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Morbihan

Quel avenir touristique pour Belle-Ile ?

L'office de tourisme et la communauté de communes de Belle-Ile-en-Mer se penchent sur le devenir du tourisme dans l'île. Une étude vient de voir le jour, suivi d'un programme d'actions. Entre autres réflexions, un parc hôtelier de qualité, mais vieillissant, une clientèle d'affaires à développer, etc. 

Rien n'est donc jamais acquis. Site touristique des plus courtisés de l'Hexagone, Belle-Ile ne se repose pas sur ses lauriers, et entame, via l'office de tourisme et la communauté de communes, une vaste réflexion sur son avenir touristique. "La décision de nous pencher sur cette problématique remonte à l'Erika. Cet événement a engendré une sérieuse remise en question de notre économie, dixit Marie-Françoise Morvan, directrice de l'office de tourisme. Pour des raisons financières, nous avons vraiment débuté en septembre 2001", avec une étude menée par le cabinet Détente Consultants et intitulée Schéma de développement de l'économie touristique de Belle-Ile. En quelque 90 pages, le document met tout d'abord une évidence en exergue : Belle-Ile développe quasiment une monoéconomie, le tourisme, "apparu il y a 40 ans, mais vraiment exploité depuis 20 ans", précise Marie-Françoise Morvan.
Aujourd'hui, l'agriculture comme la pêche ou le bâtiment, les 3 autres principales activités de l'île, vivent directement ou indirectement du tourisme. Il s'agit donc d'organiser de manière pertinente cette dernière activité, concurrencée par ailleurs "par des destinations étrangères notamment".
Prenant acte de cette quasi- monoéconomie, l'étude pose une problématique majeure : "La question n'est plus de savoir si on doit faire du tourisme ou pas, il s'agit de définir quel type de développement on souhaite : élitiste ou populaire, de nature ou de culture... ?" Plusieurs axes de réflexion s'enchaînent alors, détaillant les moyens de l'île, ses atouts, ses faiblesses, etc. L'étude ne se contente pas de poser des questions, mais fait également un état des lieux... sans concession. Concernant l'hôtellerie, on note au fil des pages "un parc hôtelier de qualité avec près de 58 % des lits classés en 3 et 4 étoiles..., mais un parc vieillissant...". On note aussi quelques phrases sans appel. "Certains hébergements ne présentent pas aujourd'hui un niveau de qualité suffisant... Dans l'hôtellerie, où les investissements sont lourds, un certain nombre de réinvestissements n'ont pas été réalisés..." La restauration où "certains professionnels ne servent plus après 21 h 30" n'est pas en reste. Et pour conclure, "il existe globalement une carence en termes de professionnalisation de certains personnels d'entreprises touristiques...".  

Cultiver la rareté et privilégier le haut de gamme ?
"Dans une étude, tout n'est pas bon à prendre", rappelle néanmoins Marie-Françoise Morvan. Pour autant, concernant l'hôtellerie-restauration, la présidente de l'office de tourisme reconnaît que certains hôtels méritent un coup de neuf, particulièrement pour les plus importants d'entre eux. Sur le plan d'action 2002-2004, découlant de l'étude, figure notamment pour 2003 un volet Création ou requalification des hébergements."Nous notons une baisse de la fréquentation dans les 3 étoiles, la clientèle leur préférant des hébergements familiaux. Pourquoi ne pas s'orienter vers des structures d'appartements ?"
La réflexion concerne également la clientèle de l'île. "La grande question de l'étude est en effet de savoir si l'on doit privilégier la clientèle haut de gamme au détriment des excursionnistes venus à la journée. C'est une idée récurrente tout au long de l'étude. Je pense que nous devons accepter toutes les clientèles, sans faire de discrimination. Car ces excursionnistes qui, effectivement, envahissent l'île en saison peuvent tout à fait être séduits et revenir ultérieurement pour un séjour plus long." La clientèle d'affaires n'est pas oubliée, et son développement passe par "les dessertes aériennes avec des avions à atterrissage court, ce qui déplacerait le projet d'agrandissement de la piste, trop cher". Mais à l'heure actuelle, il est vrai que l'île souffre d'un manque d'infrastructures pouvant accueillir les séminaires. Enfin, une carte d'hôte devrait voir le jour en 2004, proposant entre autres, des réductions tarifaires pour toute personne passant une nuit sur l'île.
D'autres actions sont en cours, à l'instar de cette idée de parc naturel régional dans lequel Belle-Ile aurait un rôle primordial à jouer. "C'est très important pour l'avenir, précise Marie-Françoise Morvan. La labellisation engendre des moyens et c'est une valeur patentée pour l'avenir." Sans négliger le plan d'équipement des plages, une réflexion sur la citadelle Vauban, l'optimisation du site Web de l'office de tourisme, etc.
O. Marie zzz70 zzz36v

L'hébergement sur Belle-Ile

w 21 027 lits dont 62 % non marchands
w 16 hôtels représentant 910 lits (4 %)
w 49 % des lits de l'hôtellerie en 3 étoiles ; 27,9 % en 2 étoiles ; 8,6 % en 4 étoiles

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L'Hôtellerie Restauration n° 2810 Hebdo 27 Février 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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