Le temps perturbé brouille les comptes... Si, en règle générale, les résultats de la saison 2002 en Aquitaine semblent légèrement inférieurs à ceux de l'an dernier, des évolutions se dessinent.
Et s'il n'y avait plus de saison ? Ni d'été,
de vrais, avec ses températures excessives - Biarritz a enregistré en juillet son plus
faible taux d'ensoleillement depuis 1958 avec 159 heures contre 224 habituellement -, ni
de saison touristique avec un juillet-août qui concentre les trois quarts du chiffre
d'affaires de l'année. Pour la première hypothèse, pas de doute, 10 jours de vrai beau
temps en août et guère plus en juillet, l'Aquitaine fait grise mine. Au niveau de la
saison touristique, Jean-Jacques Tastet, directeur du CDT Gironde, ose avancer une
théorie : "En nous basant sur les analyses de clientèle d'Ipsos, on se rend
compte que la Gironde évolue vers une destination de court séjour, y compris l'été où
l'on observe une sorte d'itinérance des visiteurs." Et de préciser : "L'été
a été marqué par du passage qui a généré des nuitées, et globalement, les
résultats se révèlent légèrement en deçà de ceux de l'an dernier, mais en termes de
chiffre d'affaires, il est au moins égal, sinon plus. Et la saison n'est pas finie.
Depuis plusieurs années, on cartonne en septembre et octobre s'il fait beau."
Point de catastrophisme donc, les professionnels, par la voix de l'Umih 33, jugent cette
saison "en demi-teinte, avec un mois de juillet morose et un mois d'août pas si
mal". Du côté d'Arcachon, les chiffres de l'hôtellerie sont révélateurs : en
juillet, 68,9 % de taux de remplissage contre 64,5 % en 2001, et en août, 98,9 % contre
98,4 % ! Toutefois, ces chiffres cachent de grandes disparités : "Les écarts
entre les hôtels d'une même catégorie peuvent varier de 35 à 70 %", insiste
Sandra Evain, adjointe du directeur à l'OT.
Le mauvais temps aurait-il favorisé le tourisme urbain et le tourisme d'intérieur ? Tous
les indicateurs l'affirment. A Saint-Emilion, Patricia Le Tertre, directrice de l'OT
remarque : "Cette année, le grand rush a eu lieu début juillet contre le 14
juillet habituellement. En revanche, dès le 15 août, la chute a été vertigineuse. A
noter aussi des évolutions du côté de la clientèle étrangère. La percée des
Hollandais qui achètent peu et font du camping, l'émergence des pays de l'Est, une
augmentation des Allemands et une baisse des Anglais. Les Italiens sont de plus en plus
nombreux, leur pouvoir d'achat est important, mais ils n'achètent pas de vin."
La principale bénéficiaire du mauvais temps reste la capitale aquitaine. Quand il pleut,
Bordeaux a la cote, et le littoral se vide... "Sur les mois de juillet et d'août,
la fréquentation de l'office de tourisme a augmenté de 7,55 %, révèle Jean- Daniel
Terrassin le directeur de l'institution bordelaise. Les échos recueillis auprès des
hôteliers ne sont pas mauvais, et les réservations en septembre et octobre sont bonnes."
Pour les Pyrénées-Atlantiques, le directeur de la communication du CDT Béarn-Pays
Basque, Henri Lauqué, se montre très prudent : "Les résultats sont souvent
contradictoires, révélant sur une même zone et à activité égale des disparités
énormes." Un flou qu'éclaire Edmond Lamaysouette, président de l'Umih Pays
Basque. "Pour certains, juillet s'est avéré identique que l'an passé pour
d'autres, inférieur de 30 %. En règle générale, août fut identique à l'an dernier
avec une différence, toutefois, dès le 25, où les départs ont été massifs."
En attendant l'été de la Saint-Martin
En Dordogne, Jean-Luc Bousquet, président de l'Umih 24, insiste sur la chute
vertigineuse de la fréquentation à partir du 24 août. "Jusque-là, on a fait le
plein après un mois de juillet où les résultats sont dans l'ensemble mauvais : entre
moins 15 % et moins 20 % dans la restauration, et entre moins 10 % et moins 20 % en
hôtellerie. En outre, les Français, majoritaires, ont moins consommé, faisant l'impasse
sur le superflu. Heureusement, nous avons les étrangers avec, notamment, un afflux d'
Anglais dans le Bergeracois depuis l'arrivée de la low cost Buzz." Mais dans le
département, l'été représente un tiers des nuitées annuelles. Ici, le tourisme se
pratique toute l'année. Après un bilan en demi-teinte, on attend dans le Sud-Ouest
l'été indien ; l'été de la Saint-Martin qui se prolonge jusqu'à la Toussaint et qui,
avec des températures de l'ordre de 30 degrés jusqu'à la fin octobre, permet souvent
d'affirmer que, tout compte fait, le compte est bon.
B. Ducasse zzz70 zzz36v
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L'Hôtellerie n° 2786 Hebdo 12 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE