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L'Alexandrin à Lyon (69) etoile2.jpg (764 octets)
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Alexanian ou l'excellence retrouvée

Après avoir perdu son étoile en mars 1997, Alain Alexanian ne s'est pas apitoyé sur son sort... mais s'est plutôt attaché à trouver la recette pour reprendre son bien. Mission accomplie.

m Jean-François Mesplède

"Si on m'a retiré l'étoile, c'est que quelque chose s'était passé... surtout en cuisine. Pour comprendre ce qui avait pu arriver, je me suis mis à la place des clients qui, j'imagine, font des comparaisons." Tout ou presque tient en ces quelques mots d'Alain Alexanian.
Apparue en 1991, l'étoile semblait bien accrochée. En mars 1997, elle a pourtant disparu... alors que rien ne le laissait prévoir. Programmés, les travaux ont été maintenus : deux tranches de 750 000 francs en 1997 et 1998 pour la mise aux normes européennes, la réfection des vestiaires et de la chambre froide, l'agrandissement sur la cour de la pâtisserie, l'achat d'une nouvelle bureautique, la climatisation et un nouveau décor (vert et blanc, contemporain, "correspondant à nos 40 ans et à notre cuisine dépouillée", dixit Alain Alexanian) signé Michèle Halard pour la salle, Vavro pour la carte des mets et la maison Lesage pour le tissage des housses de chaises).
"Je me suis posé quelques questions. J'ai pensé en particulier à ce que j'aimerais trouver dans un restaurant de Lyon, si je venais de Paris ou de Strasbourg. Lorsque je me suis installé en 1986, des maisons comme Vettard, Bourillot ou Nandron étaient étoilées et représentaient une cuisine et des produits de tradition. Elles ont disparu aujourd'hui et j'ai pensé qu'il fallait peut-être revoir ma carte pour être dans cette lignée", explique Alain Alexanian.

Clin d'œil au terroir
Il a donc choisi de créer un menu "à la mode de Lyon", mariant intelligemment classiques d'hier et cuisine d'aujourd'hui. L'idée était bonne. Et les Oreilles de cochon et tablier de sapeur autour d'une salade printanière, les Quenelles de brochet aux écrevisses du Léman, la Volaille de Bresse à la crème de morilles, la Cervelle de canuts et la Galette bressanne proposées dans un menu à 260 francs, ont su séduire 30 % de la clientèle d'un restaurant privé d'étoile !
"Même si ce n'était pas ma vision première des choses, il m'est difficile d'oublier mon enracinement local. Comme l'on est avant tout d'une rue, d'un quartier, d'un arrondissement, il faut savoir vivre avec sa ville. Mais si 80 % des clients nous suivent et nous apprécient avec ou sans étoile, il ne faut pas négliger les 20 % qui restent. Ce sont eux qui lisent le guide et font ou défont la renommée des maisons. Michelin fonctionne beaucoup avec le courrier de ses lecteurs... et sans doute certains se sont-ils trouvés mal installés, avec un courant d'air ou une cuisine ne les satisfaisant pas. Si l'on ne peut courir après ces gens-là, lorsqu'ils viennent il faut savoir les satisfaire."
Alain Alexanian n'explique pas autrement que par cette remise en cause le retour de cette étoile, si importante à ses yeux. "J'ai la même équipe en cuisine et Véronique est toujours en salle épaulée par un personnel exclusivement féminin. Il manquait quelque chose. Je veux croire que c'était à la fois ces travaux d'aménagement et ce petit clin d'œil au terroir... car Michelin ne fait rien au hasard", dit-il. n

Restaurant L'Alexandrin
83 rue Moncey
69003 Lyon
Tél. : 04 72 61 15 69
Fax : 04 78 62 75 57


"Il m'est difficile d'oublier mon enracinement local."

Parlons chiffres

Capacité
12 tables et 44 places, 48 à 50 couverts/jour en moyenne

Personnel
8 salariés (dont Véronique et Alain Alexanian)

Formules
menus à 160, 210, 260 et 360 F. Ticket moyen à 360 F. Pour la terrasse, une formule à 120 F (plat du jour et dessert avec possibilité de vin au verre) a été créée avec succès en 1998

Chiffre d'affaires 4 MF


L'HÔTELLERIE n° 2612 Magazine 6 Mai 1999

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