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du 3 avril 2003
FORMATION

n LA TVA À 5,5 %

Si le rêve devient réalité

Depuis plusieurs années les restaurateurs rêvent d'une TVA au taux réduit. Mais pour baisser la TVA à 5,5 %, rien ne peut se faire sans l'autorisation des instances européennes. C'est-à-dire que sans l'accord de l'Europe, et même si tous les politiques français sont d'accord, la TVA ne baissera pas en France. Alors, où se situent les enjeux ?

Romain Giampaoli, Guillaume Guenon et Manuel Danovaro zzz68v

Pour certains restaurateurs, les arguments sont forts pour convaincre les instances européennes et ils restent persuadés qu'ils emporteront la bataille à Bruxelles en mettant en avant les distorsions de concurrence vis-à-vis de la vente à emporter et de la restauration collective qui bénéficient déjà du taux réduit. Ils dénoncent l'injustice : Seule la restauration traditionnelle et gastronomique doit supporter ce handicap d'un taux de TVA élevé. Le dossier est aujourd'hui officiellement déposé à Bruxelles, le verdict est attendu dans le courant de cette année 2003.
Alors, dans le cas d'une autorisation européenne pour une baisse de la TVA, comment réagiront les restaurateurs ? Nous les avons interrogés.

Un grand bol d'oxygène !
Ils sont unanimes : Si la TVA baisse, pour leur entreprise c'est une réelle libération, un grand bol d'oxygène ! Tous disent la même chose : en cas de baisse, leur vie sera changée, mais il ne faudra pas pour autant attendre d'eux qu'ils revoient leurs prix à la baisse. Leurs fournisseurs n'ont pas ces dernières années diminué leurs prix, leurs coûts sont toujours en progression et leurs marges en diminution, aussi n'entendent-ils pas, sous prétexte d'une baisse du taux de TVA, qu'on leur demande de se brader. Cet avantage fiscal leur permettra, tout au plus côté prix, de maintenir une certaine stabilité de leurs tarifs, et c'est déjà bien à une époque où de nombreux prix s'envolent dans d'autres secteurs. Alors s'ils ne baissent pas leurs prix, que feront-ils de ce ballon d'oxygène ? Ils sont unanimes, ils envisagent tout d'abord de recruter pour enrichir leur effectif et ensuite d'investir dans du matériel plus performant. Voilà comment les restaurateurs que nous avons rencontrés voient les choses, sachant qu'ils attendent tous avec impatience que ce rêve devienne réalité.

Etude de cas

Comparaison d'un chiffre d'affaires mensuel à taux normal et taux réduit

Un restaurateur qui sert 1 440 couverts par mois à un prix moyen du couvert de 30 e TTC réalise ainsi un chiffre d'affaires de 43 200 e par mois. Aujourd'hui, avec un taux de TVA à 19,6 % :
- il verse au titre de la TVA à l'Etat 7 084,80 e
- son chiffre d'affaires net est de 36 115,20 e

Si la TVA passe à 5,5 %, et s'il ne modifie pas ses tarifs :
- son chiffre d'affaires reste à 43 200 e
- mais il ne verse plus au titre de la TVA que 2 232 e
- son chiffre d'affaires net est donc de 40 968 e

En bénéficiant d'une baisse du taux de TVA de 19,6 % à 5,5 %, dans ce cas précis, le restaurateur voit son chiffre d'affaires net augmenter de 4 852,80 e par mois, soit 58 233,60 e par an. Un ballon d'oxygène qui lui permettra, en fonction de son marché, de la concurrence, de son compte de résultats, de recruter du personnel, d'augmenter les salaires, d'investir dans la rénovation, ou encore de baisser ses prix s'il pense que cette option lui permettra d'attirer davantage de clients.

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L'Hôtellerie Restauration n° 2815 Hebdo 3 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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