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RESTAURATIONPoint de vue

Femmes cadresExpérience d'un cabinet de recrutement

Aujourd'hui, Michèle Alguacil est à la tête du cabinet de recrutement Profile à Paris. Il y a quelques années, elle était vice-présidente des ressources humaines d'Inter-Continental, toujours à Paris. Deux expériences très riches qui lui permettent de se prononcer sur la part des femmes et son évolution dans le milieu de l'hôtellerie et de la restauration.

Par Béatrice de Lacretelle

Selon Michèle Alguacil, directrice de Profile, cabinet spécialisé dans le recrutement des cadres dans le secteur de l'hôtellerie, de la restauration, du tourisme et des loisirs, la proportion des femmes dans ces métiers est en nette évolution au cours de ces dernières années. «Cependant, il faut savoir qu'une fois arrivée à un tel niveau de responsabilité, c'est-à-dire à des postes d'encadrement, la femme a un handicap majeur sur l'homme d'ordre géographique et culturel, explique la directrice de Profile. La femme n'est pas toujours acceptée dans certains pays étrangers, je pense à l'Asie, par exemple, où celle-ci trouvera difficilement une situation si elle n'est pas asiatique».

Michèle Alguacil, elle-même issue de la profession hôtelière pour avoir travaillé chez Inter-Continental pendant vingt ans, estime que rien ne s'oppose à l'entrée des femmes dans ce domaine d'activité, mais celles-ci doivent toujours avoir à l'esprit que ce secteur propose des métiers de services où l'être humain doit faire preuve d'une disponibilité sans faille. «C'est pourquoi, souligne Michèle Alguacil, les femmes, qui aujourd'hui ont des situations à haute responsabilité, ont un jour choisi cette voie au détriment d'une vie privée préservée. Toutefois, le secteur offrant de multiples créneaux, on trouve énormément de femmes en charge d'un service commercial, marketing ou financier d'un groupe d'hôtellerie ou de restauration, permettant d'allier vie professionnelle et vie privée. Par ailleurs, ces métiers, surtout dans l'opérationnel, nécessitent d'avoir du caractère, d'être diplomate et persistante.»

Sur un plan opérationnel, Michèle Alguacil peut parler de son expérience puisque jusqu'en 1987, elle a travaillé chez Inter-Continental, et ce, depuis l'arrivée du groupe en France, il y a environ vingt ans, avant de mettre en place à Paris le cabinet Profile, d'origine britannique, qui l'amène toujours aujourd'hui à se déplacer.

Savoir communiquer et écouter

D'origine alsacienne, Michèle Alguacil a débuté sa carrière dans la restauration chez La Mère Poularde au Mont Saint-Michel, après avoir fait l'Ecole hôtelière de Strasbourg. Puis, de bouche à oreille, elle entend parler d'une place de stagiaire à la direction du groupe hôtelier Inter-Continental au moment où celui-ci s'installe en France. Au fil du temps, on lui propose de s'occuper du personnel tout en conservant son poste d'assistante de la direction générale. En 1971, la chaîne se décentralise et la voici promue à la division Europe, Afrique, Moyen-Orient en tant que responsable des ressources humaines. «Un challenge passionnant, raconte-t-elle, puisque toutes les structures étaient inexistantes ; la chaîne Inter-Continental se montait et tout était à faire. Cela m'a donné l'occasion de voyager énormément sur des périodes pouvant durer jusqu'à cinq ou six semaines. Difficile de gérer une situation pareille avec une vie privée, me direz-vous. Cependant, j'y suis arrivée, mais je n'ai pas eu d'enfants.»

En 1987, Michèle Alguacil quitte Inter-Continental alors que la chaîne change de direction. Après s'être octroyée deux années sabbatiques de remise en question, elle pense fortement à lancer son propre cabinet de recrutement lorsqu'elle retrouve Jacques Schneider, le fondateur de Profile à Londres, qu'elle avait eu l'occasion de côtoyer auparavant. Ce dernier l'informe de sa volonté de monter un bureau parisien. «Après plusieurs réunions, Jacques me propose de prendre en charge le cabinet, se souvient Michèle, proposition que j'accepte sur le champ». Depuis maintenant quatre ans, Michèle Alguacil gère Profile Paris avec une équipe de trois personnes, dont deux femmes ! *

Voir carnet d'adresses, p.114