décor aussi. Un décor de bois, de dorures, inspiré de la Renaissance italienne, dont les objets sont détournés de leur utilisation originelle. Les dossiers d'une rangée de banquettes sont confectionnés avec des dosserets de lits. Le lustre central a été réalisé dans le corps d'une ancienne charrue. Un décor qui n'est jamais ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre... Il évolue en fonction de l'imagination et de l'inspiration de Mary de Vivo. C'est elle qui a monté le Réservoir, avec Mouss Diouf, le comédien. Et c'est elle qui en tient les rênes. Le plus surprenant, c'est qu'elle est aussi issue du showbiz. A trois ans, Mary montait sur les planches d'un théâtre italien.
"Avec Mouss, nous voulions d'abord créer un théâtre, avec un petit restaurant", confie-t-elle, mais les banques font, à l'heure actuelle, la sourde oreille à ce type de projet. "Nous nous sommes alors rabattus sur cette formule. Mais nous avons gardé l'essentiel en décidant d'utiliser la scène comme un carrefour de différentes tendances artistiques." Le nom était tout trouvé : "Un réservoir d'idées, d'artistes, de talents, d'émotions."
Côté jardin, Franck Dubosq a été découvert au Réservoir. Des réalisateurs comme Djamel Bensala, des groupes de musique comme Dood aussi. Côté cour, côté bar, Mary de Vivo a également donné leur chance à des barmen comme Laurent Gréco, qui fait un malheur aujourd'hui avec ses décorations de cocktails.

Savoir rentabiliser
En cuisine, elle vient de confier la carte à Stéphane Vaïttidane. Des plats contemporains avec un doigt d'exotisme et une personnalité certaine. Mary avoue apprécier la bonne cuisine, son autre passion après le théâtre. Elle ne renie pas, là encore, ses origines italiennes. Au programme : Croustade de saumon fumé au citron vert, Fondant d'avocats et tourteaux coulis de poivrons doux, Gambas à la plancha et son taboulé chaud, Carré d'agneau, Sashimis thon et saumon, Pain perdu et poires rôties, Sabayon d'oranges au Grand Marnier, entre autres gourmandises. Ticket moyen : 250 F et la partie bar est tout aussi soignée. "Les spectacles attirent du monde mais ils limitent les ventes. L'établissement fonctionne par paliers." Restauration de 21 à 23 h 30. Le bar prend ensuite le relais tandis que les artistes se produisent. Pour rentabiliser l'affaire, Mary de Vivo a mis en place un système de location de salle. Le jour, le Réservoir accueille des émissions de télévision, des conférences de presse, des tournages... "L'activité théâtre n'est pas particulièrement rentable, surtout que nous faisons tout pour conserver notre vocation de découvreur. Il est essentiel d'utiliser toutes les possibilités de la structure." Un savoir-faire que Mary de Vivo a décidé de commercialiser à l'extérieur en mettant en place une société* prestataire de services qui propose désormais des concepts de soirées, dans l'esprit du Réservoir.

Bouger
L'an dernier, Mary de Vivo a choisi de réinvestir dans l'établissement. Deux mois de travaux et une restructuration dans l'organisation et l'exploitation. "Il faut savoir se remettre en cause et bouger. Une affaire qui marche peut très vite retomber." Mary est une femme d'affaires qui travaille souvent 20 heures par jour. Pas facile quand on a une petite fille. Mais Mary n'est pas non plus femme qui se laisse abattre. A raison, puisque le Réservoir est une des rares adresses de la capitale où l'on fait réellement la fête. Au chapitre programmation, Mary de Vivo ouvre l'année 2000 aux artistes féminines. "On les oublie encore trop souvent", regrette-t-elle. Des soirées à thème sont également mises en place : les lundis, séries ciné avec projections de courts métrages-culte (autour de films ou d'objets-culte), comiques (chaque dernier lundi du mois est consacré à de nouveaux comiques), showcase les mardis et mercredis, London calling le jeudi, etc. Nouveau projet du Réservoir, nouvelle aventure pour Mary de Vivo : la production (de musique, de télévision, de radio). A suivre. n

*MMG-Event, même numéro de téléphone que le Réservoir : 01 43 56 39 60.


L'établissement ? "Un réservoir d'idées, d'artistes, de talents, d'émotions", confie Mary.


Un décor d'inspiration Renaissance italienne.


Mouss Diouf, associé dans l'affaire avec Mary de Vivo, permet à l'établissement de bénéficier d'une clientèle showbiz importante.


La programmation est envoyée par mailings généralement ciblés.

En chiffres

Capacité
300 m2, 6 m de hauteur de plafond
150 places assises

Equipe
Environ 30 personnes

Clientèle
Entre 25 et 45 ans

Au bar
Cocktails entre 50 et 70 F
Meilleure vente : bière Heineken pression
4 bières à la pression
Première vente : champagne à la coupe (Mumm)
16 références whiskies
La margarita est vendue en pichet d'un litre.


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L'HÔTELLERIE n° 2655 Magazine 2 Mars 2000

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