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	du 3 avril 2003	FORMATION

n MAIS QUE VEULENT LES ÉLEVES EN STAGE EN ENTREPRISE ?

Que l'on s'occupe d'eux

Le stage en entreprise est obligatoire dans la plupart des formations en restauration et c'est un atout de poids dans la mesure où, très vite, les élèves intègrent le quotidien d'une entreprise. Une expérience qui, dans certains cas, ne leur donne pas toujours envie de s'investir davantage dans ces métiers. Pourquoi ?

"Sans vouloir tirer sur le 'pianiste' les stagiaires ne veulent plus jouer le remake de Cendrillon quand ils arrivent dans les entreprises...", expliquent certains... Ils sont beaucoup plus nombreux qu'on ne l'imagine à arriver pour leur premier stage, pour leur première expérience dans l'entreprise, plein d'espoir envers un monde du travail où ils espèrent trouver leur place. Alors pourquoi reviennent-ils si souvent déçus, désabusés, avec l'amère impression de ne pas avoir été 'utilisés à bon escient' ? Pourquoi cette fin de stage est souvent le premier maillon d'une chaîne de démotivation envers un secteur, envers un métier, qu'ils avaient pourtant choisi ?  

Mals logés
Au-delà des problèmes d'intégration à l'équipe, de la qualité de l'accueil sur le plan humain, le problème de logement est souvent désigné comme étant un des aspects les plus difficiles à vivre. D'autant plus que de nombreux restaurants où ils vont en stage sont installés en campagne et disposent de bâtiments importants qui pourraient être facilement transformés en habitations décentes. Absence de sanitaires appropriés, linge de maison non fourni, non entretenu, mauvaise isolation, partage de lits dans certains cas, sont les problèmes le plus souvent rencontré chez les stagiaires.
Ceux qui sont accueillis dans les hôtels de chaîne vivent souvent mieux cette situation, certains d'entre eux mettant à leur disposition des logements intégrés à la structure, bien équipés du point de vue sanitaire. Heureusement, ceux qui accueillent des stagiaires commencent à prendre conscience du problème et de plus en plus souvent, font des efforts en la matière en aménageant, même sobrement, des locaux. "Sans s'attendre à vivre dans le luxe, nous nous attendons juste à avoir un logement avec un lit personnel, des draps propres, des sanitaires pratiques et des équipements pour entretenir notre linge...", expliquent-ils. Rien de plus pour faire leur bonheur quand ils travaillent 10 à 12 heures par jour...

Ils veulent pouvoir donner et recevoir
Autre sujet de déception, le problème des tâches effectuées dans le cadre du stage, tâches qui ne correspondent pas toujours à leurs attentes. Et l'enthousiasme de retomber comme un soufflé... Les élèves ne s'attendent pas à se voir confier la responsabilité d'un service, ils espèrent seulement que les adultes qui les accueillent leur consacrent un peu de temps pour leur expliquer ce que l'on attend d'eux, pour leur fixer clairement les objectifs et pour leur expliquer, tout en les contrôlant, comment y arriver. Dans chaque maison, les habitudes de travail sont différentes, ils aimeraient que justement, on leur détaille la spécificité de chacun.
Y a-t-il réellement toujours un désir de formation chez le restaurateur, se demandent ceux qui se sentent délaissés par 'leurs maîtres' qui leur attribuent des travaux sans rapport avec leur enseignement professionnel. Ils jouent le jeu le temps du stage, mais ont l'amère impression de ne pas avoir évolué professionnellement au cours de cette période dite 'de formation'...
Pourtant, ils attendent toujours beaucoup de ces expériences et, ceux qui sont tombés dans de 'bonnes maisons' en témoignent, ce sont justement ces maîtres de stage qui leur ont donné goût à ce métier, c'est d'eux qu'ils ont appris chaque jour tant sur le plan humain que sur le plan technique. Dommage que tous ne puissent pas profiter de rencontres du même type... un apprentissage instructif et varié est toujours synonyme d'implication du stagiaire, d'ambition.
C'est incontestablement le meilleur moyen pour attirer et fidéliser des jeunes aux métiers de la restauration, d'autant que les problèmes de recrutement dans ce secteur sont réels. Des jeunes motivés il en existe, ils ne demandent qu'à être pris en main par des gens qui ont envie de transmettre leur métier, leur passion.
La restauration reste une activité professionnelle passionnante offrant une ouverture sur le monde que nombre de métiers nous envient. Pratiquer ce métier, c'est avoir l'assurance de créer, de s'intéresser aux autres et de toujours pouvoir travailler, en France comme à l'étranger. Ne gâchons pas ces atouts... Trouvons les moyens, élèves et professionnels, pour nous comprendre, pour que les anciens puissent transmettre leur savoir, leur passion, dans un premier temps et... leur entreprise plus tard... zzz68v

Lycée Alexandre Dumas
Avenue Alphonse Jauffret
84300 CAVAILLON

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L'Hôtellerie Restauration n° 2815 Hebdo 3 Avril 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE