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FORMATION

Conférence d'automne de l'Amforht

"LA VOCATION PLUTOT QUE LE NIVEAU"

Après 6 ans passés à la tête de l'Amforht, Serge Perrot a passé la main à Jean-Michel Hoerner qui occupait le poste de vice-président.

Elu le 30 novembre dernier, le nouveau président de l'Amforht (Association mondiale pour la formation hôtelière et touristique), Jean-Michel Hoerner, annonce le programme : continuité de l'action engagée par son prédécesseur Serge Perrot (lire encadré ci-dessus), dont il faisait partie de l'équipe et conservation des métiers de vocation afin de stabiliser les gens sur leur emploi. "Le recrutement au niveau de l'encadrement s'effectue en priorité sur la base du niveau intellectuel, ce qui est dommageable car 85 % des gens qui entrent dans notre profession du tourisme et de l'hôtellerie la quittent", explique-t-il. Agé de 56 ans, le doyen de la faculté Sport-tourisme-hôtellerie internationale de l'université de Perpignan veut élever les niveaux de formation des cadres au sein des filières d'enseignement tourisme et hôtellerie afin de concurrencer les écoles supérieures de commerce, pourvoyeuses de ce type de profils. "Pour recruter des élèves motivés par notre secteur d'activité, il devient nécessaire de proposer des formations basées davantage sur la vocation que sur le niveau. Ou alors, les gens n'iront plus vers nos métiers", poursuit-il. Ce qui ne signifie pas revenir sur la tendance d'allongement des études, mais de réfléchir à une formation touristique en tant que discipline universitaire, l'un des trois axes d'action de l'Amforht.

Ouverture internationale
Durant le mandat de Serge Perrot, deux autres priorités ont dominé : la préparation des élèves et des étudiants à la mobilité inhérente au tourisme et l'ouverture de l'enseignement aux méthodes et aux technologies nouvelles. Elu en 1996 président de l'Amforht, Serge Perrot a d'abord travaillé à son ouverture internationale. Objectif : dynamiser les formations hôtelières en mettant en place jumelages, partenariats entre écoles et universités, et entre les pays. Des échanges facilités par l'utilisation et la promotion du e-learning, et du télé enseignement. "Nous avons soulevé le problème de la désaffection des jeunes pour les métiers du tourisme, cherché à corriger l'image négative de la profession auprès des jeunes, et mis en exergue les nouveaux créneaux porteurs d'emploi et de carrière", résume Serge Perrot. Aujourd'hui, l'association travaille dans trois langues officielles de l'OMT et regroupe 200 écoles, instituts, universités (dont 70 % d'établissements publics) sur les 5 continents.
L. Anastassion

Serge Perrot passe la main


Serge Perrot entouré de Mustafa Tasar (à gauche), ministre du Tourisme de Turquie qui a invité l'Amforht à tenir son prochain forum à Antalya, et d'Ammet Aktas, directeur de l'Institut supérieur de tourisme et d'hôtellerie de l'université Akdeziz.

Elu en 1996, Serge Perrot a travaillé à l'ouverture internationale de l'Amforht, la dotant de nouveaux statuts, soutenu par de nombreuses écoles et de nombreux professionnels. L'ancien directeur de l'école hôtelière de Paris (1969-1976), rue Médéric, est ensuite devenu inspecteur d'académie chargé d'une mission d'inspection pédagogique régionale (1976-1987), puis consultant auprès de l'OMT (Organisation mondiale du tourisme), du BIT (Bureau international du travail) et de plusieurs ministères français. Sans parler de ses engagements professionnels de terrain auprès, par exemple, d'Accor, de Center Parcs, de Disneyland Paris et de nombreuses missions avec Score Consultants, l'Union européenne et l'OMT pour l'élaboration des plans directeurs du tourisme au Gabon et en Indonésie.
Au cours du dîner de gala de l'Amforht, Michel Prospéri, proviseur du lycée hôtelier de Nice et fondateur de l'Aflyht, Gérard Guilibato, ex-directeur de l'Essec et responsable des 3e cycles à l'Essec, Alain-Philippe Feutré, de l'Ihra, et Jean-Marie Paul, p.-d.g. de Score International, ont souligné l'action menée par Serge Perrot au sein de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur, ainsi que la dimension internationale et professionnelle atteinte par l'Amforht au cours de ces dernières années.

 

Les métiers des parcs à thème au programme

Les parcs d'attractions constituent en matière d'hôtellerie et de tourisme un vivier d'emplois encore peu connu des écoles. Un thème mis en avant par l'Amforht.

Les parcs à thème et de loisirs constituent le secteur économique ayant le taux de croissance le plus fort au monde, + 4,2 % de 2002 à 2003, selon le Brésilien Alain Baldacci, président de l'IAAPA (Association internationale des parcs d'attractions). De 2001 à 2006, il passera de
18,4 billions de dollars à 22,6 billions de dollars.
"Les parcs génèrent 5 à 6 fois plus d'emplois que l'industrie. Et pour un emploi direct, ce sont 7 emplois indirects qui sont générés", a-t-il précisé lors de la conférence de l'Amforht, au centre de convention de l'hôtel Newport Bay Club du parc Disneyland Resort Paris. Il existe dans le monde 5 000 parcs importants qui ont déjà créé 2 millions d'emplois permanents. Mais comme le soulignait Serge Perrot lors de la présentation du débat, "on ne mesure pas encore toute l'importance, les opportunités de stage, d'emploi et de carrière offertes par ce secteur touristique". Pourtant, les investissements sont colossaux et les clients au rendez-vous. En 2002, 22 rollers costers ont été construits dans 16 parcs d'attractions dans le monde en 2002. Durant ces dernières années, la fréquentation a crû de 68 % dans ces parcs, alors que leur nombre augmentait de 32 %.
Au niveau européen, on compte 0,27 visite par habitant. Et, on recense une soixantaine de projets au niveau mondial de parcs à thème.  

Formation inadéquate
Qualifié de "tourisme de l'imaginaire" par Dominique Coquet, directeur du développement à Disneyland Paris, ce tourisme ne fait rêver ni les écoles ni les employés potentiels. "Un manque cruel d'offres de formations spécifiques aux parcs de loisirs se fait sentir, constatait Alain Baldacci, et pourtant, ce sont des métiers où le contact et le professionnalisme sont déterminants." Avec ses 500 métiers, 45 000 emplois directs et indirects dont 13 000 employés sur site, Disneyland Paris est un petit monde en lui-même.
"L'activité des parcs à thème a une double facette : d'un côté, les métiers traditionnels tels que la restauration ou la vente en boutique, de l'autre, un profil de polyvalence, plus qu'un métier.
En France, la majorité des entreprises de tourisme sont de type familial que les exploitants ont créé ou dont ils ont hérité"
, explique Sylvie Faujanet, présidente du Snelac (Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels) et secrétaire générale du Groupe Grevin et Cie. Elle poursuit : "Des formations au poste d'agent de loisirs ont été créées avec l'Afpa, et nous sommes en train de poursuivre la filière. Il n'y a rien au niveau des DESS." Destinés à donner une vision globale de l'univers des parcs, ces troisièmes cycles formeraient des gestionnaires de sites de loisirs avec leur spécificité en matière d'investissement, de création, de marketing et de ressources humaines. De quoi réduire l'inadéquation entre les offres d'emploi et les profils des candidats sur le marché du travail. "Il ne faut pas oublier que tous les métiers des parcs bénéficient des 35 heures et s'exercent sans coupure, ce qui est un atout", précise Sylvie Faujanet.
L. A.zz76v zzz18p

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L'Hôtellerie Restauration n° 2801 Hebdo 26 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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