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du 10 juillet 2003
CONJONCTURE

n LES FESTIVALS SONT COMPROMIS

Le ras-le-bol des professionnels

Les Aixois ont eu chaud. Les intermittents du spectacle ont levé jeudi 3 juillet leur préavis de grève. A Marseille, au contraire, le festival a mis la clef sous la porte. Les répercussions pour les professionnels ne sont pas négligeables.

Alors que les négociations allaient bon train entre le directeur du Festival d'art lyrique d'Aix et les intermittents, Pierre Alfonsi avait réuni ses troupes du CHR 13. En présence des élus municipaux communautaires, le président des cafetiers a exprimé son "ras-le-bol". "Nous sommes fatigués d'être pris en otage par les grévistes de toute sorte qui nous empêchent de travailler et mettent en danger nos entreprises et leurs emplois." Pour lui, l'annulation du Festival d'art lyrique serait dramatique : 30 % de baisse du chiffre d'affaires de l'été. Idem chez Bruno Genzana, adjoint chargé du tourisme : "Le dépôt de bilan du festival qui suivrait porterait atteinte à l'image de la ville." Sans attendre, l'annulation des 3 premières soirées a eu des incidences : l'hôtel Acquabella accuse 100 annulations. Quant à l'hôtel du Pigonnet (52 chambres, 4 étoiles), il subit de plein fouet la crise aixoise. Selon son directeur, Yann Swellen, "depuis 40 ans, l'hôtel accueille une clientèle d'habitués. Cela représente 15 % du chiffre d'affaires de l'année et 80 % du mois de juillet. Les 3 premières soirées annulées nous ont coûté 50 % de taux d'occupation sur 3 jours".
A Marseille, où le Festival devait se tenir du 2 au 20 juillet, les conséquences sont moins désastreuses, la manifestation étant suivie à 78 % par les Marseillais. Mais le Mercure Euro-Centre, qui accueillait les musiciens et les techniciens, voit s'envoler, au dernier moment, 700 nuitées concentrées sur 15 jours, soit 11 points de taux d'occupation. L'annulation du festival génère une perte à plus de 1,3 Me pour l'économie locale et une perte sèche pour les restaurateurs (2 500 repas en moins). Du coup, d'autres projets culturels seront certainement sacrifiés, voire annulés. Un mauvais cercle vicieux.
D. Fonsèque-Nathan zzz70

Un été sans festivals ?
Sur fond d'annulation des festivals, le président du CRT PACA a présenté le bilan de la saison passée et les perspectives de l'été 2003.

Pour Patrick Menucci, l'annulation des festivals ne serait pas une catastrophe, mais cela compromettrait pour certains une année baissière en ajoutant un élément négatif à une liste déjà longue. 5 % des touristes viennent en région PACA pour le tourisme culturel. Avec 250 manifestations estivales drainant des centaines de milliers de visiteurs (200 000 à Arles pour les Rencontres internationales de la photo, 44 000 pour le Festival d'art lyrique d'Aix, 134 000 à Avignon...), occupant des milliers d'emplois et générant des millions d'euros, la facture risque tout de même d'être lourde. Cette situation pourrait accélérer le recul de la fréquentation hôtelière qui a accusé 6,5 % de baisse sur les 5 premiers mois de l'année, soit 500 000 nuitées en moins pour un total d'environ 7,8 Me.

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