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Mondavezan (Haute-Garonne)

La Fermière recule mais ne cède pas

Installé dans ses nouveaux murs depuis le mois de janvier après avoir été exproprié du bâtiment qu'il occupait au bord de la RN 117, transformée en autoroute, le relais routier La Fermière compte garder ses clients. Et doit en gagner de nouveaux.

Par AMP

S'il n'avait pas eu trois enfants appelés à reprendre l'affaire familiale que sa belle-mère a tenue pendant trente-cinq ans, Gilbert Ferrage, 52 ans, aurait, avec son épouse Nicole, jeté l'éponge et pris le chèque que la DDE leur tendait en contrepartie de leur expropriation. L'établissement aurait connu le même sort que la route nationale et bien d'autres relais routiers confrontés à pareille situation : il aurait disparu pour laisser sa place à une autoroute, ici celle de Toulouse-Bayonne. Refusant cette fatalité et les 6 MF pour solde de tous comptes proposés, les Ferrage ont préféré reculer de quelques centaines de mètres et construire un nouveau relais. De sorte que le montant de l'indemnisation, amputé de la valeur estimée du fonds de commerce, a été réduit à 4,2 MF. Une somme que la famille a trouvée insuffisante et a contesté, en vain, auprès du tribunal administratif.

8 MF d'investissement
Ayant obtenu que la destruction du bâtiment condamné n'ait pas lieu avant la construction du nouveau, La Fermière a pu passer de l'un à l'autre sans rupture, mais non sans avoir perdu ses clients pendant six mois en raison des travaux autoroutiers qui l'ont coupé du monde (1 MF de chiffre d'affaires perdu et non indemnisé) faute de bretelle.
Desservi par la sortie de Cazères, à 1 km de là, le nouveau relais est un peu plus vaste que l'ancien (2.800 m2 au lieu de 2.500 m2) et représente un investissement de plus de 8 MF, subventionné à hauteur de 750.000 F par les collectivités. La capacité hôtelière, 28 chambres en cours de réalisation, ne change pas mais le nombre de couverts passe de 200 à 350. Le personnel, patron compris, est inchangé, 9 personnes. Plus important, le relais est désormais doté d'une salle (pour les mariages, les banquets, etc.) pouvant accueillir 600 personnes. «Je compte sur elle pour développer ma clientèle et accroître les recettes», explique Gilbert Ferrage, qui a lancé des soirées dansantes le samedi. Ouvert de 5 h à minuit en semaine, avec repas servis à toute heure, boutique et services divers proposés aux routiers, le relais, qui doit rembourser 31.000 F par mois pendant sept ans, limitera désormais la pause du week-end au dimanche soir. La priorité consiste aujourd'hui à retrouver les routiers (4 MF de chiffre d'affaires par an) désorientés par six mois d'accès impossible. Ils reviennent peu à peu (200 repas servis par jour contre 250 avant les travaux) grâce au tabac, produit d'appel, à la notoriété de La Fermière (30% de clients étrangers) et à sa cuisine familiale.


Gilbert Ferrage a besoin de diversifier sa clientèle pour financer les nouvelles installations de La Fermière.


Le nouveau bâtiment, tout proche de l'autoroute, se voit de loin.


L'HÔTELLERIE n° 2581 Magazine 1er Octobre 1998

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