Actualités

ACTUALITÉ

Vache folle

BUFFALO GRILL : C'EST LE FLOU

Depuis deux semaines, chaque jour apporte son lot d'accusations et de démentis. Tandis que la fréquentation dans les restaurants a chuté de 40 %.


François Picart, le président du directoire, maintient la ligne de défense du groupe. Il a adressé une lettre au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, 'l'implorant' de demander que soient fournis les éléments d'accusation de fraude durant l'embargo.

Alors que rien ne prouve pour l'instant que la chaîne de restauration Buffalo Grill (257 restaurants) a importé du bœuf anglais après l'embargo décrété en 1996, cela ne suffit pas à calmer la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy qui poursuit ses investigations. Vendredi dernier, les gendarmes ont saisi, au sein du siège du groupe situé à Avrainville, des disques durs informatiques ainsi que des documents comptables. Francis Coutre, le directeur de Districoupe, et Daniel Batailler, directeur des achats et ancien boucher, demeurent en détention. Avec Christian Picart, fondateur et président du conseil de surveillance de Buffalo Grill, et Nicolas Viguié, directeur chez Districoupe, ils sont poursuivis notamment pour homicides involontaires, dans le cadre d'une enquête sur le nouveau variant humain de la maladie de Creutzfeld-Jacob.
Réuni vendredi dernier, le conseil de surveillance du leader de la viande grillée en France a maintenu ses positions : "Le conseil de surveillance s'est informé de la situation sanitaire auprès du directoire, qui lui a apporté toutes les assurances escomptées. Notamment, le directoire tient à rappeler que 285 contrôles ont été effectués depuis 1996 par la DGCCRF (répression des fraudes) et les services vétérinaires ; ces contrôles confirment tous que Buffalo Grill n'a pas violé l'embargo sur la viande britannique décrété le 22 mars 1996. Afin d'obtenir une visibilité plus fine sur la situation financière du groupe résultant des événements récents, le conseil de surveillance demande qu'une étude détaillée soit réalisée dans les plus brefs délais." Ce même jour, un millier de salariés a manifesté son soutien à la direction et défilé dans les rues de Paris, à l'appel de la CGT, au cri de "Buffalo Vivra". Quelques jours auparavant, François Picart, président du directoire et frère de Christian Picart, avait exclu l'éventualité de mesures de mise au chômage partiel et confirmé la solidité de la chaîne face à cette nouvelle crise.  

"Solidité financière"
"Il est encore trop tôt pour estimer quelle répercussion la crise que le groupe Buffalo Grill traverse en ce moment aura à court terme sur les comptes de l'entreprise. Ce n'est pas la première fois que la fréquentation de nos restaurants baisse brutalement à la suite d'une campagne de presse, et notre expérience des crises passées devrait nous permettre d'évaluer rapidement, dès la rentrée de janvier, la reprise progressive du chiffre d'affaires. Dans l'immédiat, nous pouvons cependant affirmer que Buffalo Grill a toute la solidité financière nécessaire pour absorber le manque à gagner lié à la baisse de fréquentation de notre enseigne. En effet, notre situation financière fait ressortir à ce jour, non seulement des excédents de trésorerie significatifs, mais aussi des concours bancaires qui nous assurent la continuité de l'activité. Le refinancement de l'ensemble de nos lignes de crédit à long terme, finançant notre parc immobilier, était déjà bouclé en cette fin d'année. D'autre part, en ce qui concerne nos lignes bancaires à court terme, les principaux banquiers du groupe ont affirmé leur soutien dès la semaine dernière en renouvelant leurs lignes de découvert. Ces banques, qui nous suivent depuis la création du groupe, ont déjà essuyé avec nous plusieurs crises, et sont, comme nous, confiantes sur l'issue des nouvelles épreuves que nous traversons actuellement", déclarait François Picart.
Depuis presque une semaine, Philippe Maillefait, vice-président du conseil de surveillance, assure l'intérim de Christian Picart, tandis que Erich Harasymczuk, le directeur d'exploitation de Buffalo Grill, occupe les fonctions du p.-d.g. de Districoupe. Quant au principal accusateur, Noël Trocellier, un ancien employé, il pourrait faire l'objet d'une expertise médicale à la demande des avocats de la défense.
L. Anastassion

* Lire aussi encadré dans les fils de la semaine

Article précédent - Article suivant


Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts

Rechercher un article : Cliquez ici

L'Hôtellerie Restauration n° 2802 Hebdo 02 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration