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Réponse de Jacques Jond à Elisabeth Guigou

"Non au droit commun"

Suite à l'annonce par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité de sa décision d'étendre l'accord sur la réduction du temps de travail du 15 juin 2001, Elisabeth Guigou a demandé aux syndicats de la profession de rendre un avis sur les projets de décrets mettant en place la réduction du temps de travail dans les CHR pour l'année 2002. Le président de la Fagiht nous a communiqué sa position.

Votre courrier daté du 14 décembre 2001 ne nous est parvenu que le 21 décembre, accompagné du rapport de Monsieur Jean-Marc Boulanger.
D'où l'impossibilité de vous adresser l'avis de la Fagiht sur le projet de décret 'durée du travail' pour le 18 décembre... Comme nous l'avons indiqué à Monsieur Boulanger lorsque nous l'avons accueilli à notre siège annexe parisien le 12 novembre dernier, l'avenant à la convention collective de l'industrie hôtelière, présenté comme "un accord de branche conclu dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants" dans votre rapport au Premier ministre est inacceptable et inapplicable concrètement :
* Inacceptable parce qu'imaginé et proposé par deux syndicats patronaux très insuffisamment représentatifs de l'éventail des types d'entreprises de l'industrie hôtelière en France : ainsi, et entre autres, le SFH et le SNRLH ignorent tout, et ne représentent rien dans le domaine de l'hôtellerie saisonnière (sports d'hiver, balnéaire, thermale, climatique).
* Inacceptable car conduisant en 9 ans une profession de services à réduire de 10 heures ses horaires hebdomadaires : 2 heures négociées + 4 heures imposées par les lois Aubry + 4 heures d'équivalence supprimées par semaine ! Soit plus de 22 % de réduction d'horaire ! Alors que la norme imposée est de 4 heures pour l'ensemble des activités (soit environ 10 % de réduction d'horaire), dont celles qui peuvent robotiser et qui ne se privent pas de délocaliser !
* Inacceptable pour l'immense majorité des entreprises petites et moyennes qui ne connaissent pas en quasi permanence, comme à Paris et dans les plus grandes métropoles, une demande de clientèle supérieure à l'offre.
Oui, Madame la ministre, les raisons d'exister de 4 heures d'équivalence rémunérées dans l'industrie hôtelière sont aussi valables et justifiables aujourd'hui qu'hier dans la majorité des entreprises.
Les emplois de nos professions de main-d'œuvre aux aléas multiples et pluriquotidiens "comportent des périodes d'inaction" qui justifient les heures d'équivalence rémunérées.
Simultanément, nos activités atypiques à plus d'un titre (et qui le resteront à moins de voir disparaître l'hôtellerie traditionnelle en dehors du luxe) comportent des avantages pour le personnel qui non seulement ne sont pas archaïques, mais sont appréciés par les employés motivés par leurs métiers : il s'agit du Smic particulier à l'industrie hôtelière.
Aussi, et comme nous l'avons indiqué à Monsieur Boulanger, nous nous battrons pour que cette profession ne commette pas l'erreur d'aller tôt ou tard vers le régime commun inadapté à ses spécificités. Sinon, la mise en place effective des 35 heures (au lieu de 43 heures hebdomadaires aujourd'hui, après une première réduction de 2 heures) sera, dans les faits, un leurre. Car seuls peuvent être appliqués, dans la réalité, des conventions collectives et des avenants correspondant au "plus petit dénominateur commun" aux entreprises.
Voici, Madame la ministre, notre avis sur le processus engagé en matière de réduction du temps de travail dans l'industrie hôtelière, dont le décret projeté dans l'immédiat ne veut être qu'une première étape. zzz74v

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L'Hôtellerie n° 2750 Hebdo 3 Janvier 2002

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