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RESTAURATION

Vins

Catherine Vulin-Arnaud

Pour l'amour du vin

Par Béatrice de Lacretelle

«

Ça n'a pas été facile tous les jours, mais j'y suis arrivée», s'exclame Catherine Vulin-Arnaud, lorsqu'elle raconte les débuts de son expérience à l'hôtel Bristol de Paris. Aujourd'hui, à l'âge de trente ans, Catherine est enchantée par la situation qu'elle occupe depuis presque deux ans.

C'est au cours d'un stage de fin d'études effectué à la gare de Montpellier, sa ville d'origine, et qui consistait à mettre en valeur les attraits de la région par le biais du tourisme, que Catherine découvre sa passion pour le vin. «Un véritable coup de foudre», confie-t-elle. Munie de son BTS commercial qui ne la destinait pas du tout à se lancer dans un domaine aussi spécifique que la sommellerie, Catherine décide alors de passer un BTS d'oenologie. Ses stages, elle les réalise au Syndicat des coteaux du Languedoc. Une fois son diplôme en poche, elle continue à travailler avec le syndicat qui l'envoie à Paris afin de s'occuper de l'espace Hérault, une boutique vendant des produits gastronomiques régionaux et dans laquelle a été conçu un espace restauration. «Je ne connaissais rien au métier de restaurateur et pourtant c'était une importante activité de la boutique. Alors, je me suis lancée et pendant presque deux ans, je n'ai pas arrêté de servir et desservir des tables, sans grand intérêt. Cela m'a tout de même permis de rencontrer des sommeliers dont Eric Sertour, à l'époque en poste au Fouquet's de La Défense. Il m'a proposé de venir travailler avec lui. Ce que j'ai fait. Pendant six mois, je suis restée au Fouquet's de La Défense où j'ai appris le métier de la restauration. Puis, j'ai rejoint l'équipe du restaurant Le Madigan -qui n'existe plus aujourd'hui- en tant que responsable de la salle et sommelière. En deux ans, j'ai énormément appris sur la manière de gérer un restaurant et une cave.»

De la représentation à la vente directe

Après ces quelques années d'expérience dans la restauration, Catherine émet le souhait de revenir à son premier métier : la vente. Etant donné la passion qu'elle porte au vin, pourquoi ne pas associer le vin à la vente ? se dit-elle. Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle se lance alors dans le métier de la représentation, d'abord chez «La Carte Autrement», puis «Laplace», deux maisons de représentants en vins et spiritueux. «Un métier très dur, avoue-t-elle, toutefois passionnant.» De cette manière, elle démarche la plupart des établissements haut de gamme de la région parisienne, et c'est ainsi qu'elle rencontre l'équipe de l'hôtel Bristol. Ayant appris que le restaurant de l'hôtel cherchait un sommelier, elle postule pour le poste. Après un entretien avec le directeur des achats, elle rencontre le directeur Jean-Louis Souman, puis le directeur général Pierre Ferchaud. A l'unanimité, elle remporte la place de sommelière créant un véritable chamboulement au sein des équipes pour plusieurs raisons. Tout d'abord, pour la première fois, le restaurant de l'hôtel Bristol se dotait d'un sommelier. Et chose beaucoup moins courante, ce sommelier s'avérait être une sommelière ! Dans une équipe entièrement masculine où l'ordre était établi depuis plusieurs années.

Au départ, Catherine se souvient de la difficulté à se faire accepter et respecter par l'équipe. «On me regardait d'un mauvais oeil, étant donné que je retirais aux maîtres d'hôtel la joie de conseiller et de prendre les commandes de vins des clients, explique-t-elle. Pendant environ huit mois, j'ai pris le parti de jouer la carte de l'humilité et de la douceur, laissant ainsi les maîtres d'hôtel poursuivre ce qu'ils estimaient être leur travail, tout en faisant le mien, le tout dans la plus grande simplicité. J'ai alors commencé tout doucement à me faire reconnaître en tant que professionnelle par les clients, puis à avoir des articles dans la presse, étant donné que les femmes sommelières ne courent pas les rues, et aujourd'hui, je suis très heureuse. Outre mon métier de sommelière, j'anime une rubrique dans «Cuisine & Vins de France» qui consiste à allier des vins à des recettes de cuisine que le magazine propose.» De plus, mariée à un cuisinier qui n'est autre que le nouveau chef de La Closerie des Lilas, Catherine baigne amoureusement dans ce milieu de la restauration.

Son conseil à toutes celles qui souhaiteraient entrer dans la profession : être passionnée et avoir beaucoup de patience ! Pour elle, ce métier est très riche et complet car il y a à la fois un côté relationnel entretenu par l'échange qui s'instaure avec le client et un côté commercial maintenu par les négociations et les discussions réalisées avec les représentants, sans oublier les notions de gestion indispensables à l'approvisionnement de la cave. *

Voir carnet d'adresses p. 114

La sommellerie, un métier essentiellement masculin où Catherine Vulin-Arnaud
a su trouver sa place. Après un parcours très varié, la voici aujourd'hui sommelière du restaurant de l'hôtel Bristol à Paris où elle a su se faire accepter dans
cet univers très fermé, grâce à son
professionnalisme et sa simplicité.

Catherine Vulin-Arnaud a su séduire l'équipe
masculine dirigeante de l'hôtel Bristol de Paris,
qui lui a offert la place de sommelière, spécialement créée à son attention.



L'HÔTELLERIE n° 2477 Magazine 3 Octobre 1996

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