Au cours de ces dernières années, le ministère
de l'Environnement, l'Agence de l'Eau et l'Institut national de la consommation, soutenus
par différentes associations de consommateurs lançaient en France une grande campagne de
sensibilisation sur la nécessité d'économiser l'eau. Cette action écologique
d'envergure devait permettre de moins prélever dans le milieu naturel, et donc, de
préserver le niveau des nappes souterraines et le débit des rivières en été. Elle
permettrait également de construire moins de barrages ou des plus petits, moins nocifs
pour l'environnement. Elle éviterait enfin les surinvestissements dans les usines de
traitement d'eau potable et dans les stations d'épuration des eaux usées.
Cependant, économiser l'eau ne doit pas détériorer le confort ou la qualité de vie.
Cela sous-entend seulement la mise en oeuvre de moyens simples telle qu'une robinetterie
performante. Par exemple, remplacer des mélangeurs par des mitigeurs peut engendrer des
économies insoupçonnables.
Dans dix ans, le prix du m3 d'eau aura doublé
N'oublions pas que, captée, traitée, contrôlée, transportée, épurée, assainie et
rejetée, l'eau est un produit manufacturé. Une ressource naturelle certes, mais qui
subit un processus industriel important afin de répondre aux normes de potabilité
imposées. Son prix englobe le coût de tous ces traitements, majoré de diverses
redevances et taxes. Une enquête de l'Association pour la protection des eaux souligne
que 70% des communes envisagent d'ici 2005 d'augmenter la facture de l'eau. Les fuites et
les consommations abusives vont donc coûter de plus en plus cher !
Aujourd'hui, le m3 d'eau est facturé 13 francs en moyenne (sachant qu'il existe en France
plus de dix mille tarifs différents). Le prix varie de façon considérable en fonction
des distances entre les points de captage et le lieu de livraison, les coûts de
traitement et de dépollution, et ceux d'exploitation et d'entretien des réseaux. Les
experts estiment que dans dix ans, le prix du m3 aura doublé. Dans le même temps, nous
évoluons vers des comportements de plus en plus utilisateurs d'eau. Autant dire que notre
consommation courante augmentera sensiblement.
Pour mener à bien la chasse aux "gaspi", les solutions techniques proposées
sur le marché de la robinetterie sont multiples. Du simple robinet au mitigeur
thermostatique en passant par les réducteurs de débit, la palette est variée et les
prix en rapport avec les technologies développées.
Grâce aux mitigeurs, l'économie d'eau serait de 30%
Dans le cadre d'une réelle politique d'économie de consommation d'eau, les robinets
mélangeurs classiques ne sont pas ce qu'il y a de plus performant en la matière. Pour
obtenir l'eau à la température désirée, il faut agir, par réglages successifs, sur
deux organes de commandes séparés. Cette double manipulation n'est pas sans conséquence
sur la quantité d'eau utilisée, disons même qu'elle génère un gaspillage non
négligeable. Tandis qu'un mitigeur permet, lui, la recherche de la bonne température en
un minimum de temps. L'économie estimée serait de l'ordre de 30%, une estimation valable
tant pour l'utilisation de la clientèle dans les chambres que le personnel en cuisine.
Mécanique, le robinet mitigeur possède une seule manette autorisant le réglage de la
température et du débit de l'eau. Simple d'utilisation et facile à entretenir, ce
mitigeur remporte de nombreux suffrrages tant du côté des utilisateurs que des
responsables techniques.
Plus sophistiqué (donc plus cher et d'une maintenance plus délicate), le mitigeur
thermostatique comprend deux commandes indépendantes, l'une pour gérer le débit d'eau,
l'autre pour régler automatiquement la température. Quelles que soient les températures
et les variations de pression des eaux d'alimentation, le mécanisme assure fidèlement la
livraison conformément aux ordres de l'utilisateur. Normalement, les baisses ou hausses
de pression entraînant des chauds et froids sous la douche ainsi que les modifications de
température du réseau, sont régulées instantanément sans que le client ne les
remarque. Finies les douches écossaises... Et ce, grâce à un élément de régulation
performant, très sensible aux variations de la température.
Certains mitigeurs thermostatiques possèdent une butée de sécurité à 38°C afin
d'éviter que l'utilisateur ne se brûle par mégarde.
Autre solution très efficace, l'installation d'une commande thermostatique centralisée
permettant de délivrer sur l'ensemble du réseau une eau dont le maximum est pré-
réglé à la température de confort 38°C.
Cette solution autorise de réelles économies d'eau et d'énergie pour un investissement
nettement moins onéreux que celui généré par l'installation de robinets
thermostatiques dans chaque chambre.
Grâce aux réducteurs de débit, l'économie d'eau serait de 50%
Limiter le gaspillage sans pour autant nuire au confort d'utilisation a été rendu
possible grâce à l'évolution des technologies.
Les pommes de douche munies d'un aérateur d'eau ou d'un système de réduction du débit
permettent de diminuer sensiblement sa consommation sans occasionner de gêne pour les
usagers. Les 20L/mn habituellement nécessaires pour une douche sont alors ramenés à
8L/mn sans rien ôter au confort. Sur un lavabo, un mitigeur traditionnel octroie un
débit de 12L/mn. Devenu économe, il peut abaisser cette consommation à 6L/mn, soit une
économie de 50%. Bien sûr, l'investissement à l'achat est plus important. Mais chez
Oras France, un des premiers fabricants européens de robinetterie, on considère que
l'achat s'auto-amortit en dix-sept mois environ.
Autre cause de gaspillage, la négligence des utilisateurs : certains oublient tout
simplement de refermer le robinet. Un phénomène qui s'observe essentiellement dans les
lieux publics. Pour pallier ce manquement, les fabricants ont imaginé la robinetterie à
ouverture/fermeture temporisées. Mécaniques, ces robinets fonctionnent à des pressions
normales de 1 à 3 bars. La durée des cycles d'écoulement d'eau est réglable selon
l'usage prévu par temporisation automatique. Plus sophistiquée encore, la commande
ouverture/fermeture électronique. Elle représente une solution fiable et efficace aux
contraintes d'hygiène. A l'approche du bec, une cellule infrarouge détecte la présence
des mains et déclenche l'arrivée d'eau. Jusqu'alors, un raccordement électrique partant
d'un transformateur était nécessaire pour alimenter la cellule. Désormais, certains
robinets munis d'une pile de lithium d'une durée de vie supérieure à six ans, n'ont
plus besoin de ce branchement. Enfin, combinant différentes fonctionnalités, d'autres
robinets sont devenus multifonctions et couplent par exemple, distribution d'eau et de
savon.
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Le marché de l'eau en FranceRépartition du marché : * La Compagnie Générale des Eaux (35,6%) * La Lyonnaise des Eaux (21,4%) * La Saur (Bouygues) (9,7%) * La Cise (Saint-Gobain) (6,8%) * Les régies communales, gestion directe (25%) Structure du prix de l'eau : * Source : Syndicat professionnel des entreprises de services d'eau et d'assainissement. |
Point de vue des directeurs techniquesLes directeurs techniques de l'ARTH* (Association des Responsables Techniques Hôteliers) sont unanimes. Leur avis sur la question des mitigeurs thermostatiques est pour le moins très... mitigé. Certes, dans l'absolu, les performances du mitigeur thermostatique semblent très prometteuses. Mais sur le terrain, les choses ne sont pas toujours aussi simples. Tout d'abord, pour éviter les "douches écossaises", il est impératif de traiter en amont le problème de pression tant sur l'eau chaude que sur l'eau froide. Un surpresseur et d'un détendeur-régulateur (un en amont, un en aval) s'avèrent nécessaires. Il serait erroné de croire que seule la présence d'un mitigeur thermostatique évite ces chauds-froids si désagréables. Une régulation de la pression en amont est également obligatoire. De plus, il est impératif de prévoir des clapets anti-retour sur chaque robinet ou dans chaque salle de bains. Une fois ces précautions prises et l'installation bien réglée, l'usage d'un mitigeur thermostatique s'avère alors très agréable pour l'utilisateur. Ce point positif ne doit cependant pas masquer l'aspect maintenance. En effet, cette robinetterie demande un entretien important. Son mécanisme fragile doit être souvent démonté et nettoyé. Les impuretés chariées par l'eau s'y déposent et coincent le mécanisme du réglage. Aussi quatre fois par an est-il nécessaire de le démonter. Sachant, qu'à un bon technicien, il faut environ une heure par installation... nous vous laissons faire le calcul du nombre d'heures de maintenance que cela représente dans un établissement de cent chambres ! Pour les directeurs techniques de l'ARTH, pas de doute, le mieux, c'est le mitigeur monocommande. Plus convivial que le mélangeur à deux robinets, il nécessite moins d'entretien que le mitigeur thermostatique. Et s'il ne génère pas d'économies d'eau et d'énergie, il reste malgré tout moins cher à l'achat et à l'entretien que son homologue thermostatique, plus sophistiqué. En ce qui concerne les robinets à tête céramique, les directeurs techniques y sont très favorables. Cependant, ils rapellent que pour éviter que la céramique ne casse trop facilement, il faut protéger l'installation, en amont. Des filtres et un bon traitement de l'eau s'avèrent indispensables. Contenant trop d'impuretés, l'eau a un effet abrasif très dommageable pour la céramique. Enfin, concernant les limitateurs de débit d'eau, là encore les directeurs techniques de l'ARTH émettent quelques réserves. Dans l'absolu, ils sont efficaces économiquement. Mais par expérience, ils ont observé que lorsque le débit d'eau était limité, la durée de la douche augmentait sensiblement. Sans compter que le niveau de confort pour le client n'est pas, quoi qu'on en dise, identique. ARTH :
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Les petites fuites font les grands gaspillages
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Ambiances rétro...
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La douche "Fit Air" de KWC permet 50% d'économie d'eau sous 3 bars.
Propulsée par une buse, l'eau provoque une aspiration d'air qui se mélange à l'eau.
Résultat : un jet doux et intensif pour un agréable confort de douche revitalisante.
Etudié en collaboration avec les utilisateurs, Kugler a adopté pour son
"Kuglochef", des solutions techniques simples et efficaces offrant une parfaite
maîtrise du flux de l'eau, le contrôle de la température, une ergonomie et une
maniabilité étudiées, enfin, une grande facilité d'entretien.
La douchette lave-vaisselle "KWC Gastro" de KWC est munie d'un amortisseur
de coups de bélier (breveté) intégré, d'un dispositif d'inversion pour deux variante
de jets et d'un système d'arrêt pour le jet d'eau. Pour des économies de consommation,
elle est dotée d'un préréglage continu du débit maximal.
L'HÔTELLERIE n° 2581 Magazine 1er Octobre 1998