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Bar d'hôtel à Paris
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Le Trocadéro Dokhan's joue aux "bulles"

Après les bars à eaux, Paris se met à la tendance bulles. Installé dans un hôtel de charme, Le Trocadéro Dokhan's, décoré par Frédéric Méchiche et managé par Sofitel, le vin des rois se taille là une véritable part du lion. Une champagnothèque inédite qui devrait satisfaire les palais de bon nombre de clients.

m Claire Cosson

Inutile de coincer la bulle ! Ici, en plein cœur de Paris, à deux pas du Trocadéro, rondes ou fines, abondantes ou durables, elles ont au contraire tous les droits. Et pour cause. A l'angle de la rue Lauriston et de la rue Saint-Didier, dans un hôtel particulier du XIXe siècle, Le Trocadéro Dokhan's, un bar à champagnes, vient en effet de voir le jour. Aussi incroyable que cela puisse paraître, alors que le champagne est probablement l'un des mots français les plus connus à travers le monde, c'est aujourd'hui l'unique temple de la capitale voué à rendre hommage au vin des rois. Allez savoir pourquoi ? Probablement parce que ce breuvage était pour beaucoup exclusivement réservé à de grands moments de la vie.
Reste qu'aujourd'hui, le champagne s'apprécie à chaque instant. En tous les cas, c'est ce à quoi Marie-Louise Corsius, directrice de l'établissement, a songé. Cette Hollandaise née à Maastricht a en effet décidé d'inverser la tendance. Ce d'autant plus aisément qu'elle jouit pour ce faire d'un cadre des plus raffinés. Le Trocadéro Dokhan's, doté de 45 chambres dont 4 suites, a effectivement été entièrement revu et corrigé par le talentueux décorateur Frédéric Méchiche (cf. L'Astor). Outre des chambres toutes différentes par leurs formes et leur décoration (lit à baldaquin, meubles en acajou sculptés, tissus aux rayures bleues et blanches ou bien encore toile de Jouy recrée à partir de documents du XVIIe et XVIIIe siècle), le maître a conçu un bar de charme.
Recouvert de boiseries vert et or à la manière fin XVIIIe, le tout agrémenté de moelleux fauteuils de style anglais, le lieu se prête de fait à l'ivresse des meilleures "bulles".

De la coupe au magnum
D'ailleurs, grâce à un partenariat avec le Comité interprofessionnel des vins de Champagne (CIVC), la maison propose une sélection impressionnante. "Plus de 50 champagnes sont offerts à la dégustation", explique la responsable de l'hôtel. Et d'ajouter : "On peut boire une flûte, une demie, une grande bouteille voire même un magnum."
Champagne brut (Bollinger, Deutz Brut Classic, Pommery Brut Royal...), rosé (Laurent-Perrier, Mignon, Pierrel...), Millésimé (Duval-Leroy Extra Brut 1990, "R" de Ruinart 1992...), grandes cuvées (Cristal Roederer 1990, Cuvée Louise Pommery 1998, Dom Pérignon 1990...) et enfin champagnes rares comme les Bollinger Vieilles Vignes ou Krug Clos du Mesnil 1989 sont au programme. Le tout à des prix qui demeurent abordables au regard de la qualité des vins servis puisque les prix débutent à 70 francs la flûte. La bouteille la plus cher atteignant les 1580 F.
Mais, le Dokhan's fait encore sauter le "bouchon" plus loin. "Chaque jeudi, de 19 heures à 20 heures 30, nous organisons en effet des dégustations autour d'une marque", précise Marie-Louise Corsius. Un professionnel du vin, un œnologue, sommelier ou maître de chai donnent ainsi des conseils personnalisés selon les goûts et les attentes des clients.

Dégustations du jeudi
Les petits propriétaires ont, à cette occasion, droit à la parole tout comme les grandes maisons bien sûr. A noter parallèlement que deux fois par mois, des dégustations horizontales (plusieurs champagnes dans une même catégorie et issus des mêmes années) et verticales (du même champagne, issu des mêmes assemblages et de crus identiques dans différentes années) sont également organisées.
Une animation qui devrait séduire aussi bien les connaisseurs que les amateurs. Pour le moment, nombreux sont les Parisiens à occuper les lieux. Les clients de l'hôtel, essentiellement étrangers, ne vont pas pouvoir résister longtemps eux non plus aux charmesmillésimés des bulles. D'autant qu'une coupe leur est offerte gratuitement. En attendant, la petite Hollandaise, maîtresse de cette nouvelle adresse parisienne, a d'ores et déjà succombé. Mieux, elle sait aujourd'hui, à l'aveugle, reconnaître un brut d'un millésimé. Avec le champagne, c'est toujours une histoire d'amour ! n


Le Trocadéro Dokhan's veut devenir le temple du champagne à Paris.


Fidèle à ses tendances (rayures et frises grecques), Frédéric Méchiche a entièrement redécoré Le Trocadéro Dokhan's.


L'HÔTELLERIE n° 2634 Magazine 7 Octobre 1999

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