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CONJONCTURE

Chaînes hôtelières - L'ACTIVITÉ DES CHAINES HOTELIERES INTÉGRÉES EN FRANCE A SUBI UN RALENTISSEMENT. POURTANT, TAUX D'OCCUPATION ET REVPAR RESTENT SATISFAISANTS. 2002 S'ANNONCE COMME UNE ANNÉE CHARNIERE.

UNE ACTIVITÉ RAMOLLIE EN 2001

L'hôtellerie 3 étoiles a fortement amélioré son Revpar.

Avec l'année qui vient de se terminer, les chaînes hôtelières intégrées constatent que leur volume d'affaires en France n'a évolué, à périmètre comparable, que d'environ 1 % par rapport à 2000, soit un total de 4,865 milliards d'euros (étude annuelle de Coach Omnium pour La Revue). Pour autant, la situation est loin d'être dramatique. Les patrons d'enseignes et les observateurs s'accordent volontiers à dire que 2000 a été une année exceptionnelle, et 2001 retrouve peu ou prou le même niveau de remplissage qu'en 1999, qui était déjà excellent. Les taux d'occupation restent plutôt bons, dépassant les 70 % toutes catégories confondues et flirtant avec les 77 % pour les réseaux superéconomiques. Les chaînes ont ainsi loué plus de 55,9 millions de chambres en 2001. Elles détiennent à présent près de 65 % de parts de marché sur l'ensemble de l'hôtellerie française classée, alors qu'elles ne représentent que 15 % du nombre d'hôtels et 37 % du nombre de chambres. Si les scores de fréquentation sont en recul, surtout pour l'hôtellerie haut de gamme, c'est une relative forte augmentation des prix moyens chambre qui a sauvé la situation. Ces derniers ont crû en moyenne de 3,3 % avec les plus fortes élévations localisées à 4,8 % sur l'hôtellerie 0 et 1 étoile et à 4,9 % pour les 3 étoiles. L'activité hébergement des chaînes a donc pu, dans l'ensemble, bien se tenir avec un RevPar en progression de 1,9 %. On ne peut pas en dire autant de leur restauration qui a fortement pris du plomb dans l'aile. Il en va toujours ainsi lorsque la conjoncture se retourne, sachant que la tendance ne va pas non plus pour le mieux pour l'ensemble de la restauration en France. C'est - 3,2 % de volume d'affaires restauration que les chaînes ont à déplorer pour l'année 2000, avec un ticket moyen en quasi stagnation, et - 3,6 % de couverts servis.  

Les chaînes superéconomiques continuent à obtenir de très forts tazux d'occupation.

Une année d'assoupissement conjoncturel
L'année 2001 a été marquée par une succession d'événements brutaux ou larvés qui ont eu des répercussions sur le tourisme en général et sur l'hôtellerie en particulier. On pense bien sûr à la tragédie du 11 septembre et à la phase d'incertitude qui a suivi sur le dernier quadrimestre. Pour autant, cela n'a concerné essentiellement que le haut de gamme et certains sites liés au trafic du tourisme international. Peu de réseaux économiques ont réellement été affectés par le phénomène. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. L'hôtellerie a été l'objet d'une baisse de la demande, lente mais sûre, amorcée dès le second trimestre de l'année 2001. La suite du drame de New York n'a fait qu'accélérer le mouvement, notamment dans le haut de gamme. Un essoufflement de l'économie américaine, puis européenne, en est une des causes premières, alors que les chaînes hôtelières travaillent pour l'essentiel avec le tourisme d'affaires. L'application des 35 heures a eu immanquablement un effet négatif sur le nombre de nuitées hôtelières et provoque déjà des embouteillages dans les hôtels durant les milieux de semaine au détriment des autres jours. On ne constate pas au global de reports significatifs de ces nuitées perdues sur les week-ends et sur le tourisme de loisirs dans la plupart des hôtels de chaînes. C'est ainsi que les prévisions d'activité des chaînes établies par Coach Omnium au début de l'année 2001 au moyen de ses modèles économétriques et publiées dans L'Hôtellerie se sont révélées exactes, en dehors des effets imprévisibles de septembre, prévoyant un RevPar inférieur à 2 %.

Activité prévue en faible hausse en 2002
Mais il n'y a pas que des mauvaises nouvelles. Le ralentissement du nombre de créations d'hôtels nouveaux en France et la réduction du parc d'hôtels classés sont des facteurs favorables ayant pu garantir le maintien des taux d'occupation ici et là. Les conséquences du 11 septembre ont également poussé les Européens à rester chez eux. Du coup, l'OMT annonce une baisse du tourisme mondial de 1,3 %, tandis que l'Europe aurait progressé de 0,7 % en nombre de touristes, et la France de 2 %. En ce qui concerne 2002, la situation devrait se trouver proche de celle de 2001. D'une part, les années d'élections importantes sont toujours des périodes d'attentisme économique où l'hôtellerie voit une réduction de la demande. D'autre part, la généralisation des RTT dans les entreprises françaises devrait avoir des répercussions néfastes accentuées en termes de demande hôtelière. Sur le marché des séminaires et des conventions, où les chaînes sont aux premières loges, les prévisions portent sur une stagnation du volume des dépenses des entreprises. Les prix de l'hôtellerie, qui avaient été fortement augmentés en 2001, ne pourront plus faire un bond aussi important en 2002. Le RevPar des chaînes devrait donc voir une hausse symbolique pour cette année de près de 1 à 3 % selon les catégories.
M. Watkins zzz20h

Activité hébergement des chaînes intégrées en France au cumul à fin décembre 2001
Statistiques officielles des chaînes intégrées - périmètre comparable

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L'Hôtellerie n° 2769 L'Hôtellerie Économie 16 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE