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Aéroport Marseille-Provence

Mobilisation tous azimuts contre la crise

La plate-forme provençale vit des heures noires. Alors que son trafic annuel va reculer de 7,5 %, les opposants à l'allongement de la deuxième piste n'entendent pas se laisser faire. Pourtant, les responsables veulent croire à l'avenir.

Atmosphère glaciale pour cette conférence de presse donnée dans un hall gelé et gris. On était, cette fois loin de l'optimisme habituel. 2001 restera une très mauvaise année pour un aéroport qui était, l'an passé, troisième de France derrière Nice et Paris, et qui caracolait sur des chiffres d'accroissement royaux. Le premier choc, imprévu, a commencé le 10 juin avec la disparition d'AOM-Air Liberté (près de 690 000 passagers) et de ses 14 vols aller-retour sur la ligne Marseille-Orly. Le deuxième choc, programmé de longue date, a eu lieu le 11 juin avec l'entrée en gare du TGV Méditerranée. Cette concurrence du rail, qui met la cité phocéenne à 3 heures de la capitale, avait été anticipée par la direction de l'aéroport. La stratégie adoptée était double, diversification d'un trafic où le poids de Paris est considérable (47 %), et enfin, lancement du 'Rendez-vous Méditerranée' destiné à créer un aéroport de correspondance vers les destinations Sud. Cette anticipation conjuguée par ailleurs à une augmentation globale du transport, tout mode confondu, a amorti le choc du TGV. Du 11 juin au 10 septembre, le trafic Marseille-Orly a chuté de 24,9 % alors que les prévisions étaient de l'ordre de 40 %. Le troisième coup a été porté par les attentats du 11 septembre.
La ligne Marseille-Orly a vu son trafic chuter de 36 % du 11 septembre au 15 novembre, soit - 30,6 % depuis le 11 juin. Pour les responsables de l'aéroport, l'explication est simple : "Impact psychologique et compression du budget transport des entreprises." Enfin, la disparition de Swissair, les difficultés de Sabena et le climat de récession économique ont pesé sur les chiffres. Au total, le trafic annuel devrait baisser de 7,5 % pour redescendre au-dessous de 6 millions de passagers, atteint fin 1999.

La stratégie de reconquête
Malgré la morosité, Richard Korsia, Pierre Régis (directeur général) et Philippe Wilmart (directeur commercial) ne baissent pas les bras. S'ils annoncent un gel de certains investissements, ils veulent, avec leur partenaire Air France, "restaurer la confiance".
Cela passe par le renforcement des mesures de sécurité et de sûreté (10 MF de budget), l'augmentation de la ponctualité (90,3 % en octobre). Cela passe aussi par le lancement d'une campagne de communication grand public, abonnés et agences de voyages, confiée à l'agence Entre Nous qui démontre les avantages de l'avion sur le train et les services apportés par la plate-forme.
Ce n'est pas tout, l'aéroport mise sur l'offre promotionnelle Air France. Jusqu'au 31 mars, la compagnie propose un billet aller-retour à 649,40 F (99 euros) sur l'axe Marseille-Paris, soit un tarif très proche de celui du TGV Cette offre loisirs est une vraie nouveauté puisqu'elle n'est soumise à aucune condition. Il suffit de partir le samedi matin et de revenir un dimanche. Ce tarif pourrait être une bouffée d'oxygène pour le développement touristique d'une région qui devient une destination privilégiée en période de tension internationale. Mieux, le système de navette gratuite vers les stations de ski des Alpes du Sud peut aussi doper les flux. L'autre axe de développement passe par la diversification de l'offre aérienne et un rééquilibrage vers l'international (40 % contre 30 % d'ici 2004).
De ce point de vue, Philippe Wilmart, directeur marketing, pointe l'arrivée probable d'une ou de deux compagnies aériennes 'low coast' du type Buzz, déja implantée. Il mise aussi sur la création de nouvelles lignes aériennes rendant l'accès à la Provence et à l'Europe plus facile : Rome, Amsterdam, Zurich... Enfin, il table aussi sur le développement du trafic avec l'Algérie.
Au final, si le déploiement de l'aéroport a pris un certain retard, l'avenir n'est peut-être pas aussi sombre qu'il y paraît. A une seule exception près : la colère des communes riveraines face au projet d'extension de la deuxième piste. Ce projet, à 10 ans, vient de faire l'objet d'un référendum auquel ont participé 25 % des intéressés. Le résultat est sans appel : le non l'a emporté à 91,2 %. De ce point de vue, la bataille qui va se livrer sera rude et elle risque d'écorner l'image de l'aérien.
D. Fonsèque-Nathan zzz70

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