du 9 octobre 2003 |
ACTUALITÉ |
C'est presque à l'heure, pour la Grande Braderie 2003, que la Société lilloise d'investissement hôtelier (Slih) a ouvert L'Hermitage Gantois, 67 chambres dans un site classé.
Ce 7 octobre, les élus lillois et les partenaires de la Slih inaugurent L'Hermitage Gantois avec ses maîtres d'ouvrage, Hubert Verspieren et Jean-Claude Kindt, les principaux associés et dirigeants de l'entreprise hôtelière lilloise. Cet hôtel-musée confié à Danièle Gey, sa première directrice, est en pré-ouverture depuis le 4 septembre avec 67 chambres, dont 6 suites et 8 petites suites dites chambres 'privilège'. Le 12 septembre, Eric Beuhorry, directeur de la restauration, et le jeune chef Sébastien Blanchet servaient leurs premiers repas au restaurant de l'hôtel. En 20 mois, ce chantier étonnant a été bouclé, dans un budget de l'ordre de 15 Me, toutes décorations et ameublement compris. Dans le meilleur des cas, les subventions pour la restauration de Monuments historiques pourraient atteindre 20 % de la part subventionnable, soit 2 Me. Le Feder (fonds européens) est également sollicité, sans réponse à ce jour. Le maître d'uvre Hubert Maes, et SAE, l'ensemblier de construction, ont coordonné un ensemble de 35 entreprises, et jusqu'à 300 compagnons. Des artisans très spécialisés dans la restauration ou la confection d'ouvrages de facture ancienne se sont croisés avec des entreprises plus classiques, pour la reconversion de l'Hospice Gantois ouvert par Jean de la Cambe en 1460. La chapelle a été ajoutée en 1466, et les corps de logis de 1664 à 1674. Depuis, dans sa structure, l'édifice est demeuré en l'état. Rien n'aurait donc été possible sans un accord de fond entre le maître d'ouvrage, les architectes et maîtres d'uvre, et les autorités.
Une longue marche
Jean-Claude Kindt et Hubert Verspieren ont proposé l'idée en 1997. Pierre Mauroy, alors
maire de Lille, a validé l'idée un an plus tard et signé le permis de construire le 1er
mars 2001, juste avant de céder le fauteuil majoral à Martine Aubry, après que le
projet eut recueilli les avis favorables du ministre de la Culture, de la Direction
régionale des affaires culturelles (Drac) et de l'architecte des Bâtiments de France.
Tous les Lillois n'approuvaient pas l'opération. Beaucoup auraient souhaité la
conversion du site en un véritable musée. Ils se contenteront d'un hôtel-musée qui est
aussi une entreprise hôtelière à part entière. Hôtel-musée, car les architectes de
la Slih et les hommes de l'art des Bâtiments de France et de la Drac ont travaillé
ensemble. Une 'salle de mémoire' accessible au public montrera des objets, et la plaque
marquée au nom des surs qui ont animé le lieu. La chapelle, encore consacrée,
pourra être rendue au culte, si le diocèse le souhaite. Le résultat mêle le
contemporain à l'authentique des XVe et XVIIe siècles. En
témoigne cet atrium climatisé où trône le bar, couvert d'une structure métallique et
de vitrages, fermé sur un côté par un bâtiment neuf rigoureusement cohérent avec
l'ensemble, qui abrite office et réception. Témoin encore le restaurant sous une voûte
de cloître théâtralisée en rouge vif et ogives dorées, ou encore dans les couloirs
distributeurs des chambres, un demi-faux plafond en matériaux contemporains qui contient
tous les réseaux techniques, mais laisse voir la structure de bois du plafond.
Jean-Claude Kindt le promet, l'hôtel est exploitable. Il est particulièrement fier d'une
cuisine en sous-sol qui desservira la future brasserie et le restaurant d'une manière
rationnelle. Mais la structure de l'hôtel, distribué autour de quatre cours, livre un
plan tout de même complexe. 53 chambres au premier étage et sous les combles, donnant
pour la plupart sur les cours, 11 chambres en rez-de-chaussée, 4 dans la maison du
chapelain... Danièle Gey met en place une organisation pour tenir l'ensemble. Exploiter
au mieux et satisfaire le client, forcément plus exigeant qu'ailleurs, ne sera
pas le moindre des défis.
A. Simoneau
Equation
L'hôtel ouvre avec 67 chambres, et une possibilité d'en construire 3
supplémentaires, soit un investissement par chambre de 220 000 e, plus important,
souligne Hubert Verspieren, le financier du duo de direction de la Slih, que celui
consenti pour le Crowne Plaza (120 000 e/chambre pour un 4 étoiles de 121
chambres). La promotion d'ouverture est donnée à 145 e, mais l'hôtel vise
ensuite des prix élevés pour le marché lillois : 6 suites à 336 e, 8 privilège
à 240 e, la chambre de base à 190 e, quelques chambres plus petites à 165
e, un prix moyen. La restauration prévue à un prix abordable de 30 à 40 e
(et moins cher en service brasserie) a ses chances, en plein centre-ville et dans ce
décor. Les espaces séminaires sont importants et très demandés. Jean-Claude Kindt
compte passer le seuil des 60 % de TO et par la même occasion, le seuil de rentabilité
dans les 3 ans. zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2842 Hebdo 9 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE