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CONJONCTURE

Baromètre restauration L'Hôtellerie/Coach Omnium - septembre 2001

Attentats, la pilule est amère

Alors que les restaurateurs paraissaient voir le bout du tunnel malgré le ralentissement économique des 6 derniers mois, les attentats et la mise en place du plan Vigipirate semblent avoir entravé cette perspective, du moins dans les grandes villes.

Les événements récents ont, semble-t-il, contribué à conforter une atmosphère ambiante peu propice à la consommation. Pour 51 % des hôteliers du panel L'Hôtellerie/Coach Omnium, l'activité couverts est en nette diminution par rapport à l'année dernière. En outre, depuis le 11 septembre, 1 restaurateur sur 3 a accusé un fléchissement notable de sa fréquentation. "Nous sommes en pleine période de flou, les gens sont inquiets", commente Monique Jung du Crocodile à Strasbourg. Et ce restaurateur parisien de confirmer : "La chute a été immédiate. La mise en place du plan Vigipirate n'a pas arrangé les choses en créant une ambiance alarmante. Les jours suivants ont été marqués par une vague d'annulations des réservations en séminaires et hébergements, se répercutant sur l'activité restauration."

Victime principale de la désaffection : le déjeuner en semaine
Grand perdant, le déjeuner, premier sacrifié pour 47,1 % des restaurateurs interrogés, sans compter les 29,4 % de malchanceux qui enregistrent une diminution sur les 2 repas. Autre tendance, 68,4 % des professionnels sondés constatent une baisse de la fréquentation en semaine. Récession et ralentissement économique se conjuguent, poussant les entreprises à geler les notes de frais alors que la baisse de moral des ménages français et la psychose ambiante les incitent à restreindre leurs sorties, pour se concentrer sur les soirées et le week-end.
Comme l'explique un restaurateur d'une grande ville de province, "le week-end, la clientèle individuelle et locale reste assez présente. La baisse se situe plutôt au niveau des déjeuners d'affaires en semaine. De plus, le côté impulsif de la sortie au restaurant disparaît, les gens ne s'y déplacent que pour une occasion". Néanmoins, tous les professionnels ne sont pas pareillement affectés.

Des effets différenciés
A l'écart des métropoles et de la capitale, les restaurateurs de province ne se sentent pas tous concernés par le phénomène. "Les gens préfèrent venir ici que de rester dans les aéroports ou s'exposer dans une grande ville", commente Olivier Lanthoinette du Château de la Tour à Chantilly. Pour 53,3 % des restaurateurs du panel, la fréquentation est d'ailleurs demeurée identique à ce qu'ils connaissent de coutume. Toutefois, la gestion tend à se faire de manière davantage pragmatique et à échéance de plus en plus brève. Plaisir aboli prioritairement en période de crise, la restauration demeure aussi paradoxalement le premier vers lequel se tourner pour se changer les idées, ce qui ne facilite ni la tâche des restaurateurs ni les prévisions d'activités. Autant dire que cela fait beaucoup à la charge des professionnels qui se devaient déjà de gérer le mauvais temps, ainsi que les baisses d'activité engendrées par la défection de la clientèle d'entreprise les lundis, vendredis, et mercredis suite à la mise en place de la RTT.
Dans l'ensemble toutefois, la plupart des restaurateurs semblent s'accorder pour dire, ou tout du moins espérer, que les effets secondaires de ce cocktail attentats, plan Vigipirate et ralentissement économique devraient s'atténuer. D'autant plus que le phénomène patent de la rentrée, l'effet 'bas de laine', semble se confirmer. A l'heure du passage à l'euro, les matelas se soulèvent afin que soient dépensés les francs longtemps thésaurisés. D'où, en partie, l'explication de l'envolée dans les banquets observée depuis plusieurs mois. Ceci devrait leur permettre de voir les mois à venir sous de meilleurs auspices.
B. Montagnier zzz22c zzz70

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L'Hôtellerie n° 2744 Hebdo 15 Novembre 2001

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