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La semaine du fooding

Pour avoir un autre rapport avec les plaisirs de la table  

Lorsqu'en février 1999 Alexandre Cammas, journaliste à Nova, emploie pour la première fois le mot Fooding®, uniquement pour la rime, il ne se doute pas que le mot va immédiatement être repris par la presse branchée et symboliser une nouvelle manière de se sustenter.

Le fooding ®, né de l'association des mots food (nourriture) et feeling (sentiment), pourrait se traduire par manger avec feeling, que ce soit chez soi, au restaurant, ou par le simple fait d'avaler un sandwich en vitesse. Un terme qui obéit à certains critères hormis la qualité des mets proposés : cadre recherché, ambiance chaleureuse et musique agréable vont désormais de pair. Le pari est alléchant : éveiller tous nos sens à la fois et revendiquer le droit d'être étonné... Un tel programme méritait bien qu'on lui consacre une semaine ; c'est chose faite et le rendez-vous est fixé du 3 au 7 décembre. Pendant une semaine, le grand public aura accès à des manifestations en tout genre : débats entre professionnels de la restauration, exposition, performances culinaires et, bien sûr, dégustations. A la fin de la semaine, un jury composé de professionnels décernera, lors d'une cérémonie à l'Alcazar, les prix ou Fooding : du meilleur restaurant, de la meilleure carte, meilleure déco et même de la meilleure pizza livrée à domicile. Cette année, Amsterdam est l'invité d'honneur des Fooding et sera elle aussi primée lors de la cérémonie du 10 décembre.
Le fooding, ce n'est pas seulement un mot de plus se finissant en 'ing', mais une volonté de révolutionner les habitudes des consommateurs, des critiques gastronomiques, voire des restaurateurs. A suivre...

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Interview express

© Karel - Balas
Interview.JPG (3159 octets)

Alexandre Cammas, 30 ans, journaliste à Nova magazine, rédacteur en chef des hors séries (Boire et manger, le fooding 2002). Organisateur et initiateur de la semaine du fooding.

Pourquoi avoir créé ce concept de Fooding ?
Derrière ce mot rigolo, un peu léger, il y a la volonté de faire quelque chose de nouveau. Aujourd'hui, on ne peut pas monter un restaurant sans être un tant soit peu éveillé à la culture. Je trouve que dans les écoles hôtelières, il devrait y avoir une formation pointue sur le style, le design. Le terme de gastronomie est pour moi trop étriqué, j'avais envie d'un mot qui dé-ringardise la critique gastro et qui puisse élargir la grille de lecture de la table. L'ambiance, le rapport qualité/prix, pratiquement la personne avec laquelle vous mangez ont leur rôle à jouer.

Y a-t-il un restaurant qui selon vous réponde à tous ces critères ?
L'idéal Fooding n'existe pas vraiment, on peut donner une très bonne note à un restaurant pour ses vins, sa carte, etc. Il y a des restaurants parisiens dans le VIIIe arrondissement qui réunissent pas mal de ces conditions, mais ils demeurent très élitistes car on ne s'en sort pas à moins de 600 francs en moyenne !

En quoi cette semaine du fooding sera-t-elle différente de celle de l'année passée ?
L'année dernière, on a tout organisé en 3 mois ; cette fois on a eu 1 an, c'est donc plus sérieux. On a lancé de nouvelles initiatives comme les bus dans lesquels on distribue de très bons produits d'épicerie fine. Il y a désormais deux débats, une très belle expo du photographe Guido Mocafico. On a aussi élargi le jury et, lors de la cérémonie de clôture, la crème de la restauration européenne sera là.
J.-B. zzz16

Le programme des festivités

* Du lundi 3 décembre au samedi 8 à 18 heures : Corner Christmas Fooding® et performance culinaire chez Lafayette Gourmet animé par Mariko Ueno (auteur de Bouchées exotiques Ed. EPA), Sonia Ezgulian (chef de l'Oxalis à Lyon), Frédérick Grasser-Hermé (auteur de Mon chien fait recettes Ed. Noesis), Julie Andrieu (présentatrice sur Téva, auteur de La cuisine de Julie et Tout cru) et d'autres surprises.
* Exposition fiche de cuisine par le photographe de nature morte et de plats mijotés Guido Mocafico et Emanuel Turiot au Water Bar du magasin Colette
* Fête d'ouverture de la Semaine du Fooding® 2001 dans un lieu tenu secret à deux coudées du quartier d'Oberkampf.
* Mardi 4 décembre : Discussion avec Jacques Pourcel, sur le thème 'Cuisine des champs ou cuisine des villes ' au Café de Flore.
* Deux bus Epicerie-fooding® circulent entre 15 heures et 19 heures (du mercredi 5 au vendredi 7) et distribuent des sachets gourmands composés
par Guillaume Crouzet, chroniqueur au Monde. Itinéraire sur www.le-fooding.com

* Jeudi 6 décembre : Discussion avec Natacha Lesueur (artiste), Marc Meneau, Fabrice Bousteau et Gilles Stassart (Beaux-arts) et Marina Abramovic (artiste) sur le thème 'Purée comme c'est beau' au Café de Flore.
* Lundi 10 décembre : Cérémonie de clôture et remise des prix présentées par Ariel Wisman et Atmen Khélif avec comme DJ le chanteur Jay Johanson. Le menu est concocté par 6 chefs français et hollandais. Sur invitation uniquement.
* Du lundi 3 au vendredi 7 : San Pellegrino vous invite sur Paris : un menu offert pour un menu payé ! (Réservations au 01 41 66 66 86)
A la carte : Les Cailloux, l'Astrance, Le Twinz, le Troquet, l'Affriolé, Po Mana, l'Alcazar, le Verre Volé, Il Buco.

Fooding... et dérapage

Vive l'éphémère

Le fooding n'est pas un prétexte pour faire tout et n'importe quoi. Pourtant, le restaurant éphémère Ferrarelle installé depuis le 23 novembre et jusqu'au 15 décembre dans l'hôtel particulier de Bondeville, rue des Haudriettes à Paris, rime avec "foutage de gueule". Pour l'occasion, la marque d'eau pétillante italienne a confié la restauration au traiteur Nomad. Trois expériences sont proposées : la play-room, la cuisine, et la salle à manger. Pour n'avoir testé que la première, nous ne parlerons que de celle-ci. Au moins, pas de surprise avec l'addition : 300 francs par tête payés à l'arrivée. Et si la lecture du menu est plutôt touchante, la dégustation frôle le fou rire. On mange une nourriture quelconque dans des emballages McDo avec des couverts en plastique. Pas de couteau : après les soupes, le poulet est prédécoupé, le poisson pané servi en esquimau et le burger se mange avec les doigts. En revanche, pour le dessert, il y a cette petite cuillère plate, la même que celle des petits pots de glace en bord de plage.
Ça y est, on s'égare, mais c'était prévu. Le dossier de presse n'annonçait-il pas une "pièce régressive, ludique, permissive et bénéfique" ? Et c'est vrai, j'aurais dû m'interroger avant sur "la version sophistiquée et succulente du gloubi-boulga".
L. Anastassion

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L'Hôtellerie n° 2746 Hebdo 29 Novembre 2001

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