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L'Auberge des Chasseurs à Bouligneux (01) etoile2.jpg (764 octets)
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Toujours à l'affût

Quatre ans après l'avoir perdue, Paul Dubreuil a retrouvé une étoile qu'il avait obtenue en 1981 pour son restaurant situé au cœur de la Dombes.

m Jean-François Mesplède

Alors que la "fièvre verte" n'avait pas encore gagné la France, le gamin de Charlieu dans la Loire rêvait de devenir footballeur professionnel.
Un stupide accident au genou décida pourtant de son sort : Paul Dubreuil serait cuisinier, le seul dans sa famille à choisir cette voie...
A 15 ans, il entre pour trois ans chez Nandron à Lyon, poursuit sa route chez Roucou (1 an), Chapel (3 ans) et Bérard enfin, avec un bail de 7 ans chez le seul étoilé de Saint-André-de-Corcy. Fort de l'expérience acquise dans toutes ces maisons, Paul Dubreuil décide enfin de s'installer. En 1976, alors âgé de 30 ans, il s'installe à l'Auberge des Chasseurs, seul restaurant de Bouligneux, à 4 kilomètres de Villars-les-Dombes dont la réputation repose davantage sur son parc ornithologique que sur sa gastronomie !
Cinq ans plus tard, lorsqu'Alain Chapel annonce à Paul Dubreuil qu'il vient de décrocher une étoile Michelin, le mal est en partie réparé. Ecrevisses à la nage, Grenouilles sautées aux fines herbes et Caille rôtie : le ton de la carte est déjà donné. Et avec quelques propositions en saison de chasse qui drainent déjà la clientèle lyonnaise dans ce petit village de 280 habitants, le restaurant justifie amplement son nom...
"Même si dans toutes les maisons où j'étais passé on parlait du Michelin, obtenir une étoile n'était pas spécialement l'objectif. Je connaissais les difficultés, je savais que je devais faire ma place et fidéliser une clientèle. J'admets volontiers que ce macaron y a grandement contribué", dit Paul Dubreuil.
Accroché à vie ? Il pouvait avoir tendance à la croire... jusqu'en mars 1995 où tombe la mauvaise nouvelle. "En fait, tout un ensemble de phénomènes ont participé à ce déclassement", admet après-coup le chef qui s'emploie à rectifier le tir pour reprendre au plus vite "son" étoile...
"C'était un accident et nous avons fait en sorte de la récupérer avant l'an 2000. Avec un bon professionnel à mes côtés (1), j'étais confiant. Il n'en reste pas moins que nous devons faire avec la brigade le même travail en semaine et pour le week-end où l'affluence est sans commune mesure. C'est la difficulté dans un village comme le nôtre où il faut gérer la neige et le brouillard, passer de 30 à 40 couverts/jour à 80 ou 90 couverts sur un service le dimanche midi. Depuis quatre ans, l'ouverture du golf du Gouverneur, à une quinzaine de minutes, a amené une clientèle de Suisses. Cela avait minoré la perte, d'autant que nous avions même retrouvé des clients locaux qui craignaient qu'un étoilé soit trop cher pour eux."
L'étoile revenue devrait apporter une meilleure régularité dans la fréquentation. Paul Dubreuil se force à l'imaginer, qui bloque désormais à 70/75 couverts les "gros services" du week-end. n

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(1) Second de cuisine de Paul Dubreuil, Denis Assada (ex-Georges Blanc) vient de s'installer à son compte à... Bouligneux, à une centaine de mètres du restaurant où il a contribué à la reconquête du macaron.

L'Auberge des Chasseurs
Bouligneux
01330 Villars-les-Dombes
Tél. : 04 74 98 10 02
Fax : 04 74 98 29 55


"Nous avons fait en sorte de récupérer l'étoile avant l'an 2000", déclare Paul Dubreuil.

Parlons chiffres

Capacité
70/75 couverts en salle ou dans le jardin

Chiffre d'affaires 3 MF (HT)

Prix moyen
280/320 F pour des menus de 135 à 300 F (semaine) et de 200 à 300 F (we)

Effectif
En SARL depuis 1983, l'Auberge des Chasseurs emploie 6 salariés (y compris Paul et Aimée Dubreuil), 2 BP et 2 apprentis


L'HÔTELLERIE n° 2612 Magazine 6 Mai 1999

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