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RESTAURATION
S'adapter

Quimper

La restauration à la mode celtique

Il y a belle lurette que les bistrots bretons, tout particulièrement à Quimper, se sont mis à la mode celtisante. Voilà qu'après Les Korrigans, un restaurant des bords de l'Odet joue sur la fibre bretonnante, dans la foulée des succès musicaux de Dan Ar Braz. Pour faire bonne mesure, il ajoute une note écologique en misant aussi sur les produits du terroir issus de la culture biologique. Et, ça marche !

Par Alain de Sigoyer

La jeunesse de cette fin de siècle a tiré les leçons du passé. Elle est orientée vers toutes les cultures et complètement ouverte sur le monde, en Armorique peut-être encore plus que dans les autres régions françaises. Ainsi à Quimper, capitale de la Bretagne traditionnelle, on déjeune aussi bien de couscous que de crêpes de blé noir, de chiche-kebab que de soupes du pêcheur et de pizzas que de kig ar farz. Sans oublier les cuisines grecques, mexicaines, indiennes, chinoises, vietnamiennes ou kabyles.

Produits biologiques...

Un restaurateur de 40 ans, Rémy Grégory, a décidé d'exploiter ce créneau en jouant à la fois sur la carte régionaliste et sur l'intérêt d'une partie de nos contemporains pour les produits dits biologiques, c'est-à-dire issus d'exploitations agricoles où l'emploi des engrais chimiques et des pesticides est purement et simplement proscrit. Roscovite, d'origine corse, né en plein cœur du pays légumier, dans le nord du Finistère, Rémy Grégory est le fils d'un ancien gardien de phare de l'île de Batz, en face de Roscoff, puis d'Audierne, dans le Cap Sizun. Le mélange des races et des cultures, ça ne lui fait pas peur !

... et du terroir

Cuisinier de formation, il a fait son «Tour de France» à l'étranger après des études professionnelles à Rennes. Les hasards de la vie l'ont conduit en Afri-que noire où il a travaillé dans de gros complexes du Gabon, de Côte d'Ivoire et du Tchad. Le temps d'une dernière expérience aux Antilles dans un restaurant... américain et le voilà de retour au pays. C'était en 1996. C'est alors qu'autant par conviction personnelle que par souci de s'adapter à son époque, il a choisi de se lancer dans ce créneau «écolo» en axant sa communication sur les produits du terroir plutôt que sur la biologie.

Carte régionaliste

Un premier bilan lui a permis de mesurer que la carte régionaliste marchait mieux que celle des produits biologiques. Il a été surpris, et déçu, par exemple, de ne pas voir arriver dans sa petite salle du quartier du Cap Horn à Quimper les gros bataillons de la coopérative Brin d'avoine. Il paraît qu'elle compte près de 5 000 adhérents. Renseignements pris, ces coopérateurs ne vont guère au restaurant. Un manque de confiance, peut-être.

Du Bordeaux bio

Avec entre 30 et 60 couverts par jour, un menu d'appel à deux plats 55 F à midi, deux autres à 75 et 98 F et une carte proposant des spécialités régionales, de la bière du pays, du vin des Côtes de Blaye provenant de vignobles biologiques, du kir breton (au cidre) ou du Pommeau à l'apéro et du Chouchen ou de la Fine de Bretagne pour terminer le repas, Rémy Grégory a d'ores et déjà gagné son pari. Il vient d'ailleurs de confier son petit restaurant à une amie, Ghislaine Tanneau. Il a déjà une autre idée en tête...


L'équipe des Korrigans : Rémy Grégory, Ghislaine Tanneau et Pascal Tanneau. Un absent, Christophe Renouvel.


La petite façade rue de Pont-l'Abbé à Quimper.

Adresses


L'HÔTELLERIE n° 2586 Magazine 05 Novembre 1998

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