Actualités

ACTUALITÉ

A la suite de l'action de Roland Bernard

GÉRARD PÉLISSON INVITE LES INDÉPENDANTS AU PARTENARIAT TRAIN + HOTEL

Le combat mené depuis plusieurs mois par Roland Bernard, président de l'Umih du Rhône contre le monopole d'Accor sur le partenariat exclusif avec la SNCF, est sur le point d'aboutir à un happy end. C'est Gérard Pélisson en personne, président du conseil de surveillance du groupe, qui a pris le dossier en main, et s'engage à ouvrir le système de réservations aux hôteliers indépendants.

Lors de la récente assemblée générale de la chambre de l'industrie hôtelière et touristique du Rhône, Roland Bernard n'a pas caché sa satisfaction à ses adhérents. Le combat mené depuis de longs mois contre le monopole du groupe Accor, n'a pas été vain. Quelques jours plus tôt, un déjeuner au Pré Catelan à Paris avec Gérard Pélisson, puis une longue conversation téléphonique privée avec le même, l'ont convaincu qu'il n'avait pas joué un remake de Don Quichotte contre les moulins à vent.
Le président fondateur du groupe Accor a reconnu des maladresses, admis une certaine forme d'arrogance du groupe et surtout promis que ses équipes s'attelleraient à la tâche pour ouvrir le système de réservations Train + Hôtel aux hôteliers indépendants qui le souhaiteraient.
Même s'il "faut juger sur les actes", l'avancée est importante et Roland Bernard s'en réjouit. "Le combat était justifié. Le produit était devenu une exclusivité Accor puisque seules ses enseignes figuraient dans le package. Or, à travers sa filiale Frantour, c'était un produit créé par la SNCF et ouvert, après réponse, à un cahier des charges précis, à toute l'hôtellerie indépendante ou de chaînes. Frantour faisait alors sa sélection d'hôtels en fonction des catégories et des prix."
Lyonnais à l'origine, ce combat mené contre un monopole est vite devenu celui de toute une profession. L'Umih du Rhône ayant largement popularisé son action, de nombreux courriers sont partis des départements et des sections locales à l'adresse des différents ministères concernés, tourisme, transport, économie et finances.
"Il s'agissait au départ d'un combat local... Faute de soutien national, puisque le GNC a une forte influence au sein du directoire de l'Umih (1). Même si je peux le regretter, je le comprends..., mais j'aurais aimé le même soutien national de la part du GNC sur le conflit actuel à propos des droits Sacem/télévision, né d'un litige avec un hôtel Accor (Novotel Halles à Paris) qui avait, à l'époque, volé de ses propres ailes sans se soucier de la Fédération Nationale à laquelle le GNC était affilié. Cela dit, de nombreux messages de soutien sont partis des départements, et m'ont démontré que je n'étais pas seul. Aujourd'hui, la chambre régionale hôtelière soutient le dossier et c'est bien." Des rencontres avec Accor, il garde une impression mitigée : tendue à Lyon, plus intéressante à Paris où le dialogue a été véritablement noué. "Ce n'étaient pas les mêmes interlocuteurs et je conçois que certains étaient bloqués par un système qui les oblige à être productifs pour gagner des parts de marché, sans se soucier de l'image négative qu'ils laissaient transparaître. C'est cette 'arrogance' qu'a justement déplorée Gérard Pélisson."
Ce dernier a pris la 'menace Umih 69' au sérieux. "Il ne me paraissait pas pensable que le Conseil d'Etat ou le Conseil de la Concurrence restent sans réagir", dit Roland Bernard. Alors, au Pré Catelan, le dialogue a pris un tour constructif. Gérard Pélisson a réaffirmé que, dans son esprit, il n'y avait pas d'opposition de principe entre l'hôtellerie de chaîne et l'hôtellerie artisanale. "Il a découvert des éléments que j'apportais, y compris sur le développement des enseignes économiques à Lyon. J'ai vraiment le sentiment que nous allons gagner sur ce dossier. J'en ai eu confirmation à l'occasion d'une conversation téléphonique le 12 décembre où les termes de notre discussion m'ont été confirmés."
Les consignes ont été données pour une porte ouverte à l'hôtellerie indépendante au partenariat Train + Hôtel de la SNCF. Le contact doit être renoué dans les prochains jours. Il n'empêche que les recours au Conseil d'Etat, au Conseil de la Concurrence et devant la Communauté européenne n'ont pas été retirés. "J'attends un document formel et écrit pour que, dans les plus brefs délais et dans la mesure où les problèmes techniques seraient réglés, l'engagement pris par Gérard Pélisson entre dans les faits", dit Roland Bernard persuadé que tout, désormais, ira très vite."La multiplication de rachats de tous les périphériques de l'hôtellerie y compris ce produit, faisait naître une image d'arrogance contraire, me semble-t-il, à l'éthique personnelle de Gérard Pélisson. Voilà qui prouve au moins que l'action syndicale peut avoir un résultat positif important pour la profession... qui s'en fait trop souvent une idée fausse", conclut Roland Bernard qui préside, en outre, la commission extra municipale traitant ces questions du développement hôtelier de Lyon et du Grand Lyon. Détail qui n'a sans doute pas échappé à Gérard Pélisson, à l'heure où les projets de la Cité Internationale et du Confluent sont d'actualité entre Rhône et Saône...
J.-F. Mesplède zzz74v zzz36i

(1) Lors de l'AG du Rhône, s'il a laissé sous-entendre que le combat de Roland Bernard avait toute sa sympathie, André Daguin, président confédéral, a admis qu'il ne pouvait prendre partie entre deux de ses adhérents.

Sur le sujet on lira dans L'Hôtellerie :
w Roland Bernard dénonce le monopole Accor sur l'offre Train + Hôtel (n° 2722 du 14 juin 2001).
w L'Umih du Rhône demande la nullité du partenariat (n° 2727 du 19 juillet 2001).
w Annonce de la saisine du Conseil de la Concurrence par l'Umih du Rhône (n° 2737 du 27 septembre 2001).

Dates-clés

10 mai 2001
Le conseil d'administration de la chambre de l'industrie hôtelière et touristique du Rhône donne pouvoir à son président pour engager des actions auprès des tribunaux compétents pour l'abus de position dominante et le produit exclusif Train + Hôtel, partenariat Accor/SNCF.

18 juin 2001
André Vianès, l'avocat de l'Umih Rhône, adresse des courriers à la SNCF et au groupe Accor les mettant en demeure de préciser la nature de ce partenariat et ses conditions.
Les ministères de l'Economie et des Finances, des Transports et du Tourisme sont également saisis pour mettre fin à cet accord de partenariat, voire à l'étendre à l'ensemble de la profession.

11 et 12 juillet 2001
Réponse du groupe Accor (11) et de la SNCF (12) pour une fin de non recevoir.
Différents recours sont préparés par l'Umih Rhône et son avocat qui constituent des dossiers très argumentés.  

18 septembre 2001
Recours auprès du Conseil d'Etat et saisines du Conseil de la Concurrence et de la commission de la Communauté européenne.
A Lyon, première rencontre de Roland Bernard président de l'Umih 69 avec les responsables Accor des pôles économiques, tourismes, affaires et loisirs ainsi qu'avec le directeur général de Train + Hôtel.

22 novembre 2001
A Paris, deuxième rencontre de Roland Bernard avec Gérard Pélisson, président fondateur du groupe Accor, et André Martinez responsable de la division économique et super économique au sein du groupe.

Gérard Pélisson

Communication rétablie

Le contact entre Roland Bernard, président de l'Umih Rhône et Gérard Pélisson, président fondateur du groupe Accor dont il préside aujourd'hui le conseil de surveillance, a été noué à l'occasion d'un déjeuner au Pré Catelan. La discussion s'est avérée fructueuse : Gérard Pélisson en témoigne pour L'Hôtellerie.

GerardPelisson.JPG (4996 octets)"Je pense qu'il y a certainement eu un manque de communication entre ces personnes (N.D.L.R. : l'Umih Rhône) et le groupe Accor et je le regrette. J'ai toujours considéré qu'Accor et l'hôtellerie artisanale menaient le même combat : on ne peut prétendre être le premier pays touristique du monde sans variété. Je le répète, dans mon esprit, il n'y a jamais eu opposition entre l'hôtellerie de chaînes et l'hôtellerie artisanale. Ceci étant, cela existe, et l'on peut considérer dans l'affaire qui nous occupe qu'Accor s'est montré arrogant alors que les gens ne le sont pas..., mais sans doute est-ce lié à la taille du groupe. Nous avons ouvert notre premier hôtel à Lille en 1967, le second en 1968 et le troisième en 1969. On ouvre aujourd'hui un hôtel par jour dans le monde. C'est une nouvelle dimension et notre position est très forte. C'est vrai à Lyon comme à Bruxelles, Francfort ou Munich. J'avoue avoir apprécié dans la dernière démarche de Roland Bernard (N.D.L.R. : président de l'Umih Rhône et hôtelier indépendant) que la communication ait été rétablie."

L'Hôtellerie : Outre l'abus de position dominante d'Accor à Lyon, ce partenariat Train + Hôtel vous divise...
Gérard Pélisson :
Revenons à l'historique : la SNCF, souhaitant se séparer de sa filiale Frantour et de ses agences de voyages, cherchait un repreneur. Un appel d'offres tout ce qu'il y a de normal a été lancé. Nous avons soumissionné. Il était clair alors que le système de réservations Train + Hôtel de Frantour était obsolète, et qu'il a été demandé que le candidat à la reprise s'en occupe. Accor, ayant été accepté, a substitué au système de réservations Frantour, son système Tars on Line qu'il a, pour des raisons techniques, ouvert uniquement aux hôtels Accor. Les autres hôteliers qui avaient jusque-là accès au système Frantour ont été exclus de ce système.

L'Hôtellerie : C'est bien ce qui vous a été reproché !
Gérard Pélisson : Mais je pense qu'il y a eu une mauvaise communication ! Train + Hôtel représente 1/1 000 des nuitées vendues chaque année à Lyon. Ce n'est quand même pas le pactole qui remplira les hôtels. Même si ce n'est pas négligeable, Train + Hôtel ne représente pour notre groupe que 125 000 de ses 25 000 000 de nuitées (N.D.L.R. : dans un précédent entretien, Accor parle de 50 000 nuitées). Ce partenariat ne nous est pas apparu comme une mesure hostile à la profession, mais c'est peut-être une erreur, et je veux bien admettre que les hôteliers n'ont pas tort.

L'Hôtellerie : Qu'est-il ressorti de votre discussion avec Roland Bernard ?
Gérard Pélisson : Sur le plan du principe, je ne vois aucun problème à ouvrir notre système à l'hôtellerie indépendante. J'ai demandé à nos équipes d'étudier le problème, et j'espère que dans les semaines à venir, ils trouveront la solution. Je considère la remarque de Roland Bernard tout à fait fondée car ce qui est un problème pour les autres est forcément un problème pour nous.

L'Hôtellerie : Au-delà du partenariat Train + Hôtel, vous avez évoqué la position dominante d'Accor à Lyon et ce n'est pas la seule ville dans ce cas...
Gérard Pélisson : Le développement relativement harmonieux de l'hôtellerie à Lyon est effectivement un autre problème. Nous ne préconisons pas un développement anarchique, et nous entendons bien discuter avec les différents acteurs et responsables, dont le Syndicat des hôteliers. Sans tomber pour cela dans un dirigisme étatique, nous devons nous concerter. Roland Bernard considère que nous avons un développement trop important dans certaines catégories (N.D.L.R. : économiques et superéconomiques). Je le percevais moins bien. Il n'est pas de notre intention de nous battre contre une hôtellerie artisanale qui est indispensable. Accor a toutefois un rôle à jouer dans le respect des deux parties. Je dis encore une fois qu'il y a eu manque de concertation. 

L'Hôtellerie : Direz-vous aussi que tout s'arrange ?
Gérard Pélisson : Je préfère parler de communication rétablie (sourire).

Article précédent - Article suivant


Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts

L'Hôtellerie n° 2749 Hebdo 20 Décembre 2001

L'Application du journal L'Hôtellerie Restauration
Articles les plus lus...
 1.
 2.
 3.
 4.
 5.
Le journal L'Hôtellerie Restauration

Le magazine L'Hôtellerie Restauration