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Question de confiance...

L'an dernier, un buraliste breton faisait signer une décharge à toute personne venant acheter ses clopes chez lui. Le principe a surpris, mais il relevait d'une frayeur instinctive compréhensible. Les excès procéduriers du nouveau continent guettent l'ancien avec tellement de convoitise que l'homme a pris les devants. Procès contre la Seita oblige.
De cette anecdote (il n'y a pas eu d'émules, enfin, aux dernières nouvelles. Et puis la loi française a coupé la poire en deux en séparant la période où il n'y avait aucun message sur les paquets de cigarettes et celle qui fait foi désormais sous l'ère du "nuit gravement à la santé"). Tirons quelques conclusions hâtives, certes, mais éclairées : aux dires des caméras, les accros du tabac n'ont rien vu d'ignoble dans la démarche. Bon signe pour le patron, qui a su faire passer le message auprès de ses habitués. Néanmoins, vu de l'extérieur, c'est-à-dire en dehors des frontières du patelin, le coup portait préjudice à l'anonymat bienséant du petit commerce, ont râlé certains. Allez-y mollo les potes ! Etre buraliste est un métier honorable et protéger son gagne-pain est de bonne guerre.
Même cas de figure pour les cafetiers, allons-nous ajouter, qui vendent, - c'est vrai - des boissons alcooliques, mais qui mettent un frein là où les grandes surfaces multiplient les rayonnages. Le rappeler en ces temps de nouveau millénaire n'a rien de superflu ou d'exagéré. Le Code des débits de boissons, vous savez, la bible des empêcheurs de tourner en rond quand ça les arrange, eh bien, cette bible aux antennes vichyssoise et napoléonienne, conserve ses archaïsmes primaires intacts. Les syndicats n'ont toujours rien pu faire. Par exemple, le mauvais coucheur qui accuse un bistrotier de l'avoir rendu ivre, alors que notre pochetron a d'abord vidé son propre réfrigérateur, va gagner la partie. Les textes préférant dans leur grande sagesse rendre notre bistrotier coupable du verre qui fait déborder le client. Même quand ledit verre n'a jamais existé. La parole du client suffit pour jeter l'anathème sur le tavernier.
"Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est un plaisir de fin gourmet", écrivait Georges Courteline. Peut-être, mais à la longue, ça use ! n


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L'HÔTELLERIE n° 2651 Magazine 3 Février 2000

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