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Restaurant-salon de thé-piano-bar à Paris
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Une cuisine métissée

Mi-restaurant mi-piano-bar, le Vega, à deux pas de l'Arc de Triomphe à Paris, ouvre ses portes de 12 h à 5 h du matin. Bonne surprise pour les noctambules qui peuvent s'y restaurer jusqu'à la fermeture.

m Nadine Lemoine

Près de la place de l'Etoile, en haut des Champs-Elysées, s'est ouvert, fin février dernier, un nouvel établissement qui entend bien jouer de sa spécificité pour se faire une place au soleil. Le Vega, qui tire son nom de l'étoile de la constellation de la Lyre, multiplie les activités, de midi à 5 h du matin. Simple restaurant pour le déjeuner, il devient salon de thé à partir de 15 h. Dès 19 h, le restaurant reprend ses droits avec en prime l'ouverture du piano-bar en sous-sol et passé minuit jusqu'à 5 h du matin, le Vega continue sur sa lancée avec une offre de restauration de nuit.
A sa tête, Bruno Niard. Le jeune patron vient de passer 6 ans au Maroc, où il a lancé son premier restaurant et dirigé plusieurs pianos-bars. De retour en France, prêt à partir tenter sa chance aux Etats-Unis, il apprend que l'ancien restaurant Albert et Albert est sur le marché. Il visite les lieux et y succombe. L'emplacement, près de la place de l'Etoile, lui promet un beau potentiel de clientèle et le loyer est très raisonnable : 30 000 F par mois pour une superficie totale de 300 m2. Il faut maintenant redonner vie au lieu et créer un cadre susceptible de plaire à cette clientèle jeune et branchée qu'il cible.

Ambiance orientale
De son expérience marocaine, Bruno Niard a gardé un goût profond pour l'univers oriental et souhaite jouer cette carte. Il fait appel à plusieurs décorateurs et analyse les devis. Parmi eux, l'une des stars de la déco, Jacques Garcia (Hôtel Costes, L'Avenue, bientôt le Fouquet's), a finalement décroché le contrat. "Faire appel à un décorateur, il est vrai que c'est cher. Mais je voulais une décoration chaleureuse qui sorte de l'ordinaire. C'est ce qu'attend la clientèle. Le projet amusait Jacques Garcia, parce qu'au Costes, il avait déjà travaillé ce côté mauresque mais très doux. Et ici, il pouvait développer un peu plus ses idées de métissage entre l'Orient, le côté mauresque, le style Empire...", explique Bruno Niard.
Le Vega comprend deux niveaux : l'un est consacré au restaurant, l'autre (en sous-sol) au piano-bar. Sans oublier la terrasse couverte d'une capacité de 30 places assises. Dès l'entrée, l'on accède directement à la salle de restaurant (100 m2) qui peut accueillir jusqu'à 90 couverts. Ici dominent le rouge que l'on retrouve dans les fauteuils de velours créés en exclusivité pour le Vega et le bleu des banquettes d'inspiration Empire qui encadrent de petites tables en bois brun. Et pour atténuer l'effet couloir du restaurant et donner de la profondeur, des jeux de miroirs dans lesquels se reflètent les arches dessinées au plafond. Une ambiance orientale au goût du jour, feutrée, cosy. Au fond du restaurant, un escalier conduit à l'étage inférieur, au piano-bar.
Autre espace, autre ambiance et décoration différente. Au plafond, une belle toile drapée simule une tente orientale. Bar mauresque orné de mosaïques bleues et de moucharabiehs d'argent, murs de pierre et dallage noir et blanc pour une salle aux belles proportions (130 m2). C'est le résultat de quatre mois de travaux et d'un investissement qui atteint les 4,50 MF.

Synergie restaurant-piano-bar
Sur deux niveaux donc, restaurant au rez-de-chaussée et piano-bar en sous-sol, le Vega compte sur la complémentarité des espaces. Entre les deux, pas de frontière étanche ! Au contraire, Bruno Niard entend encourager la clientèle du restaurant à prendre l'apéritif ou terminer la soirée à l'étage inférieur. De même que les clients du piano-bar peuvent rejoindre le restaurant. En fait, chacun peut manger où il veut. Car dès la conception du restaurant, Bruno Niard a prévu cette éventualité et des plateaux carrés adaptables aux tables rondes du piano-bar sont prêts à surgir pour répondre au souhait de la clientèle. Ce qui représente 100 couverts supplémentaires potentiels et un espace qui peut être réservé pour des banquets ou buffets.
"Pas de temps morts", dit Bruno Niard. Au Vega, le salon de thé succède au premier service dans l'espace restaurant. D'ici peu, les pâtisseries présentées sur un chariot sillonneront la salle. Et en sous-sol, le jeune patron proposera des animations, telles des consultations de voyance. Tous les soirs, une chanteuse ou un disc-jockey prend en main l'animation musicale du piano-bar. A noter également la soirée marocaine programmée tous les mercredis soirs au restaurant : menu marocain à 250 F (vin compris), thé à la menthe, tatouages au henné, musiciens et danseuses pour le spectacle.

Cuisine française jusqu'à 5 h du matin
"Je voulais une cuisine française à un prix abordable, pas trop compliquée et bonne, avec une qualité constante", dit Bruno Niard. On y trouve aussi une touche de Méditerranée et toujours un plat typiquement marocain. La carte se compose de 9 entrées (de 46 à 110 F), 11 plats (de 85 à 125 F), 9 desserts (de 38 à 48 F) auxquels s'ajoutent une entrée et un plat du jour. Les meilleures ventes ? Tarte fine de tomates et mozzarella (entrée), Gambas à la provençale riz basmati, Tournedos de saumon grillé et son tian provençal, Cœur de rumsteack grillé béarnaise ou poivre vert pommes charlottes confites (plats), Crème brûlée à la chicorée (dessert). La carte est appelée à être renouvelée tous les trois mois. Quant à la restauration de nuit, avec une équipe réduite en cuisine, le mot d'ordre, c'est la simplicité : huîtres, foie gras, escargots, carré d'agneau, pâtes...
L'équipe de cuisine a été recrutée sur les conseils de Guy Demessence, fondateur du restaurant Chez Françoise à Paris et consultant pour le Vega, qui a reçu tous les candidats. Un conseiller qui a également suivi les débuts du restaurant, supervisant les cuisines pendant plus d'un mois. Pour Bruno Niard, pas de secret, c'est en s'entourant de professionnels qu'on valorise et pérennise son produit. Originaire du Nord, le chef Gilles Deledalle a vingt ans de métier derrière lui. Aussi, en salle également, Bruno a choisi "des gens de métier pour un service chaleureux, attentionné, intelligent". Aujourd'hui, les effectifs du Vega se montent à 18 salariés, dont 8 en cuisine. A terme, ils devraient approcher les 25 personnes.

Objectif : 50 couverts/jour
Ouvert 7 jours sur 7, depuis trois mois maintenant, le Vega est bien sûr en phase de lancement. Il réalise une moyenne de 60 couverts/jour. Les objectifs ? 90 couverts minimum/jour à la rentrée (septembre/octobre) et 150 couverts/jour pour son premier anniversaire en février 2000. Le ticket moyen varie de 140 F pour le déjeuner à 230 F pour le dîner et tourne autour de 160 F au cœur de la nuit. Bruno Niard table sur un chiffre d'affaires aux alentours de 4,50 MF à l'issue de la première année (sur 10 mois). Au terme du deuxième exercice, il espère atteindre 8,40 MF de chiffre d'affaires.
Une décoration unique, une cuisine française simple, une addition raisonnable, un service chaleureux, des animations et une ouverture jusqu'à 5 h du matin, c'est la recette de Bruno Niard. Pour lui, pas de doute, le concept Vega est duplicable. D'ici quelques mois, la clientèle aura rendu son verdict et il est fort possible qu'une nouvelle constellation apparaisse. n

Le Vega
24 rue de Tilsitt
75017 Paris
Tél. : 01 44 09 70 11
Fax : 01 55 37 97 98.

StyleOriental.JPG (11455 octets)
Un univers orientaliste signé Jacques Garcia.


De gauche à droite : Gilles Deledalle, le chef, Jocelyne Levy, directeur de la restauration, Bruno Niard et
son épouse Kouki.


Le Vega a une capacité de 80 à 90 places assises pour le restaurant.


Dès l'entrée, le bar accueille les clients.


Succès pour la Tarte fine de tomates et mozzarella.


Pour la nuit, une restauration plus légère et plus simple, comme le Carré d'agneau rôti à la fleur de thym, courgettes à la menthe.


Fauteuils en velours rouge et banquette bleue style Empire : un espace coloré et chaleureux.


En sous-sol, le piano-bar avec des animations quotidiennes.

 

Parlons chiffres

Inauguration 24 février 1999
Capacité - Restaurant : 90 places assises (+ 30 en terrasse)
                - Piano-bar : 100 places assises
Couverts 60 couverts/jour
Menus 105, 140 et 230 F (midi), 175, 230, 295 F (soir)
Ticket moyen 140 F (midi), 230 F (soir), 160 F (nuit)
Effectifs 18 salariés dont 8 en cuisine
Investissement 4,50 MF


L'HÔTELLERIE n° 2616 Magazine 3 Juin 1999

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