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Heures d'ouverture des bars à Rennes

LA PRÉFECTURE TRAINE LES PIEDS

Suite à l'arrêté préfectoral pris en Ille-et-Vilaine au mois de mai dernier réduisant les heures d'ouverture de certains bars, restaurants et discothèques, la ville de Rennes a proposé des dérogations. Plus de 4 mois après, les bars-spectacles viennent enfin d'obtenir leurs dérogations. Les restaurants attendent toujours.

E n mai dernier, cafetiers, restaurateurs et propriétaires de discothèques d'Ille-et-Vilaine descendaient dans la rue afin de protester contre un arrêté préfectoral visant à modifier les horaires d'ouverture. Cet arrêté concerne à Rennes une vingtaine d'établissements sur les 400 que compte la ville. Le préfet d'Ille-et-Vilaine, Claude Guéant, décidait en effet d'amputer de 1 heure, le soir, la plage horaire des bars, restaurants et discothèques (2 heures pour les bars de nuit au lieu de 3 heures ; 1 heure en semaine et 2 heures les vendredis et samedis, au lieu de 2 heures et 3 heures pour les restaurants ; 4 heures en semaine et 5 heures le week-end au lieu de 5 heures et 6 heures pour les discothèques). Le lendemain de cette annonce, les professionnels interpellent le maire, Edmond Hervé, sur ce nouvel arrêté. Ce dernier leur rappelle alors, qu'en accord avec le préfet, "il sera possible de déroger au régime de droit commun fixé par cet arrêté, et donc de repousser l'horaire de fermeture de certains établissements dès lors que les intéressés auront accepté individuellement de signer une charte de bonne conduite". Aujourd'hui, 6 mois après, qu'en est-il ?
Interrogé le 27 novembre dernier, Honoré Puil, conseiller municipal en charge du commerce et de l'artisanat, remarquait : "Aujourd'hui, les bars- spectacles disposant d'une licence V ont signé la charte, et j'ai donc demandé au préfet, le 12 juillet 2001, d'accorder à ces établissements une dérogation leur permettant de retrouver leurs anciens horaires. Aujourd'hui, le préfet n'a toujours pas accordé cette dérogation. J'espère que ces dernières seront signées car il s'agit d'établissements participant à l'animation de Rennes, et certains d'entre eux sont aujourd'hui menacés s'ils ne retrouvent pas rapidement cette dérogation. Il semble que cela soit imminent." Le lendemain, le préfet accordait cette dérogation à 4 bars disposant d'une licence V. Plus de 4 mois après la demande de la mairie ! Un laps de temps considérable durant lequel un établissement a même connu un redressement judiciaire. Qu'est-ce qui peut expliquer ce retard, sinon une absence de volonté de la part des services de police et de l'administration préfectorale de revoir certains établissements, trop souvent peu considérés, de rouvrir leurs portes plus tôt ? On peut par ailleurs se demander pour quelles raisons les établissements ont eu à signer une nouvelle charte, sachant qu'ils en avaient déjà signé une avec la Drac. Honoré Puil reconnaît lui-même qu'entre ces deux chartes, "c'est à peu près la même chose. Ils ne l'avaient pas fait avec nous, et nous avions besoin de réactualiser un peu". Par ailleurs, 5 bars de nuit sur 11 (ceux qui ont signé la charte) et les 5 discothèques ont déjà pu bénéficier de cette dérogation dès le mois de juillet. Par contre, rien ne change pour les bars d'ambiance qui ont perdu 1 heure en semaine (4 heures désormais au lieu de 5 heures et toujours 5 heures le week-end). Aucune dérogation n'est possible pour eux et Honoré Puil ne souhaite pas "répondre favorablement aux demandes des bars de nuit qui souhaiteraient passer en catégorie bar d'ambiance".

Les restaurants de renom... et les autres
Mais la situation la plus incroyable concerne les restaurants. "20 établissements ont signé une charte pour bénéficier d'une dérogation horaire, précise Honoré Puil. J'ai adressé la liste des établissements au préfet au mois d'août dernier." Jusqu'à aujourd'hui, la préfecture est restée sourde à cette démarche et les demandes de dérogations sont de fait en suspens. Mais le plus aberrant est que l'arrêté permet à la mairie d'accorder des dérogations aux seuls "établissements de renom !". "La préfecture m'a demandé dans un premier temps de faire un tri dans les établissements !", précise Honoré Puil qui ajoute logiquement : "Je me refuse catégoriquement à faire ce tri. Je ne m'en sens pas la compétence et l'on me demande là une démarche extrêmement subjective. Ce sont les clients qui décident si tel ou tel établissement mérite d'exister ou pas ! C'était la porte ouverte à toutes les suspicions. Le préfet a finalement accepté de me suivre en me précisant que je prenais la responsabilité du choix des établissements", qui va du petit restaurant de quartier à l'étoilé Michelin. Ce type de conduite semble démontrer un manque flagrant de connaissance et de reconnaissance du milieu des CHR de la part de l'administration préfectorale. On pourrait même en rire si cela ne mettait pas en jeu la pérennité des établissements qui, pour ce qui est des restaurants, attendent toujours une réaction du préfet.
O. Marie zzz26v

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L'Hôtellerie n° 2747 Hebdo 6 Décembre 2001

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