Actualités

LICENCE IV
Portrait

Le 287 Café

Rock'n'roll attitude !

Cet établissement, parrainé par Johnny Hallyday, a été créé par d'authentiques "bikers". Des amateurs de Harley Davidson, qui souhaitaient fonder un club autour de leur idole. Entre salle de concert, salle de «répet», bar et restaurant... Projecteurs, sur fond de rock.

Par Sylvie Soubes

Photos : S. Soubes et documentation personnelle Jo Rodriguez

Porte d'Aubervilliers, côté Seine-Saint-Denis. De nombreux studios d'enregistrements (Foucault, Lagaffe, Nagui, Dechavanne... pour le petit écran) sont implantés dans cette zone d'activité en fort développement. Pas mal de PME s'y installent et le ballet grandissant des semi-remorques confirme la tendance. Au début de l'été, c'était d'ailleurs autour du quotidien France-Soir d'y poser bagages. Pourtant, la création du 287 Rock'N'Roll Café, un pied à Paris (une partie des bureaux), le reste de l'établissement sur Aubervilliers, est moins un projet commercial qu'un concours de circonstances.
En 1995, une bande de copains, des bikers (amateurs de Harley Davidson), décident de créer un club autour de Johnny Hallyday, lui-même biker.
Il leur faut de la place et leur choix se porte sur une ancienne usine de peinture désaffectée, située en retrait du passage mais facile d'accès et limitrophe à la capitale. 2 000 m2 à disposition. D'autres idées germent. L'espace dont ils disposent désormais pourrait se prêter à autre chose. Pourquoi pas un lieu entre restauration et salle de spectacle sur le thème du rock'n'roll, si cher à Johnny ?
"Nous étions une soixantaine au début à participer au projet, explique aujourd'hui Jo Rodriguez, directeur général du 287 Café. Mais nous n'avions pas beaucoup de moyens pour le faire et on a terminé à 8. Personne n'était du métier. Gilles Pardon qui dirige avec moi l'établissement était dans le bâtiment et j'étais à l'époque garde du corps de Johnny Hallyday." Deux ans de vie commune, quasiment jour et nuit avec le chanteur, mènent à tout... "L'affaire ne s'est pas montée comme ça, ajoute Jo. Il fallait vraiment y croire vous savez."
Il a fallu trouver une Licence IV, le bon brasseur (ce fut Fischer), créer une déco (parpaings dénichés à bas prix à Lille, carreaux de plâtre récupérés chez un pote, etc.) réfléchir au concept, mettre en place une carte, se procurer des sonos... et croiser les doigts pour que ça marche.

L'événementiel

Ouvert maintenant depuis deux ans, cet établissement dédié à la musique (hors rap et techno) a vite conquis les sociétés alentour. L'axe restauration allié au dépaysement du décor ont fait mouche. Deux bars, des becs de tirage en forme de guitare ou de saxo. Réussis. Vous levez les yeux : dans un coin, une authentique voiture suspendue au plafond surprend, lourde et tranquille. Une Américaine bien sûr. Tous azimuts, la ferraille s'amuse aux couleurs du drapeau US. Beaucoup de néons, de jeux de lumière. Et une multitude de clins d'œil, de références au rock.
La partie restaurant donne sur la scène. On l'a dit, c'est grand. Deux espaces distincts, mais qui restent proches, se côtoient, se prolongent selon l'organisation désirée. Il n'y a pas de franche séparation entre les consommateurs qui viennent déjeuner, dîner, prendre un verre et ces groupes qui balancent sur scène.
Anecdote. "Je me souviens d'un client qui terminait de déjeuner. Il était stupéfait de la ressemblance entre le chanteur qui imitait sur scène Dick Rivers et le vrai Dick Rivers. Or, c'était tout simplement Dick Rivers en personne. Il est l'autre parrain de l'établissement, venu répété ici avant un tour de chant en région parisienne. Le client n'avait pas imaginé que ça pouvait être lui."
Le 287 café a plusieurs cordes à son arc ! Il y a donc le bar, la restauration. Avec un chef, Alain, qui a travaillé 12 ans au City Rock Café. Menu à 90 F au déjeuner. A la carte : salade de saumon au sel de guérande (56 F), saint-Jacques beurre d'ail (72 F), haddock (76 F), T-bone de 400 g (120 F). En ce qui concerne les boissons, petit coup de chapeau à notre patron : la bouteille de Moët et Chandon est facturée 290 F. "On en vend beaucoup", confie-t-il.
Il y a aussi la location de salle.
« L'événementiel clés en main .» Ça marche fort avec des sociétés telles que TF1, M6, Air France.
« Comme nous possédons à la fois la salle, l'ambiance et que nous assurons les services bar et restaurant, on reste très raisonnable au niveau des prix. »
Quand l'établissement est fermé (en général les lundis, mardi et mercredi soirs) c'est parce qu'on y tourne des émissions de télévision. Sans oublier les concerts ouverts au public. Quelqu'un qui veut assister à une soirée concert sans dîner va débourser 50 F, une consommation comprise. Sur le type de clientèle qui fréquente régulièrement les lieux ? Les amoureux de rock, les 25/50 ans. Parmi les stars, outre Johnny : Tiki Olgado, Phil Collins, James Manson, tous les groupes à la mode et tous les jeunes qui débutent (Jo Rodriguez passe aussi beaucoup de temps à écouter les cassettes des artistes débutants qui veulent se lancer dans la musique). Peu de bikers en définitive.


Jo Rodriguez, au centre le chanteur Phil Collins, à droite (avec barbe) Gilles Pardon.


Le jour du mariage de Jo, Johnny était le témoin du marié.


L'HÔTELLERIE n° 2590 Magazine 3 Décembre 1998

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration