Quand on l'interroge sur le nom KL, Bernard Vernet,
le directeur de la discothèque, parle à la fois de sa fille Kaëlle et de kilomètre
lancé ! En effet, l'établissement toulousain ouvert le 29 octobre dernier dans un
aqualand racheté en 1995 à la CGE atteint presque les 10 000 m2 de surface totale. Le KL
dispose pour l'instant d'une seule salle, mais ses 2 400 m2 sur trois niveaux en font
déjà la plus grande discothèque monosalle de France. Et plusieurs projets
d'agrandissements sont en cours. « Nous avons aujourd'hui une salle généraliste qui
reçoit une clientèle constituée de 30 % d'étudiants. Le 15 octobre, nous avons ouvert
une salle techno qui, plus tard, se transformera deux après-midi par semaine en salle
pour les
12-16 ans », explique Bernard Vernet.
A chaque public sa musique
Les quatre amis créateurs du KL ciblent aujourd'hui les plus jeunes, mais ils
s'adresseront bientôt aux plus de 50 ans puis aux 30-40 ans avec deux autres salles,
proposant danses de salon et rythmes des années 80. Ouvertures prévues courant 1999. Les
superficies seront adaptées au profil de chaque tranche d'âge : « La clientèle
techno consomme peu et les bons DJ coûtent cher. Les 30-40 ans, au contraire, consomment
et sont fidèles aux lieux qu'ils fréquentent. Quant aux plus de 50 ans, ils sont
exigeants sur le confort et la qualité. » Résultats sur les plans : la salle techno
fera 300 m2, la salle rétro 250 m2 et celle des 30-40 ans 1 400 m2. Resteront ensuite à
créer une salle rock et une salle antillaise pour boucler les projets d'aménagement de
la discothèque.
Maçonnerie, électricité, décors, Bernard Vernet et ses acolytes font tout eux-mêmes,
mais ils n'en oublient pas pour autant de réfléchir aux meilleurs choix d'aménagement
en terme de rentabilité. « On a gardé une piscine pour éviter de fermer l'été
comme beaucoup de discothèques à Toulouse », précise le propriétaire. L'année
prochaine, la piscine sera ouverte toute la journée. Ainsi les amateurs de bains de
soleil pourront finir la soirée à la discothèque après avoir mangé au restaurant en
terrasse. C'est aussi pour attirer le public dès la fin d'après-midi que plusieurs
projets de restauration sont en chantier. Bar à pâtes, pub à bières ou restaurant de
cuisine traditionnelle : comme pour la musique, il y en aura pour tous les goûts.
Pour tous les âges et tous les goûts.
L'ensemble pourra contenir jusqu'à 16000 personnes.
Equilibre financierA la fin des travaux, prévus en 2000, le total des investissements devrait dépasser les 10 millions de francs pour un bâtiment d'une valeur de 75 millions de francs. Pourtant, il n'est pas question d'augmenter les prix (50 F à 70 F l'entrée, 500 F la bouteille) : « Un établissement comme celui-là, il faut le remplir ! », lance Bernard Vernet avant d'ajouter : « On a fait 3 mois très forts au début, avec jusqu'à 16 000 personnes le soir de l'ouverture. Ensuite, en 98, on a eu une baisse de 30 % car la concurrence a réagi en faisant de nouveaux aménagements. Mais on a fait du mal à certains aussi. » C'est vrai que le KL a un atout de taille : situé en bordure de rocade, il est facile d'accès pour les Toulousains mais aussi pour les habitants de Montauban ou des villages alentours. Cela n'a pas empêché la clientèle de diminuer de moitié cet été, mais Bernard Vernet n'est pas inquiet : il compte sur la nouvelle salle et sur le retour de l'automne et des étudiants pour retrouver les records d'activité du début. |
L'HÔTELLERIE n° 2586 Magazine 05 Novembre 1998