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COURRIER DES LECTEURS

Rubrique animée par Pascale Carbillet et Tiphaine Beausseron. Exclusivement réservée aux établissements abonnés.
E-mail : pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr

> Ça mieux en le disant

Réflexions sur les motivations et le recrutement des jeunes

Les difficultés de recrutement dans l'hôtellerie posent un problème sur lequel les professionnels se doivent de réfléchir. Cette crise doit conduire à un assainissement salutaire pour la profession et contribuer à modifier sensiblement son image de marque auprès des jeunes.
L'histoire, hélas trop médiatisée (heureusement exceptionnelle), d'un maître d'apprentissage auteur d'actes de barbarie vis-à-vis de son apprentie cuisinière ne peut que révolter les professionnels et anciens élèves de l'enseignement hôtelier de plus en plus qualifiés et majoritaires dans nos professions.
La désaffection constatée pour l'hôtellerie est générale. Elle frappe tous les pays, y compris ceux qui ont tout misé sur l'apprentissage. Formation et profession sont également responsables. La cause dominante provient de l'écart qui s'est creusé entre les nouvelles attentes des jeunes et la réalité de l'entreprise.
Lors de la présentation des dossiers d'orientation, il conviendrait de s'intéresser aux élèves qui souhaitent rejoindre les métiers de l'hôtellerie et du commerce en général en insistant sur l'aspect relationnel, la communication et l'ouverture à l'international.
Seuls des entretiens de motivation à tous les niveaux de qualification peuvent réduire sensiblement les échecs. Car c'est trop souvent au niveau psychologique et au niveau de l'image que le jeune prend sa décision de refuser de rejoindre une école ou de quitter un stage ou un emploi.
Au lycée, l'épreuve, si elle n'a pas encore été surmontée par l'élève, se complique par la proximité des choix qui vont engager sa vie professionnelle. Si l'on admet que le choix d'orientation du jeune doit être respecté, sa motivation doit lui permettre de réussir.
Une nouvelle génération de patrons, directeurs, tuteurs doit prendre en compte les aspirations des personnels ou des apprentis. Ceci est valable autant pour les emplois de base que pour les postes d'encadrement et de management.
Cette nouvelle génération, majoritairement issue de l'enseignement hôtelier, risque - n'en doutons pas, surtout lorsqu'elle vient d'autres horizons - de faire régner dans le personnel un climat âpre, tendu, pouvant manquer d'humanité.

Si nos écoles hôtelières ne s'adaptent pas à cette nouvelle évolution irrévocable, d'autres écoles répondront à ces nouveaux besoins.
Toute cette évolution ne doit pas effrayer les jeunes qui ont conservé une image stable et humaine des métiers de l'hôtellerie-restauration, car elle offrira des opportunités plus grandes que jamais grâce à leur motivation initiale, pourvu qu'ils s'adaptent à l'offre d'un nouvel environnement technologique, économique et social.
Je souhaite que tous les chefs d'établissement, proviseurs, directeurs d'école et enseignants en hôtellerie jugent nécessaire une étroite collaboration avec les associations d'anciens élèves. En effet, ceux-ci sont sur le terrain et souvent près de l'évolution inéluctable du métier. Ils peuvent donc apporter leurs compétences et leur aide. Dans ce but, il faut qu'ils soient reconnus et consultés comme dans certains métiers techniques et dans la plupart des grandes écoles.

Pierre Berthet
Président de l'Unatech (Union européenne pour la promotion des formations techniques dans les métiers de l'hôtellerie) et de Promatel (Association des anciens élèves de l'école hôtelière Jean-Drouant à Paris) zzz68v

La conduite à tenir face à un envoi forcé

Enveloppe.JPG (1290 octets)Nous avons reçu en début de semaine un colis qui nous a été remis par livreur. Nous avons réceptionné le paquet et apposé notre cachet commercial sur la feuille de route du transporteur. A l'intérieur du colis, il y avait un annuaire emballé sous film plastique (que nous n'avons pas déballé), ainsi qu'un bordereau d'envoi mentionnant en plus petit un numéro de facture. Nous n'avons passé aucune commande. De plus, le nom du supposé acheteur est mal orthographié. Suite à vos conseils, nous n'avons rien fait, mais maintenant, cette société nous harcèle en invoquant une prétendue commande téléphonique. Pourriez-vous nous donner les textes de référence pour leur répondre ? Merci par avance. (D.H. d'Auxerre)

Le fait d'envoyer des objets ou des produits à des personnes qui n'en ont pas fait la demande, en spéculant sur leur négligence ou leur indifférence pour leur imposer un achat qu'elles n'avaient pas désiré, constitue un envoi forcé. Cette pratique de l'envoi forcé est interdite.
En effet, l'article R.635-2 du Code pénal prévoit que "le fait d'adresser à une personne, sans demande préalable de celle-ci, un objet quelconque accompagné d'une correspondance indiquant que cet objet peut être accepté contre versement d'un prix fixé ou renvoyé à son expéditeur, même si ce renvoi peut être fait sans frais par le destinataire, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe". Les contraventions de la 5e classe sont passibles d'une amende de 150 e. S'agissant d'une contravention, il y a autant d'amendes que d'infractions commises. Donc, ils sont passibles d'autant d'amendes que d'envois forcés qu'ils ont effectués. En outre, comme il s'agit d'une société, il faut savoir que le montant des amendes est multiplié par 5, ce qui donne 7 500 e par envoi forcé. Nous vous rappelons que pour qu'il y ait un envoi forcé punissable, il faut que les trois conditions suivantes soient réunies : l'envoi d'un objet quelconque accompagné d'une correspondance et sans demande du destinataire.

Envoi d'un objet quelconque
Cette interdiction s'applique quelle que soit la qualité de l'expéditeur. Il peut s'agir d'un établissement commercial ou même d'un organisme sans but lucratif, comme une association par exemple.
De même, pour le destinataire, le texte vise aussi bien un particulier qu'un commerçant, voire une société commerciale.
Peu importe le mode d'envoi : par voie postale ou par dépôt à domicile, ou comme dans votre cas, par transporteur. Il suffit qu'il s'agisse d'un objet quelconque. La généralité du terme employé dans l'article R.635-2 du Code pénal permet de sanctionner l'envoi de tout objet quelconque quel qu'il soit. Même si, le plus souvent, il s'agit de marchandises.

Correspondance accompagnant l'envoi
Il faut une correspondance accompagnant l'envoi. En effet, l'envoi n'est condamnable que s'il est accompagné d'une correspondance indiquant que l'objet doit être payé ou renvoyé. L'envoi est illicite en l'absence de toute demande de la part de l'acheteur.

Absence de demande du destinataire
Par exemple, l'envoi d'un livre sans aucune manifestation de volonté du destinataire suivi de la demande de paiement du prix.
Mais attention ! L'envoi peut être parfaitement licite s'il est la conséquence d'une demande express de l'acheteur.
Par exemple, il y a demande express si le destinataire a renvoyé un papillon découpé dans la presse complété par ses noms et adresse, ou d'une carte-réponse qu'il a reçue à l'occasion d'une offre publicitaire, et si la rédaction de la carte-réponse ne laisse aucun doute sur son désir de commander l'objet. Dans ces cas, il s'agit d'une vente par correspondance sur commande préalable de l'acheteur.
Dans votre cas, la société invoque une prétendue commande téléphonique. C'est à elle de prouver qu'il y a bien eu commande de votre part. Et pour cela, elle doit pouvoir produire un écrit.  

Que faire face à un tel envoi ?
Garder le paquet, ne surtout pas renvoyer d'argent ni payer pour le renvoyer. En effet, dans une réponse ministérielle (Rép. Fosset : Sénat 2 avril 1979, p. 507), il a été précisé que "le destinataire n'est pas obligé de renvoyer la marchandise même si le port de retour est payé à l'avance par l'expéditeur. Il doit simplement la tenir à disposition de l'expéditeur".
En outre, pour mettre fin à de telles pratiques, n'hésitez pas à contacter les services de la répression des fraudes de votre région. zzz66h

Guide juridique et fiscal du tourisme rural

Enveloppe.JPG (1290 octets)Je souhaite développer une activité touristique à la campagne. Pour l'instant, mon projet n'est pas encore très bien défini (chambre d'hôte, location de meublés ou reprise d'un hôtel...). Afin de mûrir mon projet, je recherche des informations sur la réglementation à respecter avant de m'implanter. Pouvez-vous m'aider ? (M.R. de Lyon)

Pour faire le point sur les spécificités réglementaires des activités d'accueil touristique en milieu rural, vous pouvez vous procurer l'ouvrage de Francis Varennes intitulé Guide juridique et fiscal du tourisme rural, disponible aux éditions Ipso Facto. Ce livre présente les conditions à respecter pour la création et l'exercice des activités d'hébergement, de restauration, de loisirs et de vente de produits fermiers.
Il explique également les particularités économiques et fiscales de ces activités. Sans oublier les aspects juridiques qui concernent notamment la qualification juridique des activités, le droit de l'urbanisme applicable, la réglementation sanitaire et les réglementations spécifiques aux différentes activités, que ce soit une activité de gîte rural, de chambre d'hôte, de location de meublés, ou de camping...
Vous pouvez contacter les éditions Ipso Facto aux coordonnées suivantes :

Editions Ipso Facto
5, rue de la Liberté
78280 Guyancourt
Tél./fax : 01 30 96 05 67
E-mail : editions.ipsofacto@wanadoo.fr zzz82

Comment décompter 1 jour férié tombant pendant les congés payés ?

Enveloppe.JPG (1290 octets)Comment dois-je décompter les jours de congés payés quand ils comprennent 1 jour férié normalement chômé ? Par exemple, dans mon cas, parmi les 3 jours fériés en plus du 1er mai que j'accorde à mes salariés, il y a le 1er janvier. Cette année, l'un d'eux a pris 6 jours de congés payés, du 30 décembre 2001 au 5 janvier 2002 inclus. Combien de jours de congés payés dois-je compter, sachant que les repos hebdomadaires sont fixés le vendredi et le samedi ? (D.A. de Paris)

Les 3 jours fériés que vous accordez à vos salariés en plus du 1er mai sont des jours fériés chômés, c'est-à-dire qu'ils sont non travaillés et payés. Ces jours fériés chômés s'ajoutent aux 30 jours ouvrables de congés payés dont tous les salariés des CHR bénéficient chaque année.
Un jour férié coïncidant avec le jour de repos hebdomadaire n'a aucune incidence sur le décompte des congés. Par contre, lorsqu'un jour férié chômé coïncide avec un jour ouvrable inclus dans une période de congés payés, l'employeur a le choix : il peut prolonger de 1 jour la période de congés payés ou compter 1 jour de congés payés en moins.
Dans votre cas, l'un de vos salariés a pris une semaine de congés payés comprenant le 1er janvier 2002. Ce jour férié fait partie des 3 jours fériés chômés attribués à votre salarié en plus du 1er mai. Cette année, le 1er janvier tombait un mardi. Le mardi est un jour ouvrable qui ne coïncide pas avec le jour de repos hebdomadaire de votre salarié. Vous aviez donc le choix : prolonger de 1 jour la période de congés payés ou compter 1 jour de congés payés en moins. Vous n'avez pas prolongé de 1 jour sa période de congés payés. Vous devez donc compter 1 jour de congés payés en moins. Autrement dit, sur 6 jours de congé, vous devez en décompter seulement 5 au titre des congés payés et 1 au titre d'un jour férié chômé. Votre salarié pourra prendre le jour de congés payés non décompté à un autre moment. zzz60o

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L'Hôtellerie n° 2758 Hebdo 28 Février 2002 Copyright ©

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